Les cités-jardins de la banlieue du nord-est parisien
6 octobre 2017 , par ,
Concept né en Angleterre, la cité-jardin prend forme dans la première moitié du 20e siècle en banlieue parisienne dans les départements de la Seine et de la Seine-et-Oise. De nouveaux quartiers sont conçus par des organismes publics et privés pour répondre au besoin de logements toujours croissant. Maîtres d’ouvrage et architectes conçoivent alors un espace avec une mixité d’usages où la végétation est aussi importante que l’architecture. La « campagne à la ville », le « faubourg?-jardin » ou « banlieue-jardin », ces qualificatifs témoignent de cette soif de nature et cette volonté d’apporter une réponse équilibrée au développement des grandes villes jugé négativement.
Inspirées du modèle anglais, les cités-jardins apparaissent en France au début du XXe siècle. Implantées loin des nuisances des agglomérations industrielles pour la population ouvrière, ces nouveaux quartiers ont la particularité d’associer habitat individuel et collectif, équipements (sociaux, culturels, scolaires…) et végétation (jardins privatifs, potagers, aménagement paysager des espaces publics). Certaines ont été profondément modifiées ou en partie démolies (Drancy ou Les Lilas) tandis que quelques-unes ont été détruites, par des bombardements pendant la Seconde guerre mondiale (Dugny), pour y reconstruire une cité pavillonnaire à Aulnay-sous-Bois, pour densifier un terrain à Romainville ou pour laisser place à un espace vert à Bobigny. De Pantin à Stains en passant par Le Pré-Saint-Gervais ou Les Lilas, une vingtaine de ces ensembles, essentiellement situés dans la banlieue nord-est de Paris, subsistent encore aujourd’hui.
Les cités-jardins ont donné lieu à des recherches sur les modes de construction les plus avancés – préfabrication, béton armé? – pour bâtir vite et moins cher. Elles ont été parfois de véritables laboratoires urbains et architecturaux où s’est aussi élaborée une réflexion, progressiste, sur le logement social. Arborant des styles variés, du pittoresque ou moderne, jouant sur des matériaux très différents, de la brique au béton, elles révèlent des qualités architecturales, urbaines et paysagères souvent remarquables.
Pour autant, l’étude de ces cités-jardins montre combien ces ensembles restent fragiles. Deux d’entre elles sont protégées en totalité (Stains) ou en partie (Le Pré-Saint-Gervais) au titre des Sites ; deux autres sont protégés au titre du PLU?. Mais la majorité ne bénéficie d’aucune protection incitant leurs propriétaires ou gestionnaires à porter un regard attentif sur la préservation des détails architecturaux, les atmosphères paysagères ou encore le soin que leurs architectes ont apporté à ces réalisations d’habitat social.
Sur les 33 cités-jardins pensées sur le territoire de la Seine-Saint-Denis, 6 d’entre-elles ont été détruites, 3 l’ont été partiellement, 3 sont restées des projets et 4 se sont inspirés et référés au modèle de la cité-jardin après-guerre.
Une forme urbaine identique pour toutes les cités-jardins ?
En France, il ne s’agit pas de construire de nouvelles villes. Mais plutôt de réaliser de nouveaux quartiers d’habitation qui viennent se greffer à la structure? de la ville déjà présente : près du centre-ville comme les cités Paul-Bert à Drancy ou Joseph-Dépinay aux Lilas, le long du réseau des rues existantes au Pré-Saint-Gervais ou par la création d’un nouveau quartier prolongeant la ville comme à Stains.
Des éléments de compositions identifiables
D’une cité-jardin à l’autre, deux points communs se retrouvent dans leur composition :
- la disposition aérée du bâti garantissant la circulation de l’air qui assainit ;
- l’ensoleillement de toutes les pièces.
D’autres éléments sont reconnaissables :
- les clos qui permettent d’augmenter le nombre de pavillons en développant le linéaire? de façades ;
- la venelle, petite voie qui raccourcit les déplacements piétonniers ;
- le portique ou le porche qui identifient les passages d’un espace à l’autre.
Les contraintes économiques influeront sur les projets en encourageant le passage des pavillons aux immeubles collectifs pour tirer le meilleur parti d’un foncier qu’il aura fallu acquérir.
