Évolution de l’habitat à Tremblay-en-France : l’exemple du site de l’Indivision Popot
19 juin 2020 , par
Fouillé en 2017, le site de l’indivision Popot à Tremblay-en-France se divise en deux secteurs : une zone de structures excavées (en creux) et une autre, en front de rue (sur la route de Roissy), avec une forte densité de maçonneries (des murs). Il est révélateur de l’évolution de l’habitat.

Les vestiges du haut Moyen-Âge et du Moyen-Âge : une occupation rurale
Les structures excavées des Ve-Xe siècles sont peu nombreuses (fosses et silos) et fonctionnent avec celles découvertes en 2010 sur les terrains voisins où a été identifié un habitat rural. Pour les XIe-XIIe siècles, les vestiges sont plus importants et cette phase semble marquer un tournant avec l’abandon progressif du fond de parcelle.

L’installation d’ une maison bloc au Bas Moyen-Âge
L’occupation se poursuit au bas Moyen Âge (XIIIe-XVe siècles) avec quelques structures, dont deux puits et des murs.

Plusieurs comblements attestent de l’abandon du puits avec de nombreux matériaux de construction et un corpus céramique? ? de 49 tessons permettant une attribution chronologique aux XIIIe-XIVe siècles.
Aux XIVe-XVe siècles, s’installe un premier bâtiment grossièrement orienté est-ouest avec un pignon? sur l’actuelle route de Roissy et se développe certainement en mêlant la structure? bois à la structure maçonnée. L’organisation des pièces reste difficile à mettre en évidence. Il s’agit probablement d’une « maison bloc », un bâtiment unique tout se trouve sous le même toit ; c’est la maison d’un petit ou moyen cultivateur.

Les transformations du bâti à la période moderne
A la période moderne, tous les vestiges sont regroupés en partie est du site, en front de rue. Les structures excavées se limitent à deux puits, six fosses, une tranchée et une structure de combustion. On observe également une inhumation.

Cette période est marquée surtout par deux phases de construction. Tout d’abord, probablement vers le milieu du XVIe siècle, l’existant est conservé et les pièces d’habitat sont réaménagées avec la mise en place d’un étage.

Dans un second temps, plusieurs pièces sont aménagées et munies de sols construits. Puis, au XVIIe siècle, on observe sur cette maison bloc la mise en place de plusieurs agrandissements correspondant probablement à la création d’une cour avec plusieurs bâtiments annexes que l’on n’est pas en mesure de caractériser davantage.

En partie centrale, on observe la mise en place d’une soue à cochon (auges et sols).

D’une maison-bloc, le site semble évoluer vers une maison à cour fermée, c’est-à-dire une habitation et bâtiments ruraux qui délimitent une cour intérieure. Cet type de maison est généralement localisée dans les zones de grande culture comme les plaines d’Île-de-France.