André Lurçat

Né en 1894 et mort en 1970, André Lurçat est originaire des Vosges. Frère du peintre Jean Lurçat (1892-1966), il obtient son diplôme de l’École des Beaux-Arts de Paris en 1923. Entre 1924 et 1926, il réalise un ensemble de maisons d’artistes, comme la Villa Seurat dans le 14^ème arrondissement de Paris.
Son talent lui vaut de rapidement jouer un rôle de premier plan^? au sein du Mouvement moderne^? international. Il participe d’ailleurs au congrès de la Sarraz (CIAM) en 1928. Il y expose les idées de l’architecture fonctionnaliste et d’avant-garde fonctionnaliste.
En 1932, il construit l’hôtel Nord-Sud à Calvi, quatre maisons pour le Deutscher Werkbund à Vienne en Autriche et, l’année suivante, avec l’appui de Paul Vaillant-Couturier, maire communiste de Villejuif, le groupe scolaire Karl-Marx qui aura un retentissement international et deviendra surtout un modèle pour les groupes scolaires d’après-guerre. Communiste convaincu, il part à Moscou de 1934 à 1937. Pendant l’Occupation, de retour en France, il prend part à la création du « Front national des architectes résistants ». Membre du Conseil d’architecture auprès du MRU^? (Ministère de la reconstruction) en 1945, il est en charge de la reconstruction exemplaire de Maubeuge.
Figure majeure de l’architecture moderne du XX^e siècle, présent près de 50 ans sur la scène architecturale, Lurçat a beaucoup construit en banlieue parisienne et, pendant près de 25 ans, en Seine-Saint-Denis, alors qu’il était architecte de la ville de Saint-Denis. Son dernier ouvrage est l’Hôtel-de-Ville du Blanc-Mesnil. C’est un des rares architectes français contemporains (avec Le Corbusier^?) à avoir édifié une œuvre construite en parallèle d’une œuvre théorique : Architecture (1929), dont on peut citer deux extraits : « Tout était à rejeter, a priori, puis à revisiter, ou à recréer » et « Formes, composition et lois d’harmonie » (1953), issus de sa rencontre avec l’historien de l’art et philosophe allemand Max Raphael. C’est ainsi une importante œuvre que Lurçat laisse derrière lui.

Les écoles et autres établissements scolaires de Lurçat sont identifiables par un corps de bâtiment linéaire^?, long, organisé symétriquement de part et d’autre d’une entrée. Les espaces extérieurs sont souvent plantés de grands arbres. Ils sont édifiés suivant le même système constructif (notamment à partir d’éléments standards) pour une économie de projet et une rapidité de construction et selon un parti-pris ancré dans ses valeurs, qu’André Lurçat explique lui-même : « Je suis parti du principe que l’économie et la rapidité indispensables devraient s’obtenir par l’établissement d’éléments normalisés : classes, escaliers, blocs sanitaires, vestiaires, fenêtres, etc., judicieusement groupés et qu’il serait cependant possible, dans chaque cas, de composer un immeuble original dans sa masse et dans son aspect, cela en fonction du terrain, de l’orientation, de l’importance du programme^?… » – extrait de Œuvres récentes.