Enclave militaire de 13 hectares située en lisière du parc, le dépôt des essences sera incorporé au parc départemental Georges-Valbon en 2025. D’ici là, les terrains doivent accueillir les épreuves de mass cyclism ainsi que le départ du marathon paralympique des JOP de Paris 2024. Cette reconversion progressive apparaît comme un aboutissement attendu pour ce site qui, depuis sa fermeture en 2002, n’avait fait l’objet d’aucun projet viable . Son niveau de pollutions pyrotechnique et industrielle a en effet longtemps freiné toute forme d’initiative. Il aura fallu le rayonnement d’un événement comme les jeux olympiques, les capacités financières d’un opérateur comme la Solidéo, et la volonté politique du Département de la Seine-Saint-Denis, propriétaire des terrains et maître d’ouvrage de l’opération, pour engager une transformation de cette ampleur. Entre 2022 et 2023, 70 000 m3 de terres partiellement infestées aux hydrocarbures et aux composés aromatiques volatils (benzène, toluène, xylène…) ont en effet dû être excavés puis dépollués in situ. pour devenir praticables, les terrains doivent encore être renaturés grâce à un apport de 15 000 m3 de terres végétales provenant principalement du chantier voisin du Village des Médias .
Les problématiques soulevées par le chantier trouvent leurs origines dans la spécificité des activités du dépôt et sa longévité. Car en dépit de sa dangerosité et des nombreux projets dont le secteur fit l’objet tout au long du XXe siècle, l’existence du dépôt n’a jamais été remis en cause depuis son ouverture en 1914. Les autorités militaires ont maintenu, voire étendu, cette emprise, et elle figure comme inchangée sur les plans de la cité satellite de 1924, du parc Pétain de 1941, comme sur ceux du parc départemental de La Courneuve d’Albert Audias de 1954 puis d’Allain Provost et Gilbert Samel de 1972. Son caractère stratégique l’aura préservé durant près de 90 ans.
Mis en service au début de la première Guerre Mondiale afin d’effectuer le tri et la réparation des jerricanes, bidons et fûts provenant des zones de combat, ce que l’on dénomme alors le Centre de triage de La Courneuve – Dugny va s’étoffer au gré de la structuration du Service des essences des armées (SEA). Raccordé à la ligne de chemin de fer de Grande ceinture qui lui offre l’accès au réseau d’approvisionnement, et suffisamment éloigné des foyers d’habitations, le site devient en 1921 l’un des quatre Centres de ravitaillement en essences (CRE) de France métropolitain. L’établissement de La Courneuve ravitaille les véhicules et aéronefs de l’armée en essence, huile et fuel sur un vaste secteur couvrant le nord de la France. Quatre premiers réservoirs de 1 200m3 sont aménagés, accompagnés d’installations de quais pour wagons-citernes et d’appareils de manutention. Face à la motorisation croissante de l’armée, et dans un contexte d’instabilité internationale, des aménagements complémentaires sont entrepris. Un pipeline reliant le site au port du canal de Saint-Denis est ouvert en 1926. Vers 1935, de nouveaux réservoirs, dont un de 3 000 m3, sont installés. Tout comme le poste de commandement et la station de pompage, ceux-ci sont partiellement enterrés pour les protéger des attaques aériennes. Le site atteint alors sa superficie totale, soit 13 ha, répartis le long de la voie ferrée et des deux côtés de l’actuelle RD 114, avenue Waldeck-Rochet.
Cible des bombardements alliés et des destructions allemandes durant le second conflit mondial, le dépôt de La Courneuve est reconstruit dès octobre 1944. Les premiers ravitaillements en provenance de Normandie sont effectués en février 1945. La réorganisation du SEA, qui confirme le rôle transversal et interarmes du CRE de La Courneuve, lui confère de nouvelles fonctions stratégiques. Entre 1945 et 1960, il reçoit un atelier de réparation et de fabrication de matériels pétroliers, hors véhicules, ainsi qu’un magasin central de matériel. Dans le même temps, le centre augmente ses capacités de stockage par la construction de quatre réservoirs d’une contenance de 10 500 m3. Alors que la première tranche du parc départemental de La Courneuve est ouverte au public, bordant le centre de ravitaillement d’un espace vert d’échelle? métropolitaine, le site vit son apogée et emploie 250 personnes. Il poursuit même son développement en recevant entre 1971 et 1973 un laboratoire d’analyse des carburants et une station d’essais des filtres et pompes. L’administration militaire n’ignore pas pour autant la présence du parc, avec lequel elle doit composer ; d’abord par nécessité, d’abord, en aménageant une large allée autour du CRE pour former une zone pare-feu. Par opportunité, ensuite, le ministre des armées faisant part en juin 1973 au préfet de Seine-Saint-Denis de son intention de « […] fournir un très grand effort de modernisation et d’amélioration de l’esthétique de son établissement (…) afin de l’intégrer aux mieux dans l’environnement du parc départemental » . Des bâtiments vétustes sont démolis, d’autres rénovés, les miradors sont retirés, et surtout, le site est végétalisé, des arbres sont plantés et les aires engazonnées. Les paysagistes ont de leur côté veillé à réduire l’impact visuel du CRE depuis le parc tout en renforçant la sécurité des usagers. Les espaces de transition ont été vallonnés et boisés pour constituer une barrière de protection supplémentaire. La cohabitation de l’établissement de La Courneuve avec les usages du parc se poursuit durant encore 20 ans.
