Collège Pierre-André-Houël
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Alors que Romainville est encore un village qui commence seulement à découvrir l’industrialisation? avec l’exploitation du plâtre, une première école de filles, regroupant école maternelle et école primaire, est édifiée en 1870. Sa construction est rendue possible grâce aux fonds provenant du legs d’une personnalité locale de premier plan?, l’Abbé Houël (1756-1823), à la fois médecin, curé, maire en 1790 et bienfaiteur de la ville à laquelle il légua sa fortune. En dépit de son action en faveur de la ville et de ses idées progressistes, il fut néanmoins contraint de quitter la France lors des événements post-révolutionnaires pour trouver refuge à Florence jusqu’à la fin de sa vie. Un vitrail du maître verrier Guevel lui rend hommage dans l’église Saint-Germain l’Auxerrois de la commune. Les bâtiments que l’on voit aujourd’hui sont ceux de l’école reconstruite en 1907-1908 par Paul-Eugène Lequeux, également architecte de la première école et de la Mairie. L’école fut transformée en CES? (collège d’enseignement secondaire) en 1970.
Collège dans le quartier
Situé dans le noyau villageois ancien de Romainville, le collège Pierre-André-Houël est l’un de ses édifices emblématiques. Établi en 1970 dans les locaux du groupe scolaire du Centre, lui-même reconstruit en 1908-1909 à l’emplacement d’une première école, il a fait l’objet d’une rénovation et d’une extension. Les travaux, achevés en 1993, ont permis, outre la remise aux normes techniques et de confort de ses locaux, de moderniser l’image de l’établissement.
Parti architectural? et urbain
Implantation sur le terrain
L’école d’origine développe un plan en forme de « U » fermé sur la rue à l’instar des réalisations de cette époque dont elle suit les préconisations. Dans les branches du « U » est abritée la cour de récréation ouverte au nord. Se glissant entre les bâtiments à l’est, l’extension se développe sur le terrain disponible à la fois dans le cœur d’îlot et en continuité avec l’existant mais légèrement en retrait de la rue, de manière à ménager un parvis? et à respecter la forme urbaine caractéristique du quartier qui témoigne de l’ancien bourg agricole.
La cour de récréation, prolongée par les terrains de sport, occupe le cœur d’îlot et les logements de fonction donnent sur la rue Gabriel Husson.
Composition architecturale
Dans le programme? de la restructuration, l’école d’origine héberge les locaux de l’administration, le CDI, la salle de sport et ses vestiaires, l’extension de deux étages sur rez-de-chaussée? est quant à elle dédiée aux salles de cours. Un bâtiment neuf situé à l’arrière de la composition en limite de parcelle abrite la restauration et les logements qui donnent sur la rue Gabriel Husson.
Organisation des espaces du collège
Le groupe scolaire d’origine, d’un seul étage sur rez-de-chaussée affiche, les thèmes architecturaux caractéristiques des écoles de la Troisième République : symétrie, relative austérité des façades, implantation des bâtiments à l’alignement sur rue afin de refermer l’établissement sur lui-même et en même temps de « monumentaliser » sa présence dans la ville. C’est en effet à travers les écoles et les autres édifices de la Troisième République que l’on assiste au tournant du XXe siècle à la naissance de nouveaux types architecturaux : les équipements publics. Rigueur, sobriété, efficacité, classicisme sont les maîtres mots de cette nouvelle architecture qui, pour atteindre les objectifs revendiqués de l’enseignement républicain, se doit d’être rationnelle.
Espaces extérieurs
Ainsi, le traitement des façades de l’ancienne école en est un parfait témoignage avec ses percements réguliers et identiques, constitués au RDC de grandes ouvertures avec linteaux en anse de panier et en brique ; à l’étage, les fenêtres en triptyque à meneaux? en brique et aux linteaux affichent le matériau moderne de l’époque, le fer. Le décor épuré réside dans les linteaux en anses de panier jouant sur l’alternance des briques rouges et beiges, dans le motif des clefs de voûtes en pierre, les devises républicaines en fronton, les entrées séparées des filles et des garçons. L’unité et l’homogénéité de l’ensemble sont, outre par la répétition de motifs identiques, assurées par les lignes en brique rouge qui surmontent le soubassement? marquant l’assise des bâtiments, et en couronnement? sous la toiture. L’ornement n’est pas conçu comme un simple décor rapporté, venant souligner les éléments de structure?, il confère toute sa modernité à l’édifice.
