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Entre 750 et 784, Fulrad, abbé de Saint-Denis, fait construire une enceinte en bois autour du monastère. Le tracé de celle-ci semble plus réduit que celui de l’enceinte du 9e siècle, mais on ignore dans quelle mesure il se confond avec celui de l’enceinte monastique tel qu’il est connu à partir du 13e siècle. Félibien 1706 rapporte que l’abbé Mathieu de Vendôme (1258-1286) "fit enclorre toute l’Abbaye de bonnes murailles accompagnées de petites tourelles". Mais c’’est peut-être avant la fin du 12e siècle que l’enceinte édifiée autour de l’abbaye et du bourg monastique de Saint-Denis à la fin du 9e siècle est réduite pour envelloper au plus près les bâtiments abbatiaux. En 1295-1296, Les comptes de la commanderie de l’abbaye mentionne une dépense de 10 sols "pour la porte du portier de la porte du Breton". Le surnom de cette porte pourrait être mis en relation avec le toponyme de la Bretonnerie, situé à l’est de l’abbaye dans le faubourg? Saint-Rémy. Les comptes de 1298-1299 mentionne la porte de Guignehochet et ceux de 1301-1302 la porte Neuve pour laquelle est portée une dépense de 21 livres 9 sols "pour la façon des prisons". En 1319 est mentionnée le "guet qui est devant la porte Saint-Denis de l’Abbaye". En 1368, le régent Charles autorise le prévôt de Paris à fortifier l’église de Saint-Denis. Félibien 1706 rapporte qu’entre 1363 et 1398, sous l’abbatiat de Guy de Monceau, le monastère est fortifié "par trois fois (…) d’une palissade de bois avec des forts". Des fossés sont cités en 1393. Le "Pourtraict de la ville Sainct Denis en France" de Belleforest daté de 1575 et la vue de l’abbaye du Monasticon Gallicanum de dom Michel Germain datée d’environ 1690 figure cette enceinte crénelée simplement flanquée de guérites, que l’on sait être rénovée en 1370, sous l’abbatiat de Guy de Monceau. Plusieurs portes donnent accès au monastère : au sud-ouest, la porte principale, dite porte de Suger? ; au sud-est, la porte que Belleforest appelle "la tour de salut bastie par les Anglois", attestée en 1435 ; devant la facade de l’abbatiale, une porte précédée d’un pont-levis ; au sud, la porte de Vauboulon, ancienne poterne Saint-Jacques, mentionnée en 1483-1484 ("pont devers Saint-Jacques"), en 1543-1544, à la faveur d’un achat de bois pour le petit pont de Vauboulon, incendiée en 1652 et démolie à la fin du 17e ou au début du 18e siècle. Belleforest figure, au nord-est de la tour de Salut, une porte cochère qui pourrait être identifié à la l’ancienne porte dela Couture : celle-ci est mentionnée en 1366 ; elle est murée en 1465 et en 1483, on construit un mur le long de la porte. Des comptes du 15e siècle mentionnent également la porte Naudin, mais celle-ci ne peut-être localisée. Il existait également, contre la tour nord de l’église abbatiale, une petite porte ouvrant? sur le cimetière ; un plan? du parvis? de l’abbatiale daté de 1721 la figure avec son tourniquet empêchant le passage des véhicules ; une gravure des environs de 1830 la reprséente sous la forme d’une simple baie couverte d’un arc brisé. Les fossés de l’enceinte sont comblés en 1625 et l’enceinte progressivement démolie au 18e siècle lors de la reconstruction des bâtiments abbatiaux.
Illustrations
Abbaye de Saint-Denis, vue d’une section de l’enceinte de l’abbaye de Saint-Denis
Crédits | © Département de la Seine-Saint-Denis |
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Dimensions | 600 × 450 pixels |
Résolution | 0.3 Mpx |
Poids | 9.8 kio |
Date | 14 février 2006 |
Fichier | 3460_pleinecran.jpg |
- Histoire de l’abbaye de S. Denys en France., Doublet dom Jacques (1625)
- Cosmographie universelle de tout le monde, auteur en partie Sébastien Munster, mais beaucoup plus augmentée et ornée., Belleforest François (de) (1575)
- Histoire de l’abbaye royale de Saint-Denys en France. Recueil de pièces justificatives., Félibien dom Michel (1973)
- Atlas historique et archéologique de Saint-Denis : des origines au XVIIIe siècle., Wyss, Michaël (dir.) (1996)