En 1993, une politique de rationalisation? des moyens du SEA, suite à la guerre du Golfe de 1991, conduit à la fermeture de près de la moitié des dépôts pétroliers et divise par deux ses directions régionales. Sur l’établissement de La Courneuve, les cessions d’activités se succèdent entre 1993 et 1998 : transfert de l’atelier central à Montereau, puis des laboratoires et ateliers, fin de l’avitaillement de la base aérienne de Dugny, démantèlements des réservoirs et bâtiments… En décembre 2001, quand la décision de dissoudre le CRE est devenue officielle, l’établissement employait encore une vingtaine de personnes. Progressivement désaffecté, le terrain révèle les stigmates de son passé. En 2012, plusieurs bombes d’aviation datant de la seconde Guerre mondiale sont exhumées dans le cadre d’un plan? de dépollution pyrotechnique. Le terrain est alors promis à la cession au profit du Conseil général de la Seine-Saint-Denis. L’opération est effective dix ans plus tard.
Date de construction
1915; 1921; 1926; 1937; 1945; 1962; 1971; 1973
Organisme
service du patrimoine culturel de la Seine-Saint-Denis
Illustrations
N° 1034853 - jpg
- 399 × 261 pixels
Détails
Crédits |
© Ministère des Armées – Service de l’Energie Opérationnelle |
Dimensions |
399 × 261 pixels |
Résolution |
0.1 Mpx |
Poids |
67.8 kio |
Date |
25 janvier 2024 |
Fichier |
allee_entree_pricnipale.jpg |
N° 1034854 - jpg
- 847 × 571 pixels
Détails
Crédits |
© Ministère des Armées – Service de l’Energie Opérationnelle |
Dimensions |
847 × 571 pixels |
Résolution |
0.5 Mpx |
Poids |
263.4 kio |
Date |
25 janvier 2024 |
Fichier |
cour_interieur.jpg |
N° 1034855 - jpg
- 906 × 628 pixels
Détails
Crédits |
© Ministère des Armées – Service de l’Energie Opérationnelle |
Dimensions |
906 × 628 pixels |
Résolution |
0.6 Mpx |
Poids |
404.8 kio |
Date |
25 janvier 2024 |
Fichier |
entree_cre.jpg |
N° 1034856 - jpg
- 282 × 187 pixels
Détails
Crédits |
© Ministère des Armées – Service de l’Energie Opérationnelle |
Dimensions |
282 × 187 pixels |
Résolution |
0.1 Mpx |
Poids |
49.5 kio |
Date |
25 janvier 2024 |
Fichier |
stockage_des_futs.jpg |
N° 1034857 - jpg
- 399 × 267 pixels
Détails
Crédits |
© Ministère des Armées – Service de l’Energie Opérationnelle |
Dimensions |
399 × 267 pixels |
Résolution |
0.1 Mpx |
Poids |
70.7 kio |
Date |
25 janvier 2024 |
Fichier |
stockage.jpg |
Le Centre de ravitaillement des essences, ses réservoirs, ateliers, laboratoires et magasins, (…)
N° 1034858 - jpg
- 835 × 629 pixels
Détails
Crédits |
© Ministère des Armées – Service de l’Energie Opérationnelle |
Dimensions |
835 × 629 pixels |
Résolution |
0.5 Mpx |
Poids |
322.7 kio |
Date |
25 janvier 2024 |
Fichier |
vue_aerienne_1966.jpg |
N° 1034860 - jpg
- 894 × 555 pixels
Détails
Crédits |
Crédits non renseignés |
Dimensions |
894 × 555 pixels |
Résolution |
0.5 Mpx |
Poids |
386.9 kio |
Date |
25 janvier 2024 |
Fichier |
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