Ainsi, les terrains disponibles et la qualité de l’état des sols influeront sur la taille des cités-jardins et leur physionomie. Les architectes-urbanistes apporteront des réponses multiples. Par exemple, pour un sol instable, ils pourront choisir de construire des pavillons pour éviter des fondations trop coûteuses (cité Joseph-d’Epinay aux Lilas ou cité-jardin du Pré-Saint-Gervais/Pantin/Les Lilas) ou des immeubles collectifs bas tirant parti des capacités technologiques d’après-guerre (cité des Auteurs, Le Pré-Saint-Gervais, Pantin, Les Lilas).
Des équipements structurants
L’envergure d’une cité-jardin tiendra pour beaucoup aux moyens financiers dont disposent les maîtres d’ouvrages publics (OPHBM de la Seine et de la Seine-et-Oise) ou privés (Société des cités-jardins d’Épinay, Willy-Blumental à Epinay).
Œuvrant dans une logique d’aménagement du territoire, l’OPHBM de la Seine concevra des quartiers mêlant habitations, établissements publics, culturels, sociaux ou éducatifs, des commerces en fonction du niveau local d’équipement.
Celui de la Seine et Oise, dont l’ambition se veut plus limitée, et les opérateurs privés réaliseront des projets plus contraints mais aux qualités architecturales et paysagères indéniables.
L’adaptation des « Garden cities » anglaises
C’est en 1898 qu’Ebenezer Howard, urbaniste anglais, définit le concept de cité-jardin dans son ouvrage « Garden cities of tomorrow ». En réponse à l’étalement incontrôlé des constructions et à la pollution qui se développent dans les grandes villes, il propose d’en créer de nouvelles donnant une grande place à la nature et reliées entre elles par le chemin de fer. Aménageant ainsi le territoire, ces villes idéales seraient alors conçues pour accueillir près de 30 000 habitants qui y travailleraient dans l’industrie, le commerce et l’agriculture. Les architectes Raymond Unwin et Barry Parker expérimenteront ces idées dans la banlieue de Londres lors de la réalisation des cités-jardins Letchworth en 1903 puis Hampstead Garden en 1905.
En France, les théories d’Ebenezer Howard sont diffusées par le Musée social, une fondation privée engagée dans les questions sociales dès 1894. Suite à son voyage en Angleterre, où il est envoyé par cette fondation, le journaliste Georges Benoît-Levy publie l’ouvrage fondateur « La cité-jardin » en 1904 qui contribuera à la diffusion et à l’adaptation du modèle en France.
Là, contrairement au vœu d’Howard, les cités-jardins sont le plus souvent intégrées à des villes déjà existantes, constituant un nouveau quartier. Des logements sociaux, individuels ou collectifs, sont mis en œuvre que ce soit pour la location (le plus souvent) ou en accession à la propriété (plus rarement).
Du potager à la création d’un paysage végétal
Alors que le nom même de cité-jardin laisse à penser que le jardin tient une place importante, ce dernier est souvent le moins visible de l’ensemble des espaces verts constituant ces quartiers !
L’Office public d’Habitations à Bon Marché de la Seine (OPHBMS) affiche sa vocation sur son papier à en-tête.
Certes, ces jardins potagers et fruitiers étaient bien présents mais dans des espaces « privatifs », à l’arrière des pavillons ou au cœur des ilots délimités par des immeubles collectifs. Pour beaucoup, leur accès par une venelle, un petit passage piéton entre deux haies de troènes, se faisait depuis l’espace public et était assez confidentiel.
Ce qui caractérise la cité-jardin, c’est la place que l’architecte-urbaniste a donné à la végétation pour construire un paysage et un environnement agréable et cohérent.
Planté en alignement, l’arbre (tilleul, érable, platane, prunus pissardi, ...) sert à mettre en valeur un axe du quartier (Stains), renforcer la hiérarchisation des voies (Epinay), créer un lien entre l’ancien et le nouveau quartier (Stains, Les Lilas, Le Pré-Saint-Gervais) ou souligner la composition urbaine de la cité-jardin.
Un double alignement de tilleul peut ainsi encercler l’esplanade centrale (La Courneuve), quatre catalpas marquent un carrefour important à Épinay. Dans les jardins privatifs, il accompagne la production fruitière des potagers (pommiers, cerisiers, pruniers ou poiriers).
Autre élément caractéristique des cités-jardins, le clos
Cet espace collectif enherbé, planté d’arbres et placé en retrait des axes de circulation, dessert plusieurs maisons souvent destinées à des familles nombreuses. Il sert alors de lieu de socialisation et de mixité.
