Ensemble de logements Castors, avenue Faidherbe
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L’ensemble de logements du 13 avenue Faidherbe est la deuxième "cité Castor" réalisée à Montreuil après celle du Clair Logis. Comme cette dernière, l’opération consiste en la construction d’immeubles collectifs, situés cette fois au nord de la commune sur un ancien verger de pêches. Le projet remonterait à 1952. Il est l’initiative d’André Morel, entrepreneur de chauffage-plomberie à Montreuil, et de militants SFIO soucieux d’améliorer la situation des nombreuses familles mal logées de cette ville. Ils fondent, le 20 avril 1953, l’association "Les castors du canton de Montreuil", dont André Morel est président. Le bureau est composé de différents membres, dont certains sont employés de la Mairie de Montreuil, comptable ou administrateur des PTT.
Cette association a pour but de "coordonner et de promouvoir un ensemble d’efforts permettant aux chefs de famille [...] d’accéder à la propriété d’une habitation, en participant de leurs propres mains à sa construction".
Les premiers adhérents actifs sont au nombre de soixante, correspondant aux soixante familles réunies pour mener à bien la première opération de ce type de cette association. Toujours selon la "formule castors", celle-ci réalisera à Montreuil la Résidence André Morel et La Renardière.
Le terrain est acheté en février 1953 ; le chantier démarre en août 1953 et dure 17 mois. André Morel met en place le système qu’il va utiliser par la suite pour les deux autres opérations Castors à Montreuil (Résidence André Morel et la Renardière). Ayant l’expérience du bâtiment, il fait appel à une entreprise spécialisée pour le gros œuvre, les Castors assurant la main d’œuvre (fondations, tout à l’égout, aménagements extérieurs et intérieurs). Les appartements sont livrés « bruts », charge aux Castors de s’occuper des finitions (peintures, parquets, …) représentant l’équivalent de 150 heures sur le chantier. Il est à préciser que d’un point de vue financier, l’estimation de 2 500 000 (anciens) francs par logement de 4 pièces, faite au début de l’opération par les maîtres d’ouvrage, n’a pas été dépassée et le chantier n’a pas rencontré de difficulté. D’après l’enquête menée par l’OCIL (Office central interprofessionnel de logement en charge notamment de collecter le 1% patronal) en 1958 auprès des habitants, aucune malfaçon n’était à déplorer, à l’exception de quelques détails comme la mauvaise conception des rebords de fenêtres créant des problèmes de rétention d’eau et donc d’infiltration. Les terrasses, quant à elles, ont dû être goudronnées a posteriori à plusieurs reprises pour des raisons thermiques.
La parcelle en longueur amène à disposer les quatre bâtiments parallèlement les uns aux autres et légèrement de biais afin de profiter pleinement de la largeur plus importante qui s’offre vers le fond du terrain. Le nombre des travées des immeubles varie donc, passant de 4 travées pour l’immeuble sur rue à 7 ou 8 en fond de parcelle. De 5 niveaux chacun, ces immeubles possèdent des caves au niveau du sous-sol surélevé, permettant ainsi de les éclairer par des fenêtres à claire-voie. Ils comptent des appartements allant de 2 à 4 pièces (10 T2, 40 T3 (56 m²) et 10 T4) accessibles par un ou deux escaliers largement éclairés. La répartition des appartements se fait selon la composition de la famille, puis par tirage au sort.
Édifiés en parpaings de ciment (1m x 0,50m) visibles en façades, chacun des immeubles repose sur un soubassement? en moellons et est surmonté d’un toit terrasse? avec acrotère?. Les encadrements des ouvertures sont, selon l’usage de l’époque, constitués d’éléments préfabriqués. Le soin apporté par les occupants aux extérieurs en fait encore aujourd’hui un ensemble de logements de qualité. Entre les bâtiments, des zones plantées ont été aménagées, un terrain de pétanque et un séchoir placés en fond de parcelle, ainsi que des remises et une salle commune ont été construites. Cette dernière, qui servait aux enfants « castors » pour se réunir, est aujourd’hui utilisée par les copropriétaires et sert de local pour une AMAP.
Plus de cinquante ans après sa construction, cet ensemble de logements « Castor » a conservé l’ensemble des ses caractéristiques. De qualité, tant pour ses façades que pour ses aménagements extérieurs, il est le premier exemple identifié d’immeuble collectif « castor » dans la banlieue du nord-est parisien et figure parmi les opérations les plus intéressantes.
Sources :
– Entretien avec Madame Merlin [juillet 2015], ancienne castor avec son mari, Monsieur Merlin, dessinateur industriel et membre du groupe Faidherbe. Ils se lancent dans cette expérience inoubliable et d’un esprit de solidarité qui perdura bien après la fin du chantier. Ils emménagent le 23 octobre 1954 et deviennent propriétaire de leur logement en 1975, après avoir remboursé leur prêt sur 20 ans. Merci à Madame Merlin et à Monsieur Blenne.
– AN 1980340/164. Enquêtes de l’OCIL
Illustrations
Montreuil ; Cité Faidherbe - vue de trois immeubles
Crédits | Photo Guy Bréhinier © Département de la Seine-Saint-Denis, 2015 |
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Dimensions | 960 × 665 pixels |
Résolution | 0.6 Mpx |
Poids | 131.1 kio |
Date | 3 septembre 2018 |
Fichier | img_0315.jpg |
Montreuil ; Cité Faidherbe - vue depuis l’avenue
Crédits | Photo Guy Bréhinier © Département de la Seine-Saint-Denis, 2015 |
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Dimensions | 990 × 663 pixels |
Résolution | 0.7 Mpx |
Poids | 110.7 kio |
Date | 3 septembre 2018 |
Fichier | img_0339.jpg |
Montreuil ; Cité Faidherbe - vue des deux immeubles en fond de parcelle
Crédits | Photo Guy Bréhinier © Département de la Seine-Saint-Denis, 2015 |
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Dimensions | 806 × 770 pixels |
Résolution | 0.6 Mpx |
Poids | 110.6 kio |
Date | 3 septembre 2018 |
Fichier | img_0318_img_0319_.jpg |
Montreuil ; Cité Faidherbe - vue de l’arrière d’un des immeubles
Crédits | Photo Guy Bréhinier © Département de la Seine-Saint-Denis, 2015 |
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Dimensions | 1026 × 684 pixels |
Résolution | 0.7 Mpx |
Poids | 149.1 kio |
Date | 3 septembre 2018 |
Fichier | img_0411.jpg |