La construction du Dépôt de la plaine remonte à 1874. A cette époque la commune de Saint Denis est déjà fortement industrialisée. Le secteur de la Plaine, vaste zone agricole qui s’étendait à partir de La Chapelle au nord de Paris, est dévolu à la commune de Saint Denis, lors de l’annexion des communes limitrophes à Paris en 1860. Les terrains bon marché, l’accès aux nappes phréatiques, les réseaux ferrés assurant le lien avec les grandes industries du nord vont contribuer à l’industrialisation? rapide du secteur.
Les structures ferroviaires, routières ou les voies d’eau contribuerons à son approvisionnement.
Les grandes compagnies privées comme celle des chemins de fer du nord et de l’est jusque la surtout préoccupées de transport de longues distance commencent à s’intéresser avec l’industrialisation de la proche banlieue, au transport des ouvriers et des marchandises sur de plus courte distances, et vont se doter des infrastructures nécessaires. Pour mémoire, la première gare de marchandise s’ouvre à Saint Denis en 1876. A partir de 1886, plusieurs industriels se regroupèrent pour l’élaboration d’un chemin de fer industriel reliant chaque usine au réseau général (voir notice du Chemin de fer industriel de la Plaine Saint-Denis et aubervilliers)
De vastes entrepôts ferroviaires sont construits, pour assurer la maintenance du matériel roulant. Le dépôt « Du Landy » dans la Plaine également, a aujourd’hui disparu.
Le même type d’entrepôt de réparation et de maintenance existait à Nanterre ou Montrouge dans les Hauts de Seine, ainsi que dans toute la petite couronne. Certains servaient également de centre de formation pour apprentis et d’ateliers de réparation des trains de grandes lignes. La vocation du dépôt de la plaine a toujours été la révision et la réparation du matériel ferroviaire pour les gares du secteur parisien.
Les années 1939, 1940 comptent 1180 agents et 130 machines à vapeur.
Un bombardement en avril 1944 détruit en grande partie les bâtiments. La reconstruction orchestrée par les ingénieurs SECHAUD et METZ, ingénieurs conseils est terminée en 1952. L’entreprise de construction H. Alquié et compagnie assure la maîtrise d’œuvre de la nouvelle remise des machines dédiée aux petits entretiens.
En 1957, la vapeur disparaît des chemins de fer et la réparation des locomotives à vapeur est remplacée par la réparation des diesels. L’atelier de réparation ferme en 1959.
L’arrêt définitif de l’activité sur ce site remonte à 1990, et les bâtiments sont alors utilisés comme lieu de stockage par différentes entreprises. Depuis leur inscription Monument historique en 2004, les bâtiments sont en attente d’un projet de reconversion.
Quatre types de construction, de chronologies différentes, sont présentes sur le site actuel.
La plus ancienne, est le pavillon? du gardien du dépôt (1). Correspondant à la première phase d’occupation du dépôt, ce bâtiment construit vers 1880 présente toutes les caractéristiques des édifices de la Compagnie des chemins de fer du Nord : élévation en pierre de calcaire (type Pierrefonds), plan? symétrique, ouverture en anse de panier, pierres soulignant les pentes de toiture etc..
Le second, correspond aux extensions des installations réalisées après la Première guerre mondiale. Attribué au constructeur Joseph Bourdin, et livré en 1924, cet atelier de réparation de gros matériel comprend trois vaisseaux parallèles de volumes inégaux. Le premier (2a), le plus imposant (95x20x17m), était dédié au levage des locomotives pour le gros entretien. Équipée de ponts roulants de 60 tonnes, la halle comprend un système d’éclairage par lanterneaux transversaux qui épousent la courbure de la toiture en voute. Le second vaisseau (2b), le plus long (160x13,50x10m), regroupait le magasin des pièces détachées et l’atelier de machines-outils pour les réparations du matériel. Enfin, le troisième vaisseau (2c), le plus petit (42x13,50x10m), servait de forge et chaudronnerie. A l’inverse de l’atelier de levage, ces deux bâtiments présentent des lanterneaux inscrits dans la longueur de la halle. En revanche, l’ensemble est conçu suivant un même principe constructif. Une structure? en béton armé? est hourdie de briques rouges, des baies? vitrées aux menuiseries en béton sont percées sur les façades latérales ainsi que sur les pignons? par lesquels pénètrent les trains. Cette technique constructive, qui puise ses origines dans le modèle développé par les établissements Boussiron pour la gare de Bercy Arrivages (1910), sera également mis en oeuvre par d’autres entreprises générales de travaux dont Limousin & Cie, Dumez ou Fouré & Rhodes. Il se perpétue encore après guerre et notamment sur le dépôt de la Plaine pour la reconstruction des parties endommagées de la halle de levage (1944-1946) et l’extension de l’atelier de machines-outils (2d-1947).