Haies et clôtures, souvent maçonnées en béton armé, cernent les places, appuient les perspectives ou contribuent à former un espace homogène et cohérent.
Les espaces publics ne sont pas en reste : les rues sont souvent bitumées ou traitées en pavage, les trottoirs et sentes en stabilisé? (sable et ciment compacté), les aires de jeux enherbées. Alors que les surfaces perméables reviennent dans l’aménagement urbain, ces cités-jardins ayant traversé le 20e siècle proposent des traitements de rue assez contemporains.
Malheureusement, souvent par méconnaissance du projet d’origine de la cité-jardin, ces espaces paysagers ont perdu de leur sens ou ont été abimés. Les haies affichent parfois des hauteurs ou des types de taille différents ; les jardins devenus des espaces de loisirs accueillent de nouvelles essences comme le bambou pour cloisonner l’espace et donner plus de confidentialité. Le développement du parc automobile s’est fait au détriment de pelouses.
L’architecture des cités-jardins
S’inspirant très fortement des réalisations anglaises, les architectes adoptent, dans l’immédiat après-guerre un style pittoresque et régionaliste. Uniquement appliqué aux maisons dans un premier temps, ce style s’étend aux immeubles dès les années 1920. Toit à double pente, pignons? pointus, fenêtres positionnées selon une composition régulière, redents et retraits permettent par un minimum d’effort de créer un lien avec un univers rural.
Dans l’entre-deux-guerres se développe le mouvement moderne?, réalisant une architecture s’exprimant essentiellement par sa forme qui s’adapte à la fonction. Les volumes sont épurés, les surfaces dépouillées d’ornement. L’esthétique repose alors sur le jeu des volumes et du rapport des pleins et des vides.
L’influence du mouvement moderne se retrouve dans l’architecture des cités-jardins, même si elle ne s’impose pas totalement. Au Pré-Saint-Gervais, les pavillons de la cité Henri-Sellier montrent des façades sans ornement où les saillies autour des ouvertures rythment les façades. A Neuilly-sur-Marne, l’architecte aurait souhaité coiffer les pavillons de toitures-terrasses, nouveau canon esthétique mais le maître d’œuvre s’y refuse.
Dans un contexte économique difficile, la standardisation des éléments constructifs et optimisation des coûts s’intensifient, les plans se simplifient et le collectif prend le pas sur l’individuel.
Les programmes achevés après la Seconde Guerre mondiale – les Auteurs à Pantin ou le Moulin à Dugny – présentent déjà les caractéristiques des grands ensembles. La cité de la Muette à Drancy, des architectes Eugène Beaudouin et Marcel Lods, montre une vision totalement novatrice de la cité-jardin et un changement radical dans la conception du programme? par l’OPHBM de la Seine. Son architecture novatrice – 5 tours de 15 étages et des barres implantées en redents, en peigne ou en fer à cheval – s’accompagne d’une recherche d’un confort optimal des logements.
Passé de mode, et même si les réalisations d’Émile Aillaud à la cité de l’Abreuvoir à Bobigny et d’André Lurçat à la cité du colonel Fabien à Saint-Denis y font encore référence, la cité-jardin tombe en désuétude dans les années 1950. Pour la nouvelle génération de maîtres d’œuvre et de maîtres d’ouvrage qui s’impose, la cité-jardin appartient au passé ou ne fait pas partie de leur culture.
Aujourd’hui, le concept de cité-jardin continue de stimuler l’imaginaire collectif contemporain et est reconnu comme une composante de l’histoire et de la structure urbaine des villes. Les protections comme ensemble paysager remarquable dans les Plans Locaux d’Urbanismes (PLU) de La Courneuve et de Livry-Gargan viennent compléter les protections au titre des Sites de Stains et du Pré-Saint-Gervais.
Décor et matériaux : la cité-jardin dans ses plus beaux atours
L’aspect qui frappe le plus celui qui découvre les cités-jardins aujourd’hui est la qualité du décor. La recherche du plaisir esthétique est une constante pour toutes les périodes de construction des cités-jardins. Les perspectives soulignées par le traitement du végétal, les détails découverts dans les façades accompagnent le visiteur dans sa découverte. Les ornements de façade, la qualité du paysage participent à ce souci fort de représentation. Le décor reste très présent, quel que soit le style architectural ou l’époque de construction.
