Immeuble de logements, 16 boulevard Carnot

par Pauline Ringoot

Bien que cet immeuble s’inscrive dans la continuité du front bâti nord du boulevard Carnot ayant été construit a priori au même moment que les autres, c’est-à-dire dans le premier quart du XX^e siècle, il se démarque malgré tout par un programme^? architectural très dense, atypique, voire éclectique.

Aligné sur le boulevard Carnot, le n°16 est de même hauteur que ses mitoyens et s’étire sur un plan^? en L. L’aile principale forme la façade sur rue et une petit aile peu profonde est en retour sur l’extrémité est de la parcelle. Comme la majeure partie des immeubles de cette section du boulevard, le bâtiment présente une bichromie alternant le beige de la pierre de taille en modénature^? et la brique rouge en matériau de parement^?.

En revanche, il est le seul du front bâti nord du boulevard Carnot à accueillir deux bow-windows sur les travées centrales. Ces deux oriels particulièrement saillants par leur forme polygonale, dont les pourtours sont délimités par un bossage un-sur-deux que l’on retrouve également à l’extrémité est, tendent à accentuer une lecture verticale de l’édifice, tandis que les immeubles adjacents offrent une modénature plus horizontale grâce à des corniches saillantes et la présence de balcons filants. Les deux bow-windows servent de support à un décor de style classique incarné par des guirlandes de fleurs en haut-relief.

Fait plus surprenant sur les travées centrales : les deux petits auvents triangulaires dépassant de la toiture, qui englobent à la fois les deux petits oculi et recouvrent les balcons formés par la fin des oriels, donnent un caractère exotique à l’immeuble. Le programme sculpté qui couronne le plein-cintre de la porte d’entrée est tout aussi singulier. En effet, de gros tournesols ouverts (regardant le sud !), séparés entre eux par leurs longues feuilles, embrassent les côtés du cintre de la porte pour recouvrir au centre un buste de femme dont seules les mains et la tête sont visibles. Ils grimpent sur sa chevelure pour lui former une coiffe couronnée par un dernier tournesol, subtilement entouré par le premier bandeau à larmier.
À ces éléments plus rares se combinent des composants décoratifs plus courants et emblématiques du début du XX^e siècle tels les gros cabochons en céramique^? vert et jaune au milieu de la frise à briques en appareil à dent d’engrenage, les fleurettes à R+3 et R+4 ou encore les briques vernissées alternées pour souligner les linteaux des baies^?.

Date de construction

premier quart du XXe siècle

Organisme

Service du patrimoine culturel de la Seine-Saint-Denis

Date de rédaction

2013

Code site

066inv113

Date de découverte ou d'enquête

2011

Destination successive

logements