Emblématique des établissements de la période d’industrialisation? des constructions scolaires, qui pour beaucoup accompagnent la réalisation des grands ensembles, le collège Évariste-Galois s’élève au cœur du quartier des Beaudottes. Trente ans après sa construction, le collège a été restructuré et agrandi avec pour enjeu une nouvelle image qui laisse voir toutefois l’architecture d’origine.
Le collège dans le quartier
Situation du collège, contexte urbain
Situé au cœur du quartier des Beaudottes, le collège a été construit sur un grand terrain réservé à cet équipement dès la création de la ZAC? à l’origine de la réalisation du quartier. Il est implanté à l’articulation de 2 tissus urbains contrastés avec, au nord, les ensembles d’habitat collectif des Beaudottes et, au sud, les secteurs pavillonnaires. Sa situation enclavée dans un vaste îlot ouvert – essentiellement dédié aux espaces verts et équipements sportifs du quartier – lui permet de bénéficier d’un cadre favorable mais dessert sa visibilité.
Desserte, accès
L’accès principal s’effectue par une voie dédiée sur l’avenue Dumont-d’Urville. Rue de Savigny, un accès de service dessert également la salle gymnique Primevères-Savigny.
Parti architectural? et urbain
Le collège est emblématique des établissements construits entre les années 1960 et la fin des années 1970, période marquée par l’industrialisation des constructions scolaires, qui pour beaucoup accompagnent la réalisation des grands ensembles d’habitations.
A l’origine un CES? (collège d’enseignement secondaire) d’une capacité de 1 200 élèves avec une SES de 96 élèves (Section d’éducation spécialisée, ancienne appellation de la SEGPA), l’équipement a été réalisé en 2 tranches. Une première tranche a permis de construire les deux bâtiments d’enseignement, alors nommés externat, ainsi que les ateliers de la SES et les logements de fonction ; une seconde, la demi-pension.
Selon les dispositions en vigueur au moment de sa construction, le collège a été réalisé avec un procédé industrialisé de préfabrication lourde? agréé par le Ministère de l’Éducation Nationale. L’objectif est alors de raccourcir les délais de construction pour pallier le manque d’établissements du second degré et répondre ainsi aux besoins créés par l’arrivée massive d’une classe d’âge dans l’enseignement secondaire tout en réduisant les coûts des opérations (le « pic » sera atteint en 1973 avec la construction d’un collège par jour sur l’ensemble du territoire).
Selon la procédure alors en cours, la réalisation a été confiée à un « tandem » architecte-entreprise. Dans ce type de procédure, la maîtrise d’œuvre est répartie entre, d’une part, l’architecte dit « d’adaptation » qui en amont élabore le projet en ajustant le plan? type, le programme? du collège et le procédé de construction industrialisé par préfabrication d’éléments en béton, dite préfabrication lourde et, d’autre part, l’architecte d’opération qui adapte le projet aux contraintes locales et assure l’exécution des travaux.
La composition architecturale
Plus que par un véritable souci de composition avec le site ou l’environnement, la conception de l’établissement est guidée par des considérations avant tout fonctionnelles. Le collège s’organise ainsi à partir de 4 bâtiments accolés et décalés qui témoignent tout autant d’une nécessité de s’adapter aux contraintes du terrain, de forme triangulaire, et d’offrir une exposition favorable à l’ensemble des locaux, que d’une volonté de faire évoluer l’architecture « en barres » des établissements industrialisés de la première génération vers une architecture de plots articulés d’échelle? et de forme plus conviviales. La liaison entre les bâtiments s’effectue à l’abri par l’intérieur.
Le plan de masse? fonctionnaliste, avec répartition des fonctions par bâtiment, reste la règle au moment de la construction du collège. Deux plots compacts, respectivement de 3 et 4 niveaux, sont dédiés à l’enseignement, SEGPA comprise, et abritent un des 2 préaux, l’autre étant au rez-de-chaussée? du pôle restauration. Directement relié au pôle enseignement, un plot de 2 niveaux, organisé autour d’un patio? abrite, au rez-de-chaussée, l’administration, le CDI (aujourd’hui déplacé et restructuré) et les pôles socio-culturel et médico-social et, à l’étage, des salles de classes.
L’introduction d’un nouvel élément, le patio, qui organise la distribution des locaux, annonce une évolution du collège désormais considéré comme lieu de vie.
A une extrémité de la composition, directement connectée, la demi-pension avec la salle de restaurant à l’étage ; à l’autre, les ateliers de la SEGPA, dans un bâtiment, toutefois relié au reste du collège.
Le bâtiment des logements, de 4 niveaux, s’articule sur celui de l’administration.
L’organisation en plots décalés et l’épaisseur des bâtiments (circulation double avec réserve au centre pour l’enseignement) génèrent cependant un principe de distribution assez compliqué avec une proportion importante de circulations et d’espaces de distribution.