S’il s’agit de construire du logement social, en majorité destiné à des ouvriers, il est néanmoins important d’affirmer la dignité et la légitimité de ces derniers dans leur ville. Il y a également une fierté revendiquée du rôle du logement social.
La cité-jardin la plus fastueuse est incontestablement celle de Stains, réalisée dans les années 1920. Les immeubles collectifs qui bordent les grands axes sont les constructions les plus ornementées. Les décrochés, les redents, bow-windows, balcons, auvents rythment la façade. La brique, matériau à moindre coût devenu le matériau emblématique du logement social, est présente sous différents appareillages et couleurs.
Il n’est pas nécessaire qu’une profusion de décor soit utilisée pour garantir la qualité de celui-ci. A Drancy, des frises de brique, des faux colombages suffisent à animer une façade des plus simples. C’est la répétition et la juxtaposition de ces éléments qui créent le décor, techniques utilisées dans bien d’autres cités-jardins.
Si les restrictions économiques impliquent plus de sobriété, le décor reste néanmoins très présent. Au Pré-Saint-Gervais, réalisée en 4 tranches, il apparaît dans le jeu des volumes et des ouvertures dans les maisons, dans le dessin de l’appareillage? de brique aux endroits les plus visibles des immeubles collectifs ou dans l’utilisation de panneaux de mignonnette.
Ceux-ci agrémenteront également la cité-jardin du Moulin à Dugny.
Novateurs dans leur approche constructive, les architectes de la cité de la Muette à Drancy choisiront d’orner les murs de béton de galets de marbre de Carrare.
Les notices de sites « cité-jardin »
« Tracer un plan? comportant le minimum de voies larges pour le maximum de maisons, en multipliant les petites places en dehors de la grande circulation. […], que le plan tienne compte de ce principe que de chaque point de la Cité on doit avoir une perspective différente, résultat obtenu par la courbure des rues et l’implantation des maisons. Ces principes dégagés, vous pouvez, […] construire en série 500, 880, 1000, 1200 maisons sur un terrain déterminé en les réduisant à 4 ou 5 types. Des détails infimes de couleur et de façade suffiront à leur donner leur personnalité propre ».
Henri Sellier, « Les aspects nouveaux du problème de l’habitation dans les agglomérations urbaines », Conférence pour l’assemblée générale de la Société française des Habitations à Bon Marché, Paris, 1er avril 1922.
MUS / Musée d’Histoire Urbaine et Sociale de Suresnes
1 Place de la gare de Suresnes Longchamp
92150 SURESNES (Hauts-de-Seine)
http://webmuseo.com/ws/musee-suresnes/app/report/index.html
« Gestions alternatives de la ressource en eau : Approches territoriales », Territoire en mouvement, Revue de géographie et d’aménagement, n°25-26 / 2015.
Collectif, « Les cités-jardins, un idéal à poursuivre », Les cahiers de l’IAURIF, n°165, 2013
http://www.iau-idf.fr/fileadmin/NewEtudes/Etude_885/FR_c165_web.pdf
https://tem.revues.org/2908
Pour visiter les cités-jardins, vous pouvez contacter les différents offices de tourisme :
www.tourisme93.com
www.tourisme-plainecommune-paris.com
www.tourisme-valdemarne.com
http://www.tourisme92.com
Bibliographie
le lycée mixte de Montreuil - La construction moderne - 1964
La Cité-jardin - Benoît-Lévy Georges - 1904
Les cités-jardins d’Ile-de-France 60 ans après. - Bottineau-Fuchs Yves - 1985
Cités, cités-jardins : une histoire européenne. - Collectif - 1996
La cité-jardin. Une histoire ancienne, une idée d’avenir. Colloque du Foyer rémois, 21-22 septembre 2000 - Collectif - 2003
Loger le peuple. Essai sur l’histoire du logemement social. - Flamand, Jean-Paul - 1989
Henri Sellier, urbaniste et réformateur social - Guerrand Roger-Henri, Moissinac Christine - 2005
Les cités-jardins de demain. - Howard Ebenezer, Baty-Tornikian Ginette (préf.) - 1998
Les cités-jardins du nord-est parisien - Pouvreau, Benoît, Couronné, Marc, Laborde, Marie-Françoise, Gaudry, Guillaume - 2007
Le logement social en Seine-Saint-Denis (1850-1999) - Itinéraires du patrimoine - N°286 - Pouvreau Benoît - 2003
COLLECTIF, « Les cités-jardins, un idéal à poursuivre », Les Cahiers de l’IAURIF n°165, 2013.
