Le Label "Architecture Contemporaine Remarquable" en Seine-Saint-Denis

10 novembre 2023 , par Hélène Caroux

Le label attribué par la Direction des Affaires Culturelles d’Île-de-France (ministère de la Culture) a été mis en œuvre par la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine [1]. Il succède au label « Patrimoine du XXe siècle », créé par le ministère de la Culture et de la Communication en 1999.

Qu’est ce que le label ACR ?

Ce label est attribué aux ensembles architecturaux, ouvrages d’art et aménagements réalisés il y a moins de 100 ans, non protégés immeubles, au titre des monuments historiques, et dont la conception présente un intérêt architectural ou technique. Contrairement à la protection au titre des monuments historiques, ce label n’a pas d’incidence réglementaire, juridique ou financière. Il ne crée pas de servitude. Le propriétaire de l’édifice concerné doit uniquement signifier « son intention de réaliser des travaux susceptibles de le modifier » au préfet de région, lequel peut formuler « des observations ou des recommandations ». Il vise autant à mettre en valeur l’architecture contemporaine, y compris les créations les plus récentes qu’à sensibiliser les décideurs, le publics ou les aménageurs. Il a également vocation à favoriser l’évolution et la réhabilitation parfois nécessaires de cette architecture dans le respect des principes qui la constituent.
Pour plus de précisions, voir https://www.culture.gouv.fr/Aides-demarches/Protections-labels-et-appellations/Label-Architecture-contemporaine-remarquable

Par ailleurs, tous les monuments historiques de moins de 100 ans sont automatiquement labellisés ACR. La protection au titre des Monuments historiques reste cependant la protection la plus forte.

Enfin, l’attribution de ce label intervient soit, à l’initiative de la DRAC dans le cadre de campagne thématique ou à l’issue d’un repérage, soit à l’initiative des propriétaires qui en font la demande. Dans les deux cas, les demandes et attributions sont examinés par un comité scientifique.

Ancien label "Patrimoine du XXe siècle"
Logo réalisé par Patrick Rubin et Valérie de Calignon de l’atelier Canal.
Nouveau label "Architecture contemporaine Remarquable"


Les différentes campagnes thématiques de labellisation

Au 1er octobre 2024, on dénombre 44 édifices en Seine-Saint-Denis labellisés Architecture Contemporaine Remarquable sur les 245 que compte l’Île-de-France [2]. A l’échelle? régionale,il est le 2e département après Paris à compter le plus grand nombre d’édifices labellisés. Ils l’ont été à l’issue de plusieurs campagnes thématiques. Cette méthodologie est propre à l’Île-de-France en raison notamment de l’abondance des constructions.
Certaines de ces campagnes ont fait l’objet d’une publication. La dernière campagne a porté sur les équipements sportifs.

Les équipements sportifs réalisés entre 1945 et 1998 (2022-2023)

Cette campagne avait pour objet les édifices sportifs construits entre 1945 et 1998, la date de 1998 marquant l’inauguration du Stade de France à Saint-Denis. Elle portait plus précisément sur trois typologies : les tribunes, les gymnases et les piscines.

Saint-Denis-La Courneuve ; Parc départemental des sports de Marville - piscine de Marville
Bassin olympique
Photo © Manolo Mylonas / Département de la Seine-Saint-Denis, 2022

 Piscine départementale de Marville (1973-1975), Saint-Denis, (arch. : P. A. Sabatier ; ing. Sadowski ; Artistes : D. Obled et P. Cheriau)

 Tribune du stade Charles-Auray (1959-1965), Pantin (arch. : J. Kalisz, J. Perrottet)

 Tribune du stade omnisports Jean-Bouin (1977), Gagny (arch. H. Mathé)

 Gymnase Hasenfratz, (1960-1962) Pantin (arch. E. Aillaud)

 Salle omnisports Marcel-Cerdan (1971), Neuilly-sur-Marne (arch. Cl. Le Goas)

 Stade nautique (1965-1968), Drancy (arch. Ch. Bouillard et R.L. Marcoz ; ing. S. du Château)

 Gymnase Léo-Lagrange (vers 1948), Les Pavillons-sous-Bois (arch. H. Larrieu)

 Palais des sports, Saint-Denis (A.Lurçat et A. Michaut)

 Parc des Sports Augsute-Delaune (1962-1971), Saint-Denis (A.Lurçat et A. Michaut)

 Le Stade nautique Marlène-Peratou (1968-1972), Aubervilliers (arch. : AUA (J. Kalisz et J. Perrottet) et le Stade de France (1997), Saint-Denis (arch. : A. Zublena, M. Macari, M. Regembal et C. Costantini) avaient été précédemment labellisés dans le cadre de la campagne sur les édifices structurants de la métropole du Grand Paris.

Les lycées (2016-2020)

La précédente campagne (2016-2020) porta sur les lycées donnant lieu à la labellisation de 8 lycées sur le département sur les 40 labellisés sur l’ensemble de l’Île-de-France.

