Matrimoine
31 octobre 2019 , par
Le Matrimoine, défini par le Mouvement HF, constitué d’associations luttant contre les inégalités entre les hommes et les femmes dans le monde de l’art et de la culture, "est constitué de la mémoire des créatrices du passé et de la transmission de leurs œuvres" (voir la définition complète sur le site du Mouvement HF). Cette notion a été mise au cœur d’un projet lancé en 2014 par ce collectif, qui a notamment donné naissance aux Journées du Matrimoine.
Dans ce contexte, et en s’appuyant sur le rapport de 2018 du Haut Conseil à l’Egalité mettant en avant les inégalités entre les femmes et les hommes dans les milieux artistique et culturel (cliquer ici), un programme? sur l’égalité des sexes a été initié par le Département de la Seine-Saint-Denis. Créé dans ce contexte, le projet « Matrimoine » du Bureau du patrimoine contemporain vise ainsi à étudier et proposer des pistes de valorisation des œuvres réalisées par des femmes au sein de l’espace et des établissements publics et ce afin de renforcer la visibilité de ces dernières au sein de l’espace commun et partagé. Dans un second temps, l’étude pourra s’étendre à la prise en compte des réalisations architecturales ou encore paysagères conçues par des femmes sur le territoire.
Des œuvres majoritairement réalisées dans le cadre du 1% artistique?
Concernant les œuvres réalisées au sein de l’espace et des établissements publics de Seine-Saint-Denis, leur étude est étroitement liée à l’histoire et au déploiement de la procédure du 1% artistique au sein du département (voir). En effet, sur l’ensemble des dossiers d’agrément du 1% conservés aux Archives nationales pour le territoire de Seine-Saint-Denis (cotes 19880466, 20000517, 20020463), 57 concernent des femmes, 5 un collectif d’artistes mixte, et 273 des hommes. Ils concernent essentiellement des établissements scolaires (groupes scolaires, collèges, lycées). La part des commandes passées aux femmes représentent ainsi, sur ce panel d’étude, environ un quart des commandes.
Pour la période plus récente, et en se restreignant aux projets portés par le Département de Seine-Saint-Denis, 16 commandes publiques ont été initiées depuis 2010 dans le cadre de la procédure du 1 % (principalement lors de la construction et la réhabilitation de collèges). Parmi elles, 6 commandes ont été passées à des artistes femmes, soit un ratio d’un peu plus d’un tiers, témoignant d’un écart toujours prégnant bien que les commandes en cours actuellement fassent preuve d’une quasi parité.
Premier bilan chiffré des œuvres réalisées par des femmes artistes au sein des établissements publics de Seine-Saint-Denis
Après une première campagne de recherches, il est ainsi possible de dresser un bilan des différentes structures, par propriétaire public, ayant fait l’objet de commandes à des artistes femmes :
Les commandes passées par le Département de Seine-Saint-Denis
– 10 œuvres dans les collèges avant la décentralisation?, dans le cadre du 1 %
– 4 œuvres collèges après la décentralisation, dans le cadre du 1 %
– 1 œuvre dans une maison des solidarités (Noisy-le-Sec), dans le cadre du 1 %
– 1 œuvre dans un Parc départemental (Ile-Saint-Denis), hors 1 %
Les commandes passées par les communes ou établissements intercommunaux du département
– 36 œuvres dans des écoles ou groupes scolaires, dans le cadre du 1 %
– 1 œuvre au pôle administratif et médiathèque (Plaine Commune, La Courneuve), dans le cadre du 1 %
– 1 œuvre dans un hôtel de ville (Bobigny), hors 1 %
– 1 œuvre dans un parc des sports (Saint-Denis), hors 1 %
– 1 œuvre pour une fontaine (Le Blanc-Mesnil), hors 1 %
– 1 œuvre pour un cimetière (Le Blanc-Mesnil), hors 1 %
– 1 œuvre pour la place de la Libération (Le Blanc-Mesnil), hors 1 %
Les commandes passées par la région Île-de-France sur le territoire du département
– 9 lycées, dans le cadre du 1 %
Les commandes passées par l’État et ses établissements publics sur le territoire du département
– 1 œuvre en Préfecture (Bobigny), hors 1 %
– 1 œuvre en restaurant inter-administratif (Bobigny), dans le cadre du 1 %
– 2 œuvres en gendarmerie (Drancy)
– 1 œuvre en commissariat de police (Livry-Gargan), dans le cadre du 1 %
– 2 œuvres en IUT (Montreuil et Villetaneuse), dans le cadre du 1 %
– 1 œuvre à l’Université Paris-8 (Saint-Denis)
– 1 œuvre aux Archives nationales (Pierrefitte-sur-Seine)
Les œuvres référencées dans l’Atlas du patrimoine
Comme l’étude est en cours, ne sont actuellement visibles dans l’Atlas que les œuvres liées aux établissements déjà documentés dans la base (24 sur les 87 au total). Il est possible de consulter la biographie de l’artiste qui est associée à l’œuvre. Le dossier est progressivement alimenté, ce qui explique que de nombreux développements relatifs aux œuvres ainsi que leurs photographies manquent encore dans de nombreux cas.