COLLECTIF, Mémoires de cité-jardin, catalogue d’exposition, 2013
COLLECTIF, Aux origines du Grand Paris, 130 d’histoire, catalogue d’exposition, 2016
Les cités-jardin en quelques dates
- 1898 : Ebenezer Howard, un urbaniste anglais, établit le concept de cité-jardin dans son ouvrage « Garden cities of tomorrow ».
- 1911-1930 : réalisation de la cité-jardin Blumenthal à Épinay-sur-Seine, 1ère réalisation sur le territoire de l’actuelle Seine-Saint-Denis.
Willy Blumenthal, riche négociant en peau, la destine en priorité aux ouvriers de son entreprise de tannerie. - 1911 : la cité-jardin Blumenthal remporte ex aequo avec « La Campagne à Paris » de Pierre Botrel le 1er concours organisé par le Comité de patronage des HBM et de la Prévoyance Sociale du Département de la Seine primant les meilleurs projets de cités-jardins.</d
- 1912 : la loi Bonnevay crée les Offices publics d’habitation à bon marché qui permettent aux municipalités et aux départements de financer des projets de logement social.
- 1915 : création de l’Office public d’habitation à bon marché du département de la Seine (O.P.H.B.M.D.S) par Henri Sellier, maire de Suresnes en 1919. Il sera le principal promoteur des cité- jardins de la région parisienne.
- 1919 : la loi Cornudet oblige les communes de plus de 10 000 habitants à se doter d’un plan? d’aménagement, d’extension et d’embellissement pour tenter de maîtriser la croissance urbaine de ces villes.
- 1919 : lors du concours pour le plan d’aménagement et d’extension de Paris, le concept de la cité-jardin s’impose avec un projet de « Cité-jardin du Grand Paris ». Ce projet sera repris en 1924 mais n’aboutira pas sous cette forme.
- 1920-1952 : envisagée dès 1920, la cité-jardin du Pré-Saint-Gervais, Pantin, Les Lilas ne sera achevée qu’en 1952. L’évolution des styles architecturaux y est perceptible, de même que l’évolution du pavillonnaire au collectif pour augmenter le nombre de logements.
- 1921-1933 : construction de la cité-jardin de Stains (maître d’ouvrage : O.P.H.B.M.D.S.)
- 1924 : arrêt du projet de ville-satellite de La Courneuve composé de cités-jardins imaginé par Marcel Auburtin. De cet échec naitra le parc départemental de La Courneuve, aujourd’hui parc Georges Valbon.
- 1928-1931 : réalisation de la cité-jardin d’Orgemont à Épinay-sur-Seine (maître d’ouvrage : Société des Cités-Jardins de la Région Parisienne)
- 1932 : réalisation de la cité-jardin la Fontaine au Blanc-Mesnil. Celles de Neuilly-sur-Marne et de Livry-Gargan, quasiment contemporaines, ont le même maître d’ouvrage : l’O.P.H.B.M.D. Seine-et-Oise.
- 1933-1935 : construction de la cité-jardin de la Muette à Drancy (maître d’ouvrage : O.P.H.B.M.D.S.).
- 1947 : réalisation par Émile Aillaud de la cité de l’Abreuvoir à Bobigny (maître d’ouvrage : O.P.H.B.M.D.S.)
- 1947-1954 : André Lurçat s’inspire de la cité-jardin de l’entre-deux-guerres pour concevoir son « unité de quartier » à la cité du Colonel Fabien à Saint-Denis (maître d’ouvrage : Office d’HLM de Saint-Denis).
- 1964 : création du département de la Seine-Saint-Denis
- 1976 : la cité-jardin de Stains est protégée au titre des Sites.
- 1986 : une partie de la cité-jardin du Pré-Saint-Gervais est protégée au titre des Sites.
- 2001 : la cité de la Muette à Drancy est classée Monument historique en tant que « réalisation architecturale et urbanistique majeure du XXe siècle […] et en raison également de son utilisation durant la deuxième guerre mondiale d’abord comme camp d’internement puis comme camp de regroupement avant la déportation, qui en fait aujourd’hui un haut lieu de la mémoire nationale ».