Anciennement caserne de gendarmerie, 49 boulevard Marcel Sembat
AVVEJ 93 ; Rencontres 93
par
Au carrefour des boulevards Jules Guesde et Marcel Sembat et de la rue Denfert-Rochereau s’élève l’ancienne caserne de gendarmerie départementale, érigée dans le troisième quart du XIXe siècle. Sa façade monumentale, sévère et austère, cache en fond de parcelle trois bâtiments liés au microcosme que génère le casernement.
Dès 1863, le sous-préfet de la Seine fait savoir au maire de Saint-Denis – puisque le casernement était à la charge des départements depuis un décret de 1805 – que la commission départementale avait décidé de construire une nouvelle caserne de gendarmerie en remplacement de celle qui était située au niveau de l’ancien orphelinat Génin, 12 place de la Résistance et de la Déportation, jugée « trop en mauvais état pour continuer à être affectée à un service public ». C’est, à l’instar de l’aménagement du square Degeyter, sur un des bastions des fortifications occidentales de la ville que la parcelle fut créée. Sa forme atypique, un quadrilatère irrégulier, rappelle la zone de défense. Compte tenu de la vocation initiale du terrain, sa nature jugée de mauvaise qualité par le sous-préfet lui permit de négocier le prix en faveur du département. C’est donc en périphérie du centre-ville historique de la ville, dans une zone en plein bouleversement, que la nouvelle caserne fut créée sur une parcelle spacieuse. Malgré l’incertitude qui règne sur les dates de construction, l’achèvement définitif du bâtiment principal et des trois autres annexes semble effectif en 1874.
Seule visible depuis la voie publique, la façade monumentale du bâtiment principal, alignée sur le boulevard, est typique des casernes de gendarmerie de l’époque. Haute de trois niveaux et large de neuf travées, la caserne en pierre de taille de qualité est ponctuée au centre par une large porte cochère ayant conservé sa menuiserie d’origine avec un débouché sur la façade postérieure ouvrant? sur la cour. La modénature? est sobre et se poursuit sur les murs pignons? et la façade postérieure, donnant ainsi une grande uniformité au bâtiment. L’ensemble des autres niveaux est scandé par des baies? rectangulaires régulières. Seuls les bandeaux moulurés marquent chacun des niveaux, le bossage accentue les angles et la porte principale. Quant à l’encadrement? des baies, il est saillant aux premier et deuxième niveaux, puis se réduit aux niveaux supérieurs aux linteaux et aux sommiers. Cette monumentalité du bâtiment est aussi mise en évidence par le mur d’enceinte bas qui encadre le bâtiment de chaque côté, aujourd’hui mur bahut, qui a été, côté sud, enduit et percé ultérieurement d’une grille.
Seuls quelques changements sur l’édifice peuvent être constatés. Les persiennes d’origine ont disparu. L’enseigne « gendarmerie nationale » inscrite sur le cartouche toujours visible, devenue obligatoire à partir de 1880, a été enlevée. Les garde-corps d’origine ont été remplacés par des barres tubulaires.
Il est possible, malgré l’absence de plans, d’imaginer l’aménagement intérieur en se référant aux règlementations de l’époque relatives à la construction des casernes. Les bureaux étaient tous au rez-de-chaussée? et, depuis 1866, chaque ouverture de ce niveau devait être protégée obligatoirement par des grilles de protection. Depuis l’obligation de loger en caserne, les niveaux supérieurs étaient dédiés aux logements qui devaient compter au minimum sept chambres au total, dont six à cheminée. Deux chambres, dont une à cheminée, devaient être réservées pour le commandant de la brigade et chacune des cinq autres pour chaque gendarme. Il est difficile de mesurer le nombre de chambres, mais on sait qu’au début du XXe siècle, l’effectif de Saint-Denis comprenait un capitaine, un maréchal des logis, un brigadier et douze hommes (soit seize chambres au minimum).
Trois bâtiments érigés en fond de parcelle, contemporains du bâtiment principal, participent au complexe de la caserne. Un bâtiment de commun d’un seul niveau à sept travées autour d’un axe central doté d’une lucarne pendante ou à grains laisse supposer la fonction d’écurie d’où l’hypothèse de la présence d’une brigade montée. Les deux autres bâtiments étaient certainement destinés à des lieux de stockage et d’approvisionnement comme le règlement le stipulait.
Le bâtiment principal accueille aujourd’hui diverses associations.
Bibliographie
Fernand Bournon, État des communes à la fin du XIXe siècle. Saint-Denis : notice historique et renseignements administratifs, Montévrain, Impr. de l’école d’Alembert, 1902, p. 228
Illustrations
SAINT-DENIS ; CASERNE DE GENDARMERIE, 49 BOULEVARD MARCEL SEMBAT, VUE GÉNÉRALE DE LA CASERNE
Crédits | Jacques Mangin |
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Dimensions | 604 × 401 pixels |
Résolution | 0.2 Mpx |
Poids | 90.6 kio |
Date | 2 janvier 2023 |
Fichier | no253p_1__vign.jpg |
SAINT-DENIS ; CASERNE DE GENDARMERIE, 49 BOULEVARD MARCEL SEMBAT, DÉTAIL DE LA PORTE
Crédits | Jacques Mangin |
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Dimensions | 401 × 604 pixels |
Résolution | 0.2 Mpx |
Poids | 47.3 kio |
Date | 2 janvier 2023 |
Fichier | no253p_3__vign-r90.jpg |
SAINT-DENIS ; CASERNE DE GENDARMERIE, 49 BOULEVARD MARCEL SEMBAT, FAÇADE DU BÂTIMENT PRINCIPAL DEPUIS LA COUR INTÉRIEURE
Crédits | CG 93 |
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Dimensions | 3072 × 2304 pixels |
Résolution | 7.1 Mpx |
Poids | 3.2 Mio |
Date | 2 janvier 2023 |
Fichier | marcel_sembat_bd_49_gendarmerie_e.jpg |
SAINT-DENIS ; CASERNE DE GENDARMERIE, 49 BOULEVARD MARCEL SEMBAT, BÂTIMENT DES COMMUNS, ANCIENNES ÉCURIES
Crédits | CG 93 |
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Dimensions | 3072 × 2304 pixels |
Résolution | 7.1 Mpx |
Poids | 3.2 Mio |
Date | 2 janvier 2023 |
Fichier | marcel_sembat_bd_49_gendarmerie_g.jpg |