Ensemble de logements Castors "groupe des 3 communes" ; actuellement Résidence André-Morel
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La Résidence André-Morel est la troisième cité Castor édifiée à Montreuil. Dénommée ainsi à la demande de ses habitants, cet ensemble de 340 logements est en effet à l’initiative d’André Morel, président de la Société coopérative de constructions Castors du canton de Montreuil « Groupe des 3 communes », constituée en octobre 1954. Elle fait suite à une première opération menée par lui dans d’excellentes conditions et selon le même principe d’apport-travail effectué précédemment pour l’ensemble de 60 logements situé 13 avenue Faidherbe à Montreuil.
L’opportunité d’acquérir un vaste terrain au nord de la commune, non loin de Romainville et de Noisy-le-Sec, pour une somme avantageuse semble avoir déterminé le choix du terrain. Propriété de la Société Esposito qui fabriquait et vendait des carreaux de plâtre, le terrain offre une surface de près de trois hectares (28 718m²) permettant la réalisation de plus de trois cents logements.
Parallèlement, au sein du Régiment des Sapeurs Pompiers de Paris, Aristide Arnaud, Chef du Service Social et du Service des Travaux du régiment de sapeurs-pompiers de Paris (R.S.P.P.), s’intéresse de près au système Castor, afin d’offrir un toit aux nombreuses familles mal logées du Régiment. La rencontre entre cet homme et André Morel est déterminante. Cent-vingt sapeurs pompiers se portent volontaires pour participer à cette opération auxquels s’ajoutent d’autres postulants, fonctionnaires (agents de police, poste, employés de mairie,…) ou non.
Le remboursement de chaque logement d’un montant total de 2 500 000 anciens francs [3], s’effectue, d’une part, via un emprunt sur 20 ans contracté auprès du Crédit Foncier et, d’autre part, grâce à un apport financier complété par un apport travail à hauteur de 600 heures.
S’agissant d’immeubles collectifs qui nécessitaient matériels et compétences particulières, cet apport travail consiste, pour chaque « castor », à servir de main-d’œuvre sur le chantier (fabrication de parpaing de béton, ferraillage, conduite de grue, pose des menuiseries, manutentions, installations électriques) auprès des entreprises spécialisées (entreprise de maçonnerie Langlois par exemple). Le rythme de travail des sapeurs pompiers de Paris (72 heures de garde suivies de 24 heures de repos) leur permettait d’être régulièrement sur le chantier.
Le chantier débute en 1955 et est organisé en trois tranches jusqu’en 1958, l’occupation des appartements ayant commencé dès 1957. Très bon gestionnaire, André Morel réussit à respecter le plan? de financement initial et fait de cette opération une réalisation originale et remarquable par le nombre de logements créés. Cette opération est également soutenue par la Fédération Départementale des Castors de la Seine - son président M. Auguste Puiboure figurant parmi les administrateurs de cette Société Anonyme du « Groupe des 3 Communesv ».
Répartis en deux blocs de neuf étages, les immeubles comptent quatre appartements par palier. De quatre pièces chacun (+ un balcon), leur surface varie de 61 à 62 m² selon qu’ils soient côté escalier ou côté ascenseur. Les plans sont dressés par Jean Bercier et Pierre Lejeune, architecte du sous-comptoir des Entrepreneurs près le Crédit Foncier de France, et le suivi du chantier mené par M. Eskenazi, gendre de Monsieur Morel et par le Chef de Bataillon Aristide Arnaud. Ce dernier a également « fait livrer par le Service Social du Régiment, à chacun des cent vingt pompiers, les matériaux nécessaires pour enduire, peindre et tapisser leur appartement » [4]. La répartition des appartements entre les castors se fait selon l’usage, par tirage au sort. Complété par un logement pour le gardien, cet ensemble a fait l’objet d’une isolation? par l’extérieur à l’occasion de laquelle les pignons? des deux immeubles ont été revêtus d’un dessin abstrait.
Malgré cette importante réalisation, les demandes en logements auprès des sapeurs pompiers de Paris notamment n’ont pas pu être toutes satisfaites. André Morel se lance alors dans une troisième opération de ce type à Montreuil : la Renardière.
Sources :
– Entretiens avec Mmes Pigni, Chaubart, Anceau et Rousseau (anciennes castors) [Montreuil, le 13 août 2015].
– AN 1980340/164
– http://www.ina.fr/video/CAF89022889 : Les castors de Montreuil avec interview d’André Morel et témoignages de Castors en plein travaux, 1956
Illustrations
Montreuil ; Ensemble de logements Castor "groupe des 3 communes", actuellement Résidence André-Morel
Crédits | Photo Guy Bréhinier © Département de la Seine-Saint-Denis, 2015 |
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Dimensions | 885 × 771 pixels |
Résolution | 0.7 Mpx |
Poids | 228.1 kio |
Date | 4 septembre 2018 |
Fichier | _group_1_-img_0347_img_0349-3_images.jpg |
Montreuil ; Ensemble de logements Castor "groupe des 3 communes", actuellement Résidence André-Morel
Crédits | Photo Guy Bréhinier © Département de la Seine-Saint-Denis, 2015 |
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Dimensions | 1008 × 659 pixels |
Résolution | 0.7 Mpx |
Poids | 128.1 kio |
Date | 4 septembre 2018 |
Fichier | img_0355.jpg |
Montreuil ; Ensemble de logements Castor "groupe des 3 communes", actuellement Résidence André-Morel - carte postale
Crédits | Carte postale nd - collection personnelle |
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Dimensions | 819 × 619 pixels |
Résolution | 0.5 Mpx |
Poids | 84.2 kio |
Date | 5 septembre 2018 |
Fichier | cpmontreuil_la_boissiere_les_castors_architecte_jean_bercier803_001.jpg |