Matériaux et couleurs
Si le traitement de l’extension résolument contemporain contraste avec l’architecture des bâtiments d’origine, les matériaux mis en œuvre reprennent l’esprit de l’existant par leur sobriété de traitement, par le choix d’un nombre limité des couleurs en harmonie avec l’existant pour proposer une architecture relativement stricte et austère.
Ainsi, le parement? de façade en « Eternit », traité avec une lasure? couleur cuivre côté cour et les murs en béton brut gris, s’harmonise discrètement avec la brique des bâtiments préexistants. Cependant, en dépit d’une accroche sur le bâtiment existant cohérente en volumétrie?, le raccord entre les deux bâtiments, notamment par les loggias?, reste moins abouti en partie à cause de la confrontation des matériaux.
Quelques interventions sur le bâti d’origine ont dénaturé certains éléments comme les appuis de fenêtres en grillage au premier étage, et des lambrequins opacifiant la partie supérieure des grandes baies? cintrées à rez-de-chaussée.
L’œuvre du 1% artistique?
Informations mises en ligne prochainement.
Sources
L’Architecture d’aujourd’hui, supplément n° 295, octobre 1994, série maître d’ouvrage, Sodédat 93, Un laboratoire urbain, p. 16.
Le patrimoine des communes de la Seine-Saint-Denis, Flohic, 2e éd., 2002.
Archives départementales de la Seine-Saint-Denis
Archives municipales de Romainville
Programme
Chronologie
- 1870-1873 : Construction de la première école des filles de Romainville
- 1904-1909 : Agrandissement de l’école des filles, construction de l’école maternelle
- Années 1970 : Transformation du collège en CEG?, puis CES? (rentrée 1970), puis collège du Centre
- 1993 : Rénovation-extension du collège
Les acteurs de la construction
1878 et 1909
- Maître d’ouvrage : Ville de Romainville
- Maître d’œuvre : P.-E. Lequeux, architecte du département de la Seine
1904-1909
- Maître d’œuvre : M. Viet, architecte communal
1993
- Maître d’ouvrage : Département de la Seine-Saint-Denis
- Maitre d’ouvrage délégué : Sodédat 93
- Architectes : Danièle Maatouk et Dominique Degeilh
Illustrations
Romainville, Collège Pierre André Houël - Bâtiment ancien et cour intérieure
Crédits | © DR |
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Dimensions | 524 × 384 pixels |
Résolution | 0.2 Mpx |
Poids | 62.6 kio |
Date | 30 octobre 2019 |
Fichier | pahr02_cour_interieure.jpg |
Romainville, Collège Pierre André Houël - Carte postale du groupe scolaire d’origine
Crédits | © Ville de Romainville, Archives municipales |
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Dimensions | 1644 × 1050 pixels |
Résolution | 1.7 Mpx |
Poids | 811.7 kio |
Date | 30 octobre 2019 |
Fichier | pahr04_ac093063_1fi0314.jpg |
Documents
Romainville, Collège Pierre André Houël - Photographie du hall
Crédits | © Le Jarre - Le bar Floréal |
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Poids | 3.3 Mio |
Date | 30 octobre 2019 |
Fichier | pahr03_1799_001_c_le_jarre_le_bar_floreal.pdf |
Romainville, Collège Pierre André Houël - Photographie du détail de l’extension
Crédits | © DR |
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Poids | 214.5 kio |
Date | 30 octobre 2019 |
Fichier | pahr05_detail_de_l_extension.pdf |
Le collège en chiffres
Surfaces
- Surface hors-oeuvre? brute : 4 600 m²
- Surface du terrain : 3 899 m²
Programme détaillé
- Salles d’enseignement général :
- Salles de sciences :
- Salles de technologie :
- Salles d’informatique :
- Salles d’enseignement artistique :
- Salles audiovisuelles :
- Salles sous préfabriquées :
- CDI et locaux associés :
- Salle d’EPS :
- SEGPA :
- Salle polyvalente :
- Demi-pension :
- Foyer des élèves :
- Préau :
- Cour : 4 500 m²
- Plateau EPS :
- Parvis? :
- Espaces verts :
- 4 logements de fonction
- Places de stationnement :
Données mises en ligne prochainement.
Coûts
- Coût des travaux : 33 millions de francs H.T.