L’architecture du collège résulte à la fois des contraintes des procédés industrialisés de la préfabrication lourde et des plans établis sur la base de « trames » normalisées, ici, la trame? de 7,20 m définie par l’Éducation Nationale, alors en usage.
Les bâtiments sont entièrement conçus et dimensionnés sur la base de multiples ou sous-multiples de cette trame, en plan et en façade, y compris pour la structure? assurée par un système poteau-poutre, ainsi que par les murs de refend? des cages d’escaliers. Les façades sont porteuses, constituées de la répétition en série d’éléments préfabriqués en usine et montés sur place, de dimensions standardisées (3,60 m de large en façade, 1,80 m en pignon? et 0,30 m d’épaisseur) et comportant des menuiseries en bois incorporées au moment du coulage. Dans ce mode de construction, l’élément ou module de base de la façade – caractéristique du procédé, et que l’on retrouve dans chaque établissement avec des variations selon l’entreprise attributaire du marché – laisse deviner, en dépit de son aspect quelque peu impersonnel, le type de procédé industrialisé mis en œuvre. Avec sa modénature? propre, le panneau constitue en fait une sorte de « signature » de l’entreprise, chaque entreprise ayant développé sa propre spécificité pour rationaliser? au maximum la préfabrication des panneaux. Les planchers sont en prédalles et poutrelles à treillis, avec dalle de compression
La rénovation-extension
Trente ans après sa construction, le collège a été rénové, restructuré et agrandi. Au plan fonctionnel, le programme de la rénovation-extension a permis le réaménagement intérieur du collège afin de l’adapter à l’évolution de l’enseignement et d’assurer une mise aux normes techniques et de sécurité.
Au-delà de ces aspects, les enjeux de la réhabilitation ont été d’offrir une nouvelle image de l’établissement en améliorant ses qualités d’accueil et l’aménagement des espaces (CDI, etc.), autant que ses qualités d’usage et son fonctionnement (meilleure distribution, dispositifs permettant d’optimiser les apports de lumière naturelle) tout en actualisant son architecture quelque peu datée. Un pôle de technologie a été créé et le CDI déplacé, afin d’offrir un espace plus grand, plus lumineux et mieux organisé, au cœur du collège.
Au plan architectural, le parti adopté a été de transformer et de moderniser l’image du collège, tout en préservant la lisibilité de l’architecture d’origine, en particulier des façades et de leurs panneaux préfabriqués répétitifs, qui font la spécificité des collèges de cette période.
Le jeu des oppositions
Les interventions se sont ainsi situées sur 2 registres. Un premier registre de restructurations fonctionnelles a été l’occasion de greffes de volumes plus ou moins importants (CDI, pôle technologique, gros lanterneaux, salle polyvalente, etc.), ayant pour objectif de rendre lisibles les fonctions collectives de certains espaces (CDI, salle polyvalente, foyer) tout en proposant des façades moins austères et impersonnelles. Un second registre, décoratif, a visé à égayer les façades à travers l’ajout d’éléments et de détails contemporains (brise-soleil? et lambrequins métalliques).
L’objectif semble avoir été d’opposer à la relative banalité et à la rigueur austère des bâtiments d’origine une composition plus vivante, le choix est celui du contraste des matières et textures, des formes et des couleurs différenciant clairement l’architecture d’origine et la restructuration. Dans la composition architecturale très orthogonale et parallélépipédique, l’architecte introduit les lignes obliques et plans biais des extensions et ajouts qu’il accentue en les soulignant délibérément de rouge (toiture du CDI, éclairages zénithaux, etc.). De petits contreforts ou piédroits sur les façades épaississent ponctuellement le bâtiment au niveau du rez-de-chaussée pour lui donner valeur de socle? et affirmer ainsi l’assise des bâtiments. C’est seulement pour marquer la présence de la salle polyvalente et du foyer qu’il utilise le registre de la courbe. A l’aspect monochrome? du béton des façades d’origine, les divers ajouts répondent par l’utilisation franche de la couleur (primaire, bleu, jaune, rouge). A l’unité du matériau d’origine, le béton, la restructuration apporte la diversité des matières, le métal, le verre et la brique dans une mise en œuvre plus actuelle
L’œuvre du 1% artistique? par Pierre-François Gorse
Dans le cadre du 1% artistique réservé à la décoration des collèges, une fresque colorée et un mur d’expression libre de l’artiste peintre Pierre-François Gorse ont orné le soubassement? de la SES à la livraison du collège. Ils ont aujourd’hui disparu.
