Immeuble de logements, 39 boulevard Jules Guesde, 11 rue Ernest Renan

par Pauline Ringoot

À l’angle du boulevard Jules Guesde et de la rue Ernest Renan, cet immeuble habille, dans un tout autre registre architectural que le n°47, le paysage urbain du quartier de la gare qui s’est développé à la fin du XIX^e siècle à la suite de la construction de l’église Saint-Denis de l’Estrée.

Construit en 1884, cet immeuble a bénéficié pendant plusieurs décennies d’un environnement dégagé car la parcelle qui lui fait face est restée libre jusqu’à la construction en 1912 de l’immeuble situé au n°47. Malgré tout, il constitue toujours un appel visuel depuis le boulevard grâce notamment à la bichromie de sa façade alternant les briques peintes en rouge visibles sur les trumeaux et les parties enduites blanches, rompant ainsi avec les façades monochromes du quartier. De plus, la richesse du programme^? décoratif montre qu’une attention particulière a été portée au dessin de la façade et que l’équilibre horizontal (corniche^? et bandeaux) et vertical (lignes de pilastres et rythme des travées encadrées) est réussi.

Du fait de son léger coude, la façade du boulevard Jules Guesde se divise en deux pans de façade, l’un englobe trois travées et l’autre les deux restantes. Bien que légèrement désaxées, ces deux dernières travées font office de pan coupé pour marquer l’angle, qui, particulièrement soigné, abrite deux tables architecturales – une très grande qui s’étale sur les deux niveaux R+1 et R+2 couronnée d’une tête de félin portant l’inscription « anno 1884 » et l’autre, plus petite, à R+3. Mis à part ces deux tables, les détails d’ornementations côté boulevard sont communs aux deux pans de la façade : fausses clés sur les linteaux des baies^?, lourdes consoles à appui sur les balcons, pilastres, linteaux des baies à R+2 surmontés de cartouches renfermant des plaques de céramique^? polychromes, fleurettes en haut-relief ainsi qu’une modénature^? de qualité comme la corniche de couronnement^? à larmier accueillant une frise à modillons.

Bien que récentes, les devantures de commerce en rez-de-chaussée^? respectent la ligne du bandeau horizontal^? entre R et R+1, et celui situé au-dessus du commerce d’angle a conservé sa moulure et son larmier. Côté rue Ernest Renan, la façade est large de six travées jumelées par trois. Elle est percée au centre de la porte d’entrée d’origine, elle-même couronnée d’un cartouche en forme de cuir renfermant la lettre J et entouré de feuilles de palmier. L’édifice est coiffé d’un toit à croupe recouvert de tuiles mécaniques dont cinq souches de cheminées sont visibles depuis l’espace public.

Date de construction

1884

Organisme

Service du patrimoine culturel de la Seine-Saint-Denis

Date de rédaction

2013

Code site

066inv119

Date de découverte ou d'enquête

2011

Destination successive

logements