La vente des biens nationaux à Tremblay-en-France d’après le tableau des ventes de domaines nationaux effectuées dans le département de Seine-et-Oise en exécution des lois antérieures à celle du 28 ventôse an IV - 1791-1793

Titre
La vente des biens nationaux à Tremblay-en-France d’après le tableau des ventes de domaines nationaux effectuées dans le département de Seine-et-Oise en exécution des lois antérieures à celle du 28 ventôse an IV
Type de document
source_ecrite
Date d’Édition
1791-1793
Service producteur
Service du patrimoine culturel de la Seine-Saint-Denis
Texte

Le 30 juillet 1790, l’assemblée municipale de Tremblay-en-France décide de profiter du décret du 14 mai relatif à la vente des biens nationaux pour acquérir les biens en questions situés dans la paroisse. En janvier 1791, le comité d’aliénation des domaines nationaux oppose toutefois une fin de non-recevoir aux demandes de la municipalité, arguant de l’absence de transmission de la décision de l’assemblée municipale à l’administration du Département de Seine-et-Oise, mais sans prendre position sur le fond de la revendication. Faute de moyens financiers suffisants, l’assemblée municipale doit toutefois renoncer à son projet. Les ventes réalisées à Gonesse, chef-lieu de district, en 1791 et 1792, se font donc au profit de particuliers. Comme partout autour de Paris, l’essentiel du stock est acquis par la bourgeoisie d’affaire parisienne. A Tremblay-en-France, la part de celle-ci est toutefois particulièrement importante, 92% pour une moyenne régionale de 60%. La grande taille des domaines de l’abbaye de Saint-Denis et de la maison de Saint-Cyr, mis en vente d’un bloc sans démembrement, conformément aux dispositions de la loi du 14 mars 1790, leur qualité, leur rentabilité ont attiré le grand capital, et quelques financiers parisiens exercent un quasi-monopole des achats. A lui seul, Jean Girardot de Marigny achète pour plus d’un million de livres la moitié du stock mis en vente, soit la ferme du château de Tremblay-en-France, la ferme des Charités, la ferme de Conac, et les domaines des Carmélites de Paris, de l’abbaye de Longchamps, de l’abbaye Hierres et du chapître de Paris. Ces acquisitions de la bourgeoisie parisienne ne répondent pas qu’à une logique spéculative mais s’inscrivent aussi dans une stratégie d’investissement à long terme. Ainsi, la veuve de Lavoisier est toujours propriétaire de la ferme de Mortières en 1819. Pour les négociants et les banquiers, l’investissement foncier est une valeur refuge permettant d’amortir les conséquences de conjonctures difficiles et de fournir une garantie lors du recours à des emprunts hypothécaires. A sa mort, en 1826, Guillaume Mallet a conservé tous ses domaines tremblaysiens, notamment la ferme de Chalmassy, érigé en majorat en 1813. L’un de ses fils hérite donc du titre de baron Mallet de Chalmacy. Exclus du rachat des corps de ferme en 1791 et 1792, les habitants du plat-pays se rabattent sur les lots plus modestes mis aux enchères dans le cadre de la loi du 3 juin 1793 qui autorise notamment la division des biens d’église qui n’ont pas encore été vendus. Si certains d’entre eux acquiert plusieurs lots - Nicolas Coquart, maréchal et laboureur à Tremblay, Jean Côme Merland, chirurgien à Tremblay, Louis le Grand, boucher à Tremblay - aucun n’accède toutefois par ces adjudications au rang de grand propriétaire, à la différence de ce qui peut être observé ailleurs en Ile-de-France.

Localisation
Archives départementales des Yvelines, Montigny-le-Bretonneux
Cote
Q 354
Vedette
ad78 q 354

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