Marta Colvin
Informations
Née à Chillán en 1907, elle est attirée très jeune par la sculpture et le dessin, encouragée par son professeur au lycée, où elle forme avec d’autres femmes le groupe “Tanagra”. Elle s’installe ensuite à Santiago et entre à l’École des Beaux-Arts où elle suit les cours de Lorenzo Domínguez et Julio Antonio Vásquez. En 1943, elle est nommée professeur auxiliaire du professeur Vásquez, et reçoit, au Salon de Santiago, en 1944 puis en 1948, le Premier Prix de sculpture. Obtenant à la suite d’un concours l’une des premières bourses d’études du gouvernement français pour l’Amérique latine, Marta Colvin fait en 1949 un premier séjour à Paris où elle poursuit sa formation à l’Académie de la Grande Chaumière et travaille sous la direction d’Ossip Zadkine. Elle s’initie en 1949 au travail sur bois dans l’atelier d’Étienne Martin, et s’inspire, lors de voyages en Bretagne des traditions celtiques, puis regagne en 1950 le Chili, où elle est nommée professeur titulaire à l’École des Beaux-Arts de Santiago. Elle se détache alors du réalisme académique de ses débuts, et réalise en 1951 le premier monument non figuratif du Chili. Lauréate en 1952 du Concours pour le Monument du Prisonnier Politique Inconnu, elle fait en Irlande un voyage sur les pas de ses ancêtres paternels en 1953, puis présente, en 1954, à Paris sa première exposition personnelle. De retour au Chili en 1955 elle réalise plusieurs monuments commémoratifs à Santiago. Après avoir participé à une mission de l’Université du Chili à l’île de Pâques, Marta Colvin s’établit en 1958 en France pour plus de trente ans, où elle expose avec les peintres et sculpteurs de la nouvelle École de Paris. En 1962, elle participe à l’exposition Art latino-américain à Paris au Musée d’art moderne de la ville de Paris, aux côtés, entre autres, de Wifredo Lam, Roberto Matta, Jesus Rafael Soto et Hervé Télémaque. Ses œuvres, aux volumes jusque-là épurés, s’appuient dès lors sur les formes et les symboliques précolombiennes. Marta Colvin apprécie particulièrement le bois, qu’elle grave de multiples entailles et patine souvent en bleu, mais, pour ses sculptures monumentales, elle travaille la pierre rouge des Andes ou le marbre en taille directe. Elle obtient la consécration internationale avec le Grand Prix de Sculpture à la Biennale de São Paulo en 1965 et expose en 1967 à la Galerie? de France qui présente régulièrement les œuvres des peintres non-figuratifs et gestuels. Elle commence à réaliser en France de nombreux monuments ou sculptures en plein air, recevant dans les années 1970 des commandes pour des établissements publics (Villepinte, Saint-Nazaire, Nantes, Lens, Boulogne-sur-Mer, Niort, Bordeaux, Paris, Marly-le-Roi, Saint-Quentin-en-Yvelines). Le Prix National des Arts du Chili lui est décerné en 1970, tandis qu’en 1986, l’artiste est nommée membre de l’Académie chilienne des Beaux-Arts. De retour au Chili en 1990, elle meurt à Santiago en 1995.
Pour le collège Les Mousseaux de Villepinte, elle réalise une sculpture en bois exotique Iroko, Carrefour de l’Esprit, en 1973.