Gonçalves-Buissart Cristina - Tremblay-en-France, Route de Roissy, chemin des Saints-Pères - Indivision Popot. Rapport de fouilles archéologiques - 2018

par Cristina Gonçalves-Buissart

Titre
Tremblay-en-France, Route de Roissy, chemin des Saints-Pères - Indivision Popot. Rapport de fouilles archéologiques
Type de document
rapport
Auteurs
Gonçalves-Buissart Cristina
Lieu d’Édition
Bobigny
Nom de l’Éditeur
Département de la Seine-Saint-Denis
Date d’Édition
2018
Service producteur
Service du patrimoine culturