Mars au service du patrimoine culturel
28 février 2021 , par ,
L’actualité du service
Opérations archéologiques au stade départemental de La Motte
Au stade départemental de La Motte, les archéologues ont traversé un mois de février à la météo particulièrement variable – un terrain enneigé, puis gelé, enfin réchauffé par le beau soleil des ces jours derniers. Parmi les découvertes notables, remarquons la mise au jour de plusieurs sépultures d’époque antique ou protohistorique.
L’équipe du bureau du patrimoine archéologique s’est temporairement agrandie avec l’arrivée de sept jeunes contractuels recrutés pour le diagnostic mené sur la parcelle voisine. Les premières tranchées percées confirment que le site est riche en vestiges romains et gaulois, dans la continuité des découvertes effectuées depuis plusieurs décennies d’exploration archéologique à Bobigny.
Actualités de l’inventaire du patrimoine contemporain
Une nouvelle publication : Oscar Niemeyer en France. Un exil créatif
Un nouvel ouvrage paraît ce mois-ci ! Benoît Pouvreau, chargé d’inventaire du patrimoine contemporain a coécrit un ouvrage sur le travail du grand architecte, qui travailla en France durant 20 ans, de 1961 à 1981. (cliquez sur le titre pour en savoir plus) : Vanessa Grossman, Benoît Pouvreau, Oscar Niemeyer en France. Un exil créatif, coll. Carnets d’architectes, Éditions du patrimoine, Paris, 2021
Une conférence virtuelle sur les mutations d’une usine pantinoise historique : l’usine Pouchard
Antoine Furio, chargé d’inventaire, spécialiste de l’architecture industrielle, présentera le 29 mars de 17h à 18h30 une conférence virtuelle sur l’histoire et les mutations de l’usine des tubes Pouchard, qui a marqué le paysage et la vie de Pantin.
Conférence gratuite, inscription nécessaire sur ExploreParis.
Antoine a coécrit un bel ouvrage, paru en septembre 2020, sur la saga pantinoise (cliquez sur le titre pour en savoir plus) : Patrick Le Guillou (dir.), Antoine Furio, Thierry Renaux, Pouchard, la saga du tube à Pantin : histoire et mutations, Lieux dits éditions, Lyon, 2020
(En)quête de patrimoine : une nouvelle rubrique sur la page d’accueil
Nous vous proposons une nouvelle rubrique de référence pour l’inventaire participatif (En)quête de patrimoine, qui vous permettra de retrouver la programmation des conférences et visites actualisée chaque mois et de suivre les découvertes mensuelles effectuées par les participants.
Bon anniversaire !
Le bureau du patrimoine archéologique fête ses 30 ans exactement ! Le 1er mars 1991, naissait la « Mission archéologie » au Département de la Seine-Saint-Denis. Son objectif initial était de livrer une expertise patrimoniale et de dresser la carte archéologique départementale - un inventaire informatisé des sites permettant d’évaluer le potentiel archéologique d’un territoire donné. Très vite, la jeune équipe a été amenée à mener des fouilles. La première a eu lieu à Saint-Ouen, dans la rue des Châteaux, préalablement à l’agrandissement d’une maison de retraite.
30 ans plus tard, la « Mission archéologie » a pris de l’importance d’un point de vue humain et scientifique. Les recherches archéologiques menées à travers le département ont permis de révéler un patrimoine méconnu et de renouveler les connaissances sur l’histoire de la Seine-Saint-Denis. La petite équipe d’hier – constituée à l’origine de trois personnes - a bien grandi : plusieurs archéologues, techniciens de fouille et médiateurs ont rejoint le navire ; on compte aujourd’hui une quinzaine d’agents permanents et des contractuels recrutés en fonction des opérations archéologiques. La « Mission archéologie » a changé de nom. Désormais dénommée « Bureau du patrimoine archéologique », elle dépend du Service du patrimoine culturel, rattaché à la Direction de la culture, du sport et des loisirs, au sein du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. C’est une petite cellule pleinement opérationnelle, dont les missions sont d’étudier, de préserver et de faire connaître le patrimoine archéologique séquano-dyonisien.
Le Bureau du patrimoine contemporain partage avec le Bureau du patrimoine archéologique – depuis 20 ans – la charge de connaître et valoriser le patrimoine culturel départemental. Né en 2001, Ses missions propres sont d’identifier, de préserver et de valoriser les éléments remarquables du patrimoine contemporain, révélant le passé industriel du territoire, les innovations architecturales modernes etc.
Pour en savoir plus sur la politique volontariste menée par le Département en matière de patrimoine culturel, nous vous invitons à consulter le site internet de la Seine-Saint-Denis.
Le choix de Mathilde
Ce mois-ci, (re)découvrez trois collèges à l’architecture typique de la fin du XIXème siècle :
En 1963 la réforme Fouchet créé le collège d’enseignement secondaire (CES?), un nouveau degré d’enseignement. Instaurés afin de démocratiser l’école et d’accroître le niveau scolaire général, les CES regroupaient au sein d’un seul établissement les trois anciens cycles : l’enseignement général long (aboutissant aux lycées et au baccalauréat), l’enseignement général court (pouvant aboutir sur une classe complémentaire ou à l’enseignement professionnel) et enfin le cycle de transition (correspondant à la 6ème et 5ème et aboutissant sur un cycle terminal pratique).