Les Lycées d’Île-de-France

 Lycée André-Sabatier (1983-1984), Bobigny (architectes : B. Huet, Pérot, M.-C. Gangneux)

 Lycée Eugène-Delacroix (1957-1967), Drancy (architectes : J. et E. Niermans)

 Lycée Jacques-Brel (1983-1984), La Courneuve (architectes : R. Dottelonde et Béraud, 1980)

 Lycée Amadeus-Mozart (1990-1991), Le Blanc-Mesnil (architectes : P. Chemetov et B. Huidobro)

 Lycée Germaine-Tillion (1937-1938 ; 2008-2013), Le Bourget (architectes : T. Contresti et Ch. Luciani ; restructuration-extension Bruno J. Hubert et M. Roy)

 Lycée Paul-Robert (1992-1993), Les Lilas (architecte : R. Taillibert)

 Lycée Jean-Jaurès (1960-1964), Montreuil (architecte : J. Carlu)

 Lycée Flora-Tristan (1978-1980), Noisy-le-Grand (architecte : J. Kalisz)

Les édifices structurants de la "Métropole du Grand Paris" (2016-2019)

En 2024, le Centre national de la Danse a enrichi cette liste qui compte à ce jour, 7 édifices structurants labellisés.

Préfecture de Seine-Saint-Denis
Jérémy Cuenin / Département de la Seine-Saint-Denis

 Stade nautique Marlène-Peratou (1968-1972), Aubervilliers (arch. : AUA (J. Kalisz et J. Perrottet)

 Préfecture de Seine-Saint-Denis ((1968-1971), Bobigny (architectes : M. Foliasson et J. Binoux).

 Tour Hertzienne dite Tour de Romainville (1982-1984), Les Lilas (arch. : C. Vasconi)

 Hôtel industriel Mozinor (1975), Montreuil (arch. : C. Le Goas et G.-P. Bertrand)

 Cimetière intercommunal des Joncherolles (1971-1977), Pierrefitte-sur-Seine et Villetaneuse (arch. : R. Auzelle)

 Stade de France (1997), Saint-Denis (arch. : A. Zublena, M. Macari, M. Regembal et C. Costantini).

 Centre national de la Danse (1969-1973), Pantin (arch. : J. Kalisz,

Les édifices religieux (2010-2012)

A l’occasion de cette campagne s’est déroulée de 2010 et 2012. 75 ensembles édifices furent labellisés dont 9 en Seine-Saint-Denis.

1905-2000, les édifices religieux du XXe siècle en Île-de-France

 Chapelle Saint-Paul-d’Ambourget (1963-1965), Aulnay-sous-Bois (architectes : J. Le Couteur et P. Herbé)

 Église de Tous-les-Saints (1967-1969), Bobigny (architecte : G. Stoskopf)

 Chapelle Saint-Jean-l’Evangiste (1933-1935), Drancy (architecte : J. Philippot)

 Église Saint-Michel (1963-1965), Livry-Gargan (architecte : B. Davis)

 Centre communautaire Ohel-Yossef (1992-1993), Pantin (architectes : D. et Ch. Carril)

 Église Sainte-Thérèse-des-Joncherolles (1963-1964), Pierrefitte-sur-Seine (architecte : P. Vimond)

 Église Martin-Luther (1965-1967), Saint-Denis (architectes : P. Verrey et P. Venancie)

Depuis 2012, date de leur labellisation, deux églises ont accédé au rang de monument historique.

 Église Saint-Yves-des-Quatre-Routes (1931-1933), La Courneuve (architectes : L. Bidet et P. Robert). En 2021, cette église a été inscrite au titre des monuments historiques.

 Chapelle Notre-Dame-des-Sans-Logis (1957), Noisy-le-Grand (architecte M. Midy). En 2015, cette chapelle a été inscrite au titre des monuments historiques, puis classée un an plus tard.]]

Les ensembles de logements construits entre 1945 et 1975 (2007-2008)

Ce fut la première campagne thématique à l’occasion de laquelle sur les 40 ensembles labellisés 14 l’ont été en Seine-Saint-Denis.

1945-1975, une histoire de l’habitat

 La Maladrerie (1975-1986), Aubervilliers (architecte : R. Gailhoustet)

 Les Rigondes (1957-1964), Bagnolet (architecte : J. Balladur)

 Résidence Victor-Hugo (1965-1971), Bagnolet (architectes : AUA (J. Deroche et P. Chemetov)

 Cité de L’Abreuvoir (1956-1958), Bobigny (architecte : E. Aillaud)

 Cité de l’Étoile (1956-1960), Bobigny (architectes : G. Candilis, A. Josic et S. Woods)

 Quartier de l’Église (1950-1973), Pantin (architecte : D. Honegger)

 Résidence Victor-Hugo (1955-1957), Pantin (architecte : F. Pouillon)

 Cité des Courtillières (1958-1964), Pantin (architecte : E. Aillaud)

 Cité Paul-Langevin (1946-1953), Saint-Denis (architecte : A. Lurçat)

 Cité Colonel-Fabien (1947-1967), Saint-Denis (architecte : A. Lurçat)

 Cité Auguste-Delaune (1952-1959), Saint-Denis (architecte : A. Lurçat)

 Cité Guynemer (1964-1969), Saint-Denis (architecte : A. Lurçat)

 Les Mousseaux (1972), Villepinte (architectes : GEAI (M. Lods, P. Depondt et H. Beauclair)

 Les Pyramides (1972), Villepinte (architectes : M. Andrault et P. Parat)