050s037

Un diagnostic archéologique a amené la découverte d’une occupation attribuable au Villeneuve-Saint-Germain situé sur la berge ouest d’un paléochenal de la Marne. Les vestiges se trouvent dans une couche sombre, indurée, épaisse d’une trentaine de cm. Les structures sont peu nombreuses et de datation discutable : quelques trous de poteaux sur le rebord du chenal ; de petites dépressions au même endroit, peut-être naturelles à moins qu’ils ne s’agissent de fosses d’extraction d ’argile ; des zones de concentration de pierres, notamment les vestiges d’une levée empierrée en contrebas de laquelle s’écoule le chenal, une délimitation d’un espace d’environ 2 m2, une structure^? de forme ovale, de 1,30 m par 1 m de diamètre constitué d’un seul niveau de pierres calcaires non chauffée, quoique cette morphologie évoque bien une structure de combustion attribuable au Villeneuve-Saint-Germain (ou au Mésolithique). Le mobilier en revanche est abondant. Le taux de fragmentation des 32 kg de céramique^? découvert est peu élevé, avec un poids moyen de 23,4 gr, ce qui montre que le sol ancien a été relativement peu piétiné ou bien rapidement protégé par les limons de débordement. Les tessons ont une couleur de dominante brune, les couleurs variant du brun très clair au brun noir. Les surfaces sont assez corrodées et ont pu être altérées par l’humidité ou le contact avec l’eau. L’argile utilisée pour la fabrication des vases, naturellement dégraissée par un sable très fin est très probablement fluviatile ; il pourrait donc s’agir des argiles tardiglaciaires qui constituent l’encaissant du paléochenal de la Marne. Un dégraissant assez hétérogène a cependant été rajoutés pour les vases les plus grands. Un minimum d’une cinquantaine d’individus-vases a été identifié. Les formes sont très simples, dérivées de la sphère, et tous les fonds sont ronds. Il n’y a pas de col nettement individualisés, et les profils ne présentent pas de point d’inflexion (pas de profil en S ). Le pourcentage de vases décorés ne peut être calculé, puisque tous les individus-vases ne sont pas identifiés. Les décors, plastiques sont de différents types : boutons rapportés, pincements ou impressions ongulées, cordon lissé rapporté. Ces formes et ces décors sont bien connus dans le Bassin parisien : ils caractérisent la culture de Blicquy / Villeneuve-Saint-Germain, et plus précisément sa phase récente, à l’exception du petit fragment de rebord poinçonné, plutôt attribuable au Cerny, à moins que ce type de décor apparaisse dès le VSG. Ceci étant, la spécificité du corpus pose un problème que l’on peut énoncé de la façon suivante : soit l’assemblage tel qu’il est perceptible serait caractéristique d’une étape terminale, non encore définie, du VSG, mais, les sites sur lesquels on peut pressentir cette étape présentent toujours un assemblage céramique plus varié ; soit l’assemblage est incomplet, ce que l’on ne peut rejeter compte tenu de la très faible surface fouillée eu égard à l’emprise des habitats connus pour cette période ; soit l’assemblage céramique est spécifique à une activité particulière, située hors habitat. Cette hypothèse peut être séduisante, dans la mesure où la localisation du site, en bordure immédiate du cours ancien de la Marne est très particulière et ne correspond pas à l’implantation des sites d’habitat aujourd’hui connus pour cette culture. La série lithique se caractérise par une importante diversité des matériaux utilisés. Le silex d’origine tertiaire (75,9 %), notamment d’origine bartonienne, est le plus utilisé et provient sans doute de la proche vallée de la Marne. Le silex d’origine secondaire représente 19 % de l’ensemble et provient sans doute, soit de la vallée de l’’Oise, soir de Champagne. Les autres matières premières apparaissent de manière beaucoup plus marginale, notamment les grès-quartzite. Le grès quartzite a été utilisé pour la fabrication de deux haches polies qui n’ont probablement pas été fabriquées sur place. Une hache polie a également été réalisée en silex tertiaire bartonien, mais a été ramenée déjà polie sur place. Une production de grandes lames en silex tertiaire bartonien a été mise en évidence au travers de quelques produits laminaires et d’un nucleus. Une production laminaire en silex secondaire est également présente, mais il s’agit de lames de dimensions plus modestes, les longueurs n’atteignant pas les 10 cm. Une dernière production est individualisable, en l’occurrence une production lamellaire que l’on retrouve sur les silex bartonien et secondaire. Les outils sur lame et éclat sont les plus représentés. Les outils sur éclats sont répartis globalement entre trois catégories, les grattoirs, les denticulés et les éclats retouchés qui représentent à elles seules 86,9 % de l’outillage de la couche. D’une manière générale, cet outillage est réalisé rapidement ainsi qu’en témoigne le peu de soin apporté à la retouche. Quelques burins viennent compléter la série, et les autres types d’outils ne sont présents qu’à un ou deux exemplaires. Les outils sur lame et lamelle sont représentés par deux principales catégories, les lames retouchées et les armatures. On note également la présence de burins, de grattoirs et de troncatures. Les autres outils n’apparaissent que de façon marginale à un ou deux exemplaires. La diversité des armatures néolithiques indique que la fréquentation du site s’étend entre le Villeneuve-Saint-Germain et le Cerny ou le Chasséen. Mais il convient de noter, là encore, que la composition de l’assemblage ne correspond pas à l’assemblage classique d’un site d’habitat : la présence d’un nombre important d’armatures pourrait suggérer une fréquentation du lieu à des fins cynégétiques, le peu de soin général apporté à la réalisation de l’outillage pouvant dé même traduire une activité limitée dans le temps ne nécessitant pas d’investissement important. Cette hypothèse pourrait être conforté par l’analyse des restes de faune. 96% appartiennent en effet à de la faune sauvage : cerfs, chevreuil, sanglier, auroch soit pour l’essentiel du grand gibier, alors que sur les sites Villeneuve-Saint-Germain actuellement, la part des animaux domestiques, notamment le bœuf, est prédominante. On note également la découverte d’un dépôt de 4e bracelets en roche exogène (schiste ou calcaire primaire gris, pélite, deux exemplaires en micaschiste). Les bracelets reposaient à plat dans la couche sombre. Ils étaient groupés et se chevauchaient en partie, de sorte que le caractère intentionnel du dépôt ne fait pas de doute.

