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L’apparence actuelle du site n’a que peu de ressemblance avec ce qu’elle pouvait être dans un passé même relativement proche. On note ainsi la disparition d’un bras de Marne et des îles, le tout ayant été rattaché par remblaiement à la rive gauche. La présence d’un gué sur le cours de la Marne doit être à l’origine d’une implantation humaine précoce. La découverte d’outils en silex du Néolithique est à signaler. L’occupation du site aux âges du Bronze et du Fer est plus flagrante, mais son ampleur et sa nature restent à déterminer. L’occupation antique, quant à elle, est interprétée comme un habitat assez étendu mais peu dense, à organisation lâche, pouvant comprendre plusieurs îlots. Vestiges immobiliers et mobiliers? reflètent les activités domestiques mais aussi artisanales effectuées sur le site et permettent de placer l’occupation, en l’état actuel, de la fin du 1er siècle avant J.-C. jusque dans le courant du 2e siècle. Son plein essor se situe au 1er siècle. Quelques traces ténues d’occupation existent pour le 3e siècle. Les activités artisanales sont matérialisées par des fosses circulaires ou quadrangulaires plus ou moins profondes. Isolées ou groupées, elles sont parfois reliées les unes aux autres par une rigole ou communiquent directement les unes avec les autres. Certaines ont conservées leurs appareillages en pierre sèche. D’autres devaient être munies d’un cuvelage en bois. Elles correspondent à des puits, des cuves ou des citernes. Ces éléments semblent bien indiquer une chaîne opératoire d’activités liées à l’utilisation de l’eau. Des activités de boucherie mais aussi de travail des peaux sont attestées grâce à l’étude des os animaux découverts. L’étude de dépôts colorés (vert, rouge et brun) présents sur certains fragments de poterie devrait aussi fournir de précieuses indications. Une activité de teinturerie est peut-être envisageable. Tous ces éléments révèlent l’existence d’une agglomération à Gournay-sur-Marne durant les 1er et 2e siècles. Implantée sur une basse terrasse? alluviale à une altitude de 40 m et à hauteur du gué, elle s’inscrit dans un périmètre dont les limites reconnues à l’heure actuelle sont la Marne, la rue Claude Lebret, le boulevard Guy Moquet, les avenues de Champs et du Maréchal Joffre. Ce périmètre définit une superficie de 10 à 15 ha. La question de l’existence d’un port reste posée. La présence de vestiges contemporains à Chelles, à 1,5 km de ceux situés à Gournay-sur-Marne, en rive droite de La Marne, permet d’évoquer l’hypothèse d’un même habitat. La mise au jour à Chelles de restes plus monumentaux, dont ceux notamment d’un sanctuaire, plaide pour situer en ce lieu le cœur même de l’agglomération. L’occupation à Gournay-sur-Marne correspondrait à un habitat satellite où se seraient entre autres concentrées des activités artisanales telles que celles de la boucherie, du travail des peaux et hypothétiquement de la teinturerie.
- Inventaire des sites du Hallstatt final et de La Tène en Ile-de-France., Bulard Alain, Gouge Patrick, Marion Stéphane (1994)
- Gournay-sur-Marne 93 19 033 (Seine-Saint-Denis) 2 bis rue Roger Ballu. Rapport de diagnostic 12/11/2003 - 13/11/2003. N° de prescription : 2003-539., Harle, Stéphane, Gonçalves, Cristina, Lafarge, Ivan. Col. Pascal Métrot (2003)
- La céramique de l’Age du Fer en Ile-de-France., Marion, Stéphane (1994)