Compagnie parisienne de distribution d’électricité ; EDF
Compagnie parisienne de distribution d'électricité ; EDF
Une première centrale thermique est construite dans la zone des docks en 1890 par la Société d’éclairage et de force par l’électricité. Alimentant la circonscription de la Villette, cette société se partageait le secteur de la production énergétique parisienne avec d’autres compagnies. Les concessions arrivant à terme en 1907, une convention fut signée entre les différents producteurs, donnant lieu à la création de la Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité (CPDE). Dès 1909, la CPDE décide de construire une puissante centrale à Saint-Ouen. Le terrain, d’une superficie de 126 000 m², garantissait un bon approvisionnement du charbon par le chemin de fer du Nord et une bonne alimentation d’eau par la Seine.
La construction de cette centrale, alors considérée comme une des plus moderne de l’époque, fut accompagnée d’un ensemble de logements pour les cadres de l’usine. Ainsi trois petits ensembles en mitoyenneté furent édifiés perpendiculairement au boulevard Victor Hugo pour le directeur, le chef d’exploitation les ingénieurs et les contremaîtres. Confiées à l’architecte Albert Benz, ces réalisations s’inscrivent dans la typologie? classique des pavillons de banlieue par l’utilisation de la meulière notamment. Ce « classicisme » que l’on trouve abondement à Epinay-sur-Seine et dans la vallée de Montmorency est plus rare à Saint-Ouen où priment les constructions de briques. D’autres logements sont construits en 1925 à proximité des précédents par Lhotellier et Buet, deux architectes audoniens, spécialistes de l’architecture industrielle.
La centrale, dont la puissance installée passa de 75 MW à 400 MW entre 1918 et 1923, employait 900 personnes et distribuait de l’électricité auprès de 630 000 foyers du nord parisien. Cependant, face à une concurrence accrue et à la volonté politique de développer l’interconnexion entre toutes les centrales, la CPDE décide de signer un accord avec l’Union d’Electricité en 1929. Cette union avec son principal concurrent modifie durablement le statut de la CPDE qui cesse de produire de l’énergie pour se consacrer à la distribution. Ce changement dans le fonctionnement a des incidences directes sur l’organisation du site de Saint-Ouen, qui se dote de nouveaux équipements d’interconnexion. Un des principaux est le bâtiment du tableau de contrôle construit en 1930 par la Société Nouvelle de Constructions et de Travaux. Ce bâtiment aux formes très épurées, est empreint de l’influence du courant moderne. Le secteur de la production énergétique est une des branches de l’industrie où cette influence se fait le plus sentir, on la retrouve ainsi aux centrales de Saint-Denis II, de Gennevilliers et de Vitry. Le constructeur, la Société Nouvelle de Constructions et Travaux, s’est fait connaître par la suite pour avoir participé à la construction de l’aérogare du Bourget (ISMH). La compagnie fit également construire, le long du boulevard Victor Hugo, six pavillons mitoyens pour loger son personnel. Là encore, la réalisation en a été confiée à l’architecte Albert Benz, expliquant ainsi les similitudes fortes entre les deux ensembles.
Durant les années 1930 la sous-exploitation de la centrale accélère l’usure du matériel. Les projets de modernisation des équipements avortent durant la Seconde Guerre mondiale et ne réapparaissent qu’après l’intégration du site au sein d’EDF. Ainsi en 1947, des chaudières mazout se substituent à celles au charbon et trois grandes cheminées sont construites en remplacement des 16 précédentes.
A peine dix ans plus tard, la démolition de la centrale, devenue trop vétuste, est entamée. Tout le site est détruit à l’exception du poste d’interconnexion. La nouvelle centrale mise en service en 1963 se trouvait à la pointe du progrès technologique. L’automatisme des commandes et la conduite des tranches par ordinateurs se révélaient être une première mondiale. La construction de la nouvelle centrale a nécessité la démolition des logements des contremaîtres. Pour y remédier, deux nouveaux ensembles de pavillons jumelés ont été édifiés sur les plans de l’architecte Mazerand. Malgré des équipements performants la centrale souffre de soucis techniques à partir du milieu des années 1970. Devenue moins rentable, face à la croissance du nucléaire, la centrale est déclassée en 1986. Quatre ans plus tard elle est démolie. Une partie de terrains est cédée à la CPCU qui y construit une nouvelle chaufferie.
S’il ne reste aucun vestige de cette dernière centrale, plusieurs constructions témoignent des époques antérieures : les logements et le poste d’interconnexion datant de 1930 ont été préservés.
Illustrations
Saint-Ouen, la centrale électrique, 1964.
Crédits | © Keystone France |
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Dimensions | 600 × 496 pixels |
Résolution | 0.3 Mpx |
Poids | 9.8Â ko |
Date | 10 avril 2008 |
Fichier | 23035_pleinecran.jpg |
Saint-Ouen, communiqué de l’inauguration de la centrale électrique.
Crédits | © Keystone France |
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Dimensions | 600 × 281 pixels |
Résolution | 0.2 Mpx |
Poids | 9.8Â ko |
Date | 10 avril 2008 |
Fichier | 23036_pleinecran.jpg |