Troisième réalisation, et la plus significative de la reconstruction du dépôt, est celle de la remise des locomotives pour le petit entretien (3). L’opération est conduite entre 1948 et 1949 par les établissements H. Alquié et Cie, entreprise générale de travaux déjà familière des chantiers ferroviaires (gare de Lens, pont de Creil). Composé de cinq nefs similaires en béton armé, la singularité de ce bâtiment réside dans sa toiture en voûtes hyperboloïdes dont la forme évoque celle des hangars à dirigeables d’Orly conçus par Eugène Freyssinet (1923). Si ces derniers présentaient une structure autoportante, les ateliers de la Plaine s’appuient quant à eux sur des poteaux en béton armé sur lesquels prennent appui les voûtes.
Percée de cages d’aération visant à évacuer les fumées de locomotives, la toiture comprend également des systèmes d’éclairages inscrits dans la descente des toitures et venant compléter les larges baies des pignons. En façade, des ouvertures, aujourd’hui comblées, permettaient l’accès des locomotives aux ateliers.
La quatrième réalisation conservée du dépôt de la Plaine est un bâtiment de services sociaux regroupant antenne médicale, lieu de formation, locaux associatifs et bureaux (4). Élevé sur le chemin des Petits Cailloux il présente les caractéristiques des architectures rationnelles, voire standardisée, des bâtiments de la Reconstruction qui se répandent dans toutes les zones sinistrées. Édifiée en béton armé, la façade est recouverte d’un parement? de briquettes rouges et percées régulièrement de baies rectangulaires aux encadrements saillant de ciment blanc. Couvrant les trois niveaux d’élévation, la toiture est à quatre pans et couverte de tuiles mécaniques.
Infrastructure? emblématique du dépôt aujourd’hui disparu, une « araignée », dispositif de rails organisés autour d’un pont tournant permettait de faire accéder les machines aux ateliers ou de les remettre sur le circuit de circulation. Elle a été démontée en 2005 et sauvée de justesse pour être installée à Oignies, au Centre de la Mine et du Chemin de Fer. Autre emblème architecturale et paysager du dépôt de la Plaine, un « toboggan » servant à déverser le charbon dans les machines à vapeur a été démoli vers 1970.
La plupart de ces édifices d’entretien ferroviaire ont aujourd’hui disparu ou sont affectées a d’autres activités comme le stockage. Dans les entrepôts subsistants, l’activité est très réduite, les structures n’étant plus adaptées au matériel roulant actuel. C’est donc l’un des dernier témoins d’une activité liée à la circulation ferroviaire. Ce même type d’architecture a largement été utilisé pour l’entrepôt de marchandises, de produits manufacturés ou de matières premières. Elle est caractérisée par une structure permettant la couverture et l’éclairage d’immenses surfaces grâce à l’emploi du béton, matériau offrant une grande résistance et une économie de moyen.
Date de construction
1880; 1924; 1944; 1947; 1949; 1952
Organisme
Service régional de l'Inventaire; Service du patrimoine culturel
Destination successive
désaffecté ; entrepôt commercial
Source
inventaire départemental
Qualification de datation
campagne(s) de construction
Parties constituantes
atelier de réparation de gros matériel, dit atelier de levage ; atelier du petit entretien; logement de contremaître; bâtiment administratif d'entreprise
Illustrations
Détail des pignons? de l’atelier de remisage des locomotives. Au premier plan?, salle de (…)
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- 2288 × 1712 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio (c) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
2288 × 1712 pixels |
Résolution |
3.9 Mpx |
Poids |
1.2 Mio |
Date |
27 juin 2003 |
Fichier |
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Façade nord de l’atelier de remisage pour le petit entretien et, à l’arrière, façade latérale de (…)
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- 2288 × 1712 pixels
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Crédits |
Photo Antoine Furio (c) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
2288 × 1712 pixels |
Résolution |
3.9 Mpx |
Poids |
1.2 Mio |
Date |
27 juin 2003 |
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Détail des systèmes de lanterneaux de l’atelier des forges dédié à l’entretien du gros matériel.
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- 2288 × 1712 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio (c) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
2288 × 1712 pixels |
Résolution |
3.9 Mpx |
Poids |
1.2 Mio |
Date |
27 juin 2003 |
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N° 1027226 - jpg
- 960 × 1036 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio (c) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
960 × 1036 pixels |
Résolution |
1.0 Mpx |
Poids |
154.4 kio |
Date |
27 juin 2003 |
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Détail d’une travée? de l’atelier de levage pour l’entretien du gros matériel.