Ils seront transformés en "collège unique" en 1975 par la loi Haby, supprimant ainsi les filières.
Ainsi, des ensembles d’écoles primaire et maternelle construits à la fin du XIXème siècle, typiques des écoles de la IIIème République sont transformés en collège. Leur architecture est rectiligne et stricte, tendance architecturale de l’époque pour tous les édifices de la République qui se devaient d’avoir ainsi une architecture "rationnelle". Ces transformations occasionnent des rénovations et extensions des bâtis existants. Elles créent des contrastes ou au contraire, s’inscrivent dans le parti architectural? d’origine.
En savoir plus sur la création des collèges en France sur vie.publique.fr
- Le collège Jean-Jaurès à Saint-Ouen :
Transformé en CES en 1969, le collège Jean Jaurès était à l’origine un groupe scolaire construit en 1933-1934 qui lui-même remplaçait une première école bâtie en 1883. Bien conservé malgré les dommages causés par les bombardements de 1944 et les diverses transformations entreprises jusqu’à aujourd’hui, l’ancien groupe scolaire a été en définitive peu modifié. C’est un édifice à la composition classique, axé autour d’un pavillon? central et possédant des galeries ouvertes sur la cour, rappelant l’architecture conventuelle? qui a influencée fortement la construction des écoles de la IIIème République. Le choix du matériau, la brique, était privilégié dans l’architecture scolaire de l’Entre-deux-guerres pour des raisons de coût et de facilité d’entretien.
- Le collège Marcelin-Berthelot à Montreuil :
Créé en 1970, le CES Marcelin Berthelot, devenu collège en 1977, se situe au sein d’un ancien groupe scolaire datant de la fin du XIXème siècle, à l’architecture typique des écoles de la IIIème République, temps de Jules-Ferry. Le bâtiment d’origine est partagé entre le collège et l’école primaire, qui abrite d’ailleurs un théâtre. Les modifications architecturales réalisées au fil des agrandissements ne changent pas l’aspect d’origine du bâtiment.
- Le collège Pierre-André Houël à Romainville :
La première école maternelle et primaire de filles de la ville, construite en 1870 grâce au fond légué par l’abbé Hoüel, médecin, curé et ancien maire de la ville en 1790, est transformée en CES à la rentrée 1970. Les bâtiments que l’on voit aujourd’hui sont ceux de l’école reconstruite en 1907-1908 par Paul-Eugène Lequeux. Les divers travaux effectués jusqu’en 1993 ont permis de moderniser l’image de l’établissement et de former des contrastes avec le bâtiment d’origine de style IIIème République, contrastes néanmoins adoucis par le choix de couleurs en harmonie avec l’existant.
Titre | Commune | Code site | Vignette | Nbre de documents |
---|---|---|---|---|
Collège Marcelin-Berthelot (ancien groupe scolaire Marcelin-Berthelot) | Montreuil | 048inv904 | 46 | |
Collège Pierre-André-Houël | Romainville | 063inv900 | 4 | |
Collège Jean-Jaurès | Saint-Ouen | 070inv900 | 54 |
En savoir plus sur la création des collèges en France sur vie.publique.fr
Continuer à faire connaître le patrimoine
Dans le contexte de crise sanitaire qui perdure, nous croyons que s’ouvrir à de nouvelles connaissances, se cultiver, sont autant de manières de mettre de côté l’incertitude durant quelques instants. Dans notre domaine - l’étude et la valorisation du patrimoine - les questions qui se posent sont nombreuses : comment adapter nos activités à un contexte contraint par des mesures de préventions strictes ? Comment continuer d’offrir à tous un accès à la culture ? Quelle portée ont nos missions alors que nous ne pouvons plus recevoir le public ? Dans l’attente de rouvrir leurs portes, de nombreuses institutions patrimoniales ont développé leurs activités numériques. C’est pourquoi nous vous invitons à continuer de fréquenter en mode virtuel les musées nationaux et internationaux, à suivre des conférences en ligne, à écouter des podcasts, à visionner des documentaires... le choix est vaste.
De notre côté, nous vous proposons de suivre plusieurs balades urbaines en ligne, dont vous pouvez retrouver la programmation ici.
Enfin, pour boucler cet article en beauté, je vous invite à (re)découvrir les plus belles pièces des collections du Louvre - la Joconde, la Victoire de Samothrace, le Radeau de la méduse… - à travers le sublime clip "Apes**t" des Carters (le couple Beyoncé et Jay-Z) tourné dans le musée en 2018.
Si vous désirez en apprendre davantage sur ces chefs-d’œuvre, rendez-vous sur le site du musée pour le parcours (virtuel !) « JAY-Z et Beyoncé ».