Pascal Metrot, archéologue spécialisé dans le mobilier, au bureau du patrimoine archéologique de Seine-Saint-Denis.
4 mars 2022 , par
Quel est ton parcours ?
Le parcours que j’ai fait était assez fréquent à l’époque. J’ai commencé par des études d’histoire classique, puis je me suis intéressé à l’archéologie. A ce moment j’ai fait beaucoup de bénévolat, dans une association archéologique qui faisait des fouilles dans la Seine-Saint-Denis et dans l’Oise à partir de 16 ans et ce pendant plusieurs années. Grace à ça, je me suis fait des relations, des connaissances avec des professionnels qui cherchaient des gens pour fouiller, au début de l’archéologie préventive?. Je suis passé par l’AFAN, l’ancêtre de l’INRAP, pendant 6-9 mois et puis ensuite j’ai eu une opportunité de fouiller à Saint-Denis en 1989-1991. Par la suite s’est créé ce qui allait devenir le bureau du patrimoine archéologique et j’y travaillais à plein temps. Le premier travail qui a été demandé était de réaliser la carte archéologique du département, puis ensuite on a été amené à faire des fouilles de plus en plus fréquemment et c’est comme ça que le bureau s’est agrandit et est devenu pérenne.
Peux-tu me décrire une journée de travail typique ?
En général le travail que je dois réaliser est très varié et c’est un grand point positif dans mon métier et j’apprécie beaucoup le contact humain avec les spécialistes.Personnellement mon travail est axé sur le mobilier c’est-à-dire que je fouillais et j’organise des campagnes de restauration. Actuellement je ne suis plus trop sur les chantiers, je m’occupe des mobiliers? notamment de la période antique. Par exemple on organise des expositions avec des musées et dans le cadres de ces expositions je m’occupe du suivi de l’opération, je prépare les objets, je fais aussi les constats d’états pour savoir s’il faut restaurer les objets une nouvelle fois, j’indique les conditions de conservation, les histoires de valeurs d’assurance et je m’occupe aussi de la gestion des réserves. Parfois on me sollicite pour participer aux rapports de fouille, notamment pour faire des études mobilières sur des objets, ainsi que pour rédiger des articles scientifiques. Actuellement je m’occupe de certains objets en céramique? datant de la dernière opération concernant la rue Lautréamont à Bobigny.
Quels sont les choses qui te dérangent dans ton travail ou les inconvénients ?
Ce qui se développe de plus en plus en ce moment c’est la partie administrative. Parfois ça devient très pesant. On fait partie d’une administration, d’un service de collectivité donc c’est une étape obligatoire bien évidemment. En faisant partie d’un service décomposé en plusieurs parties avec différentes directions finalement les rapports administratifs se multiplient. Au début on était beaucoup plus libre mais à un moment les réglementations se sont durcies et donc maintenant on passe beaucoup plus de temps à remplir des dossiers. Au début on avait plus de liberté et nous n’avions pas le besoin de justifier toutes les actions que l’on prenait. Pour les collectivités, la culture et le patrimoine ne sont pas des domaines prioritaires dans leurs obligations donc forcément avec un budget relativement limité on se retrouve assez vite pris de court, limitant parfois le champ des actions que l’on voudrait réaliser.