Code Inspection académique
0931190N
Programme
Programme d'origine
CES 1200 et SES 96
Programme actuel
Collège 700 et SEGPA
Chronologie
- 1973-1974 : construction
- 2004 : rénovation ou extension
Les acteurs de la construction
1974
- Maître d’ouvrage : Ministère de l’Éducation Nationale
- Maîtres d’œuvre : Michel Colle architecte, Louis Deleu assistant
- Procédé industrialisé? : Balency-Briard
- Bureau d’études : Sectra Chambéry (aujourd’hui SGI)
2004
- Maître d’ouvrage : Département de la Seine-Saint-Denis
- Maître d’ouvrage délégué : Sodédat 93
- Maître d’œuvre : J.-C. Donnadieu architecte
- Entreprise : BATEG
- Bureau d’études : Eurotec
Illustrations
N° 1027260 - jpg
- 2402 × 1645 pixels
Détails
Crédits |
© Caue93 / Agnès Paty |
Dimensions |
2402 × 1645 pixels |
Résolution |
4.0 Mpx |
Poids |
751.7 kio |
Date |
4 juillet 2018 |
Fichier |
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N° 1027261 - jpg
- 2816 × 2112 pixels
Détails
Crédits |
© Caue93 / Agnès Paty |
Dimensions |
2816 × 2112 pixels |
Résolution |
5.9 Mpx |
Poids |
1.7 Mio |
Date |
4 juillet 2018 |
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N° 1027262 - jpg
- 2307 × 1653 pixels
Détails
Crédits |
© Caue93 / Agnès Paty |
Dimensions |
2307 × 1653 pixels |
Résolution |
3.8 Mpx |
Poids |
760.2 kio |
Date |
4 juillet 2018 |
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- 2816 × 2112 pixels
Détails
Crédits |
© Caue93 / Agnès Paty |
Dimensions |
2816 × 2112 pixels |
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2 Mio |
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- 2816 × 2112 pixels
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© Caue93 / Agnès Paty |
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2816 × 2112 pixels |
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- 3264 × 2448 pixels
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© Caue93 / Agnès Paty |
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8.0 Mpx |
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© Caue93 / Agnès Paty |
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2.1 Mio |
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- 3078 × 2295 pixels
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© Caue93 / Agnès Paty |
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- 3264 × 2448 pixels
Détails
Crédits |
© Caue93 / Agnès Paty |
Dimensions |
3264 × 2448 pixels |
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8.0 Mpx |
Poids |
2.6 Mio |
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- 1749 × 1325 pixels
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Crédits |
© Archives départementales de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1749 × 1325 pixels |
Résolution |
2.3 Mpx |
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630.7 kio |
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- 1920 × 1204 pixels
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Crédits |
© Archives départementales de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1920 × 1204 pixels |
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2.3 Mpx |
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505.3 kio |
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N° 1027272 - jpg
- 1821 × 1151 pixels
Détails
Crédits |
© Archives départementales de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1821 × 1151 pixels |
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2.1 Mpx |
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418.3 kio |
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- 1832 × 1225 pixels
Détails
Crédits |
© Archives départementales de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1832 × 1225 pixels |
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2.2 Mpx |
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362.2 kio |
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- 1881 × 1234 pixels
Détails
Crédits |
© Archives départementales de la Seine-Saint-Denis |
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1881 × 1234 pixels |
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2.3 Mpx |
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368 kio |
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4 juillet 2018 |
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N° 1027275 - jpg
- 1643 × 951 pixels
Détails
Crédits |
© Archives départementales de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1643 × 951 pixels |
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1.6 Mpx |
Poids |
339.4 kio |
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4 juillet 2018 |
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N° 1027279 - jpg
- 1317 × 926 pixels
Détails
Crédits |
© Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1317 × 926 pixels |
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1.2 Mpx |
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100.9 kio |
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N° 1027280 - jpg
- 1346 × 926 pixels
Détails
Crédits |
© Département de la Seine-Saint-Denis |
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1346 × 926 pixels |
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1.2 Mpx |
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191.6 kio |
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4 juillet 2018 |
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N° 1027281 - jpg
- 1285 × 926 pixels
Détails
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© Département de la Seine-Saint-Denis |
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1285 × 926 pixels |
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1.2 Mpx |
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191.4 kio |
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N° 1027282 - jpg
- 1297 × 929 pixels
Détails
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© Département de la Seine-Saint-Denis |
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1297 × 929 pixels |
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1.2 Mpx |
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154.3 kio |
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N° 1027283 - jpg
- 1285 × 929 pixels
Détails
Crédits |
© Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
1285 × 929 pixels |
Résolution |
1.2 Mpx |
Poids |
117.1 kio |
Date |
4 juillet 2018 |
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N° 1027284 - jpg
- 1312 × 923 pixels
Détails
Crédits |
© Département de la Seine-Saint-Denis |
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1312 × 923 pixels |
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1.2 Mpx |
Poids |
94.5 kio |
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4 juillet 2018 |
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