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- 1679 × 1652 pixels
Détails
Crédits |
Photo Evelyne Lohr (c) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1679 × 1652 pixels |
Résolution |
2.8 Mpx |
Poids |
870.7 kio |
Date |
3 juillet 2003 |
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N° 1027242 - jpg
- 1718 × 1403 pixels
Détails
Crédits |
Photo Evelyne Lohr (c) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1718 × 1403 pixels |
Résolution |
2.4 Mpx |
Poids |
814 kio |
Date |
3 juillet 2003 |
Fichier |
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N° 1027222 - jpg
- 1280 × 960 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio (c) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1280 × 960 pixels |
Résolution |
1.2 Mpx |
Poids |
189.8 kio |
Date |
25 septembre 2003 |
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Façade nord de l’atelier des machines-outils et des magasins pour la réparation du gros (…)
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- 1233 × 1000 pixels
Détails
Crédits |
Photo Laurent Desmoulins (C) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1233 × 1000 pixels |
Résolution |
1.2 Mpx |
Poids |
306.2 kio |
Date |
25 septembre 2006 |
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Façade sud de l’atelier de remisage des machines pour le petit entretien.
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- 1233 × 1000 pixels
Détails
Crédits |
Photo Laurent Desmoulins (c) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1233 × 1000 pixels |
Résolution |
1.2 Mpx |
Poids |
230.9 kio |
Date |
25 septembre 2006 |
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Façade nord de l’atelier de levage des locomotives pour l’entretien du gros matériel.
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- 1233 × 1000 pixels
Détails
Crédits |
Photo Laurent Desmoulins (c) Département de la Seine-Saint-Denis. |
Dimensions |
1233 × 1000 pixels |
Résolution |
1.2 Mpx |
Poids |
344.8 kio |
Date |
25 septembre 2006 |
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Façade nord de l’atelier de remisage des machines pour le petit entretien. Au premier plan?, (…)
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- 1233 × 1000 pixels
Détails
Crédits |
Photo Laurent Desmoulins (c) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1233 × 1000 pixels |
Résolution |
1.2 Mpx |
Poids |
334.8 kio |
Date |
25 septembre 2006 |
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L’éclairage de la halle était assurée par la façade principale ainsi que par les pentes de la (…)
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- 1233 × 1000 pixels
Détails
Crédits |
Photo Laurent Desmoulins (c) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1233 × 1000 pixels |
Résolution |
1.2 Mpx |
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279.3 kio |
Date |
25 septembre 2006 |
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L’atelier des forges (à l’arrière) longe celui des machines-outils, toutes dédiées à l’entretien (…)
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- 1233 × 1000 pixels
Détails
Crédits |
Photo Laurent Desmoulins (c) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1233 × 1000 pixels |
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1.2 Mpx |
Poids |
273 kio |
Date |
25 septembre 2006 |
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Le toboggan du dépôt, alimentant les locomotives en charbon, était intégré à une tour dite (…)
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- 640 × 683 pixels
Détails
Crédits |
Photo C. Pilloux, La vie du Rail |
Dimensions |
640 × 683 pixels |
Résolution |
0.4 Mpx |
Poids |
285.1 kio |
Date |
3 juillet 2018 |
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La locomotive placée sur le transbordeur pénètre dans une des nefs de l’atelier du petit (…)
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- 1000 × 737 pixels
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Crédits |
Photo Droits réservés |
Dimensions |
1000 × 737 pixels |
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0.7 Mpx |
Poids |
140.1 kio |
Date |
3 juillet 2018 |
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N° 1027245 - jpg
- 800 × 552 pixels
Détails
Crédits |
Photo G. Fenino (c) SNCF |
Dimensions |
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Résolution |
0.4 Mpx |
Poids |
76.5 kio |
Date |
3 juillet 2018 |
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N° 1027246 - jpg
- 950 × 590 pixels
Détails
Crédits |
Photo G. Fenino (c) SNCF |
Dimensions |
950 × 590 pixels |
Résolution |
0.6 Mpx |
Poids |
116.1 kio |
Date |
3 juillet 2018 |
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1 : pavillon? du gardien ; 2a : atelier de levage ; 2b : magasin des pièces ; 2c : forges et (…)
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- 555 × 785 pixels
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(c) Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
555 × 785 pixels |
Résolution |
0.4 Mpx |
Poids |
347.1 kio |
Date |
3 décembre 2018 |
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