Illustrations

Bracelets

Bracelets ; schiste ou calcaire primaire gris, pélite, micaschiste ; néolithique ; néolithique (...)

N° 30050 - jpg - 568 × 600 pixels Détails

Crédits	Dess. J. Confaloniéri © Département de la Seine-Saint-Denis
Dimensions	568 × 600 pixels
Résolution	0.3 Mpx
Poids	9.8 ko
Date	15 mai 2008
Fichier	30050_pleinecran.jpg

Vue d’une structure empierrée réf. III-St.5, de forme ovalaire, de 1,30 m par 1 m, constituée d’une couche unique de pierres calcaires de module hétérogène, de 10 à 15 cm d’épaisseur de 10 à 15 cm)

Vue d’une structure? empierrée réf. III-St.5, de forme ovalaire, de 1,30 m par 1 m, constituée (...)

N° 30053 - jpg - 600 × 391 pixels Détails

Crédits	Phot. J. Confaloniéri © Département de la Seine-Saint-Denis
Dimensions	600 × 391 pixels
Résolution	0.2 Mpx
Poids	9.8 ko
Date	15 mai 2008
Fichier	30053_pleinecran.jpg

Céramique à décor de cordon lissé rapporté

Céramique? à décor de cordon lissé rapporté ; néolithique ; néolithique ancien ; (...)

N° 30054 - jpg - 600 × 319 pixels Détails

Crédits	Dess. Y. Lanchon © Département de la Seine-Saint-Denis - INRAP
Dimensions	600 × 319 pixels
Résolution	0.2 Mpx
Poids	9.8 ko
Date	15 mai 2008
Fichier	30054_pleinecran.jpg

Céramique décorée

Céramique? décorée ; néolithique ; néolithique ancien ; Villeneuve-Saint-Germain ; coll. Bureau de (...)

N° 30055 - jpg - 495 × 600 pixels Détails

Crédits	Dess. Y. Lanchon © Département de la Seine-Saint-Denis - INRAP
Dimensions	495 × 600 pixels
Résolution	0.3 Mpx
Poids	9.8 ko
Date	15 mai 2008
Fichier	30055_pleinecran.jpg