La société Nord-Lumière compte parmi les cinq compagnies concessionnaires de la distribution de l’énergie électrique en région parisienne au début du XXe siècle. En charge d’un vaste secteur nord, elle engage vers 1935 une importante campagne de modernisation de ses installations sous l’égide de l’Union d’Electricité (UDE), la société mère. Aux côtés des nouveaux postes électriques de Saint-Denis-Pleyel et Asnières-Novion, un poste de coupure est construit en 1937 à Aubervilliers. Plus modeste que les autres dont la fonction est liée à l’alimentation du réseau, celui d’Aubervilliers assure un rôle de surveillance et de commandement visant à protéger le réseau électrique en cas de dysfonctionnement.
Afin de donner de la visibilité et de la cohérence à la structuration de ces équipements, les bâtiments sont marqués par une même écriture architecturale d’inspiration Moderne. Phénomène commun à la quasi totalité des compagnies d’électricité, dont l’UDE qui fait appel à G.H. Pingusson pour la construction de la centrale de Vitry, Nord-Lumière sollicite ici les architectes Lhotellier et Robin en association avec l’ingénieur Sevelec. Le tandem d’architectes originaire de Saint-Ouen s’est par ailleurs fait une spécialité des programmes industriels et particulièrement dans le domaine de l’électricité. En plus de Saint-Denis, Aubervilliers, Asnières, ils se retrouvent à Malakoff, Courbevoie, Pantin, La Courneuve, Argenteuil, et de manière générale sur tous les chantiers Nord-Lumière et Ouest-Lumière dont ils deviennent les architectes attitrés.
Pour le poste de coupure d’Aubervilliers, Lhotellier et Robin ont su utiliser les contraintes du programme? pour un tirer un "parti artistique " comme le souligne Georges Braive dans un article de "La Construction moderne" en date du 4 juillet 1937. L’absence d’ouverture au second étage, rendu impossible du fait des installations électriques, est ainsi compensée par un jeu de cinq bandeaux filants ceinturant tout l’édifice et constituant en réalité le prolongement des cinq tablettes en béton armé? supportant les barres d’alimentation électrique. Il en est de même des oculi basculant de style paquebot qui, allégeant la silhouette de ce monolithe de béton et briques rouges de Dizy, assurent surtout la ventilation de la galerie? des tableaux située au rez-de-chaussée? et de la salle des sélecteurs du premier étage. Quant à l’ouverture centrale qui marque l’axe de composition du bâtiment, elle apporte l’éclairage naturelle dans la cage d’escalier reliant les trois niveaux. Autant de combinaisons et de principes qui se retrouvent sur les autres opérations des deux architectes et également appliquées par d’autres s’inscrivant dans le même courant architectural des années 1930-1950.
Devenu obsolète, le poste est démantelé par EDF puis reconverti en restaurant par une chaîne américaine de fastfood. Le bâtiment perd dans cette transformation sa cour et sa salle de démontage et de réparation remplacée par une verrière massive. La façade est également percée au pied de la cage d’escalier pour y aménager un passage pour automobile. Enfin de nouvelles ouvertures sont créées pour apporter de la lumière au coeur de l’édifice. Le gabarit? général n’a pas été pour autant bouleversé. La toiture-terrasse? comme la partie arrière s’étirant sur la longueur de la parcelle ont été maintenues.
Date de construction
1937
Organisme
service du patrimoine culturel de la Seine-Saint-Denis
Date de rédaction
2004; 2019
Date de découverte ou d'enquête
2004
Source
inventaire départemental
Auteur
Lhotellier Bernard et Robin Guy (architectes) ; Sevelec E. (ingénieur)
Qualification de datation
campagne(s) de construction
Diagnostic
Très bon état de conservation. Ce bâtiment marque le front urbain par son écriture architecturale des années 30 . Sa façade de brique peu percée exprime la fonction technique originelle du bâtiment. Il a fait l'objet d'une reconversion intéressante en restaurant, qui a préservé l'essentiel de l'existant. La façade a été percée dans l'axe pour réaliser une entrée de parking. Une extension vitrée été accolée à la façade gauche du bâtiment. Le rapport entre le volume vitré de l'extension et la façade carrée assez pleine, est plutôt harmonieux, d'autant que les membrures qui découpent le vitrage de l'extension rappellent celles de la baie centrale du bâtiment. La proportion de l'ouverture de l'entrée du parking est composée dans l'axe du carré en venant interrompre la grande baie vitrée d'origine. Une largeur d'encadrement plus faible ou un traitement en brique aurait sans doute mieux intégré l'ouverture à la façade. De même il aurait été préférable de réduire le nombre des panneaux sur l'encadrement, et de reporter les enseignes sur l'extension.
Illustrations
N° 1753 - jpg
- 600 × 450 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
600 × 450 pixels |
Résolution |
0.3 Mpx |
Poids |
22.1 kio |
Date |
5 mai 2006 |
Fichier |
1753_pleinecran.jpg |
N° 19102 - jpg
- 600 × 450 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
600 × 450 pixels |
Résolution |
0.3 Mpx |
Poids |
222.2 kio |
Date |
15 novembre 2007 |
Fichier |
19102_pleinecran.jpg |
Aubervilliers, 158 avenue Victor-Hugo.
N° 19103 - jpg
- 600 × 450 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
600 × 450 pixels |
Résolution |
0.3 Mpx |
Poids |
182.3 kio |
Date |
15 novembre 2007 |
Fichier |
19103_pleinecran.jpg |
Aubervilliers, 158 avenue Victor-Hugo.
N° 19104 - jpg
- 600 × 450 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
600 × 450 pixels |
Résolution |
0.3 Mpx |
Poids |
216.1 kio |
Date |
15 novembre 2007 |
Fichier |
19104_pleinecran.jpg |
N° 19107 - jpg
- 600 × 450 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
600 × 450 pixels |
Résolution |
0.3 Mpx |
Poids |
224.9 kio |
Date |
16 novembre 2007 |
Fichier |
19107_pleinecran.jpg |