Durgeau Sandrine - Mise en place de méthodes pour l’étude technique des céramiques de l’Age du Fer en Ile-de-France. Etude de cas : le matériel du site "le bâtiment hospitalier de l’hôpital Avicenne" (Bobigny, Seine-Saint-Denis) - 2005
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L’étude technique de la céramique? protohistorique est souvent confrontée à d’importants a priori. En effet, la diversité des faits techniques existants se trouve souvent réduite à deux grandes classes grossièrement esquissées : la « céramique façonnée aux colombins » et la « céramique tournée ». En 1995, la thèse d’Alain Pierret, portant sur l’étude du matériel gaulois et gallo-romain du village des arènes de Levroux (Indre), éclaire d’un jour nouveau le mobilier céramique de la fin du second âge du Fer grâce à son analyse novatrice des techniques de façonnage. Son travail se fonde sur la mise en place de méthodes scientifiques adaptées et repose sur l’emploi massif de clichés radiographiques. Depuis, quelques travaux ponctuels ont démontré l’intérêt d’une telle démarche pour le mobilier laténien mais les publications restent encore peu nombreuses.La découverte en 2002, sur le site de l’hôpital Avicenne (Bobigny) d’un lot de quatre-vingt-huit céramiques déposées en contexte funéraire, fut l’occasion de mener une étude technique précise. Cet ensemble, de part sa quantité, sa bonne conservation et sa datation, est en effet d’un intérêt majeur pour la connaissance de la céramique du 3e siècle avant J.-C. Cette datation a été établie grâce au mobilier associé et à la stratigraphie. En effet, cette période était encore mal représentée dans la région. La méthodologie mise en place est fondée sur la reconnaissance de grands groupes de pâte, des techniques de façonnage, de finition et d’utilisation des objets étudiés. Elle repose tout d’abord sur une analyse précise à l’oeil nu? et à la loupe binoculaire des stigmates visibles en surface et dans les coupes. Ensuite, lorsque cela était nécessaire, nous avons exécuté des clichés mammographiques et radiographiques des céramiques. Ces derniers nous ont permis d’observer l’orientation de la porosité et des vides à l’intérieur des objets ainsi que la présence de joints de colombins. L’ensemble des traces visibles a ensuite été reporté sur un dessin technique de l’objet à partir d’un code graphique élaboré à cette occasion. Ce travail a permis de mettre en évidence la présence d’au moins trois groupes de pâtes différents, de trois techniques de façonnage distinctes déclinées en une dizaine de variantes (divisées entre celles utilisant ou non l’énergie cinétique rotative), de sept grands types de décor et de trois ensembles de traces d’utilisation. Cette étude a été l’occasion de souligner l’existence de plusieurs chaînes opératoires regroupant des individus qui montrent des caractéristiques morpho-techniques similaires. Ces dernières soulignent, ainsi, un désir de standardisation des formes, voire la présence de services. On remarque l’existence de deux groupes principaux. Le premier représente plus de 50% du corpus. Il comprend des pièces façonnées aux colombins dans une pâte peu cuite et ne montrant pas de traces d’utilisation ; le second est composé de poteries ébauchées aux colombins et mise en forme au tour (10% du corpus) dans une pâte de texture sableuse, mieux cuite que celle du groupe précédent. Ces objets comportent pour leur part des traces d’utilisation. La présence simultanée de ces deux groupes souligne l’existence d’au moins deux types de production différentes.
Documents
Mise en place de méthodes pour l’étude technique des céramiques de l’Age du Fer en Ile-de-France. Etude de cas : le matériel du site "le bâtiment hospitalier de l’hôpital Avicenne" (Bobigny, Seine-Saint-Denis)
Crédits | Crédits non renseignés |
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Poids | 12.4 Mio |
Date | 14 novembre 2016 |
Fichier | ceramiques_age_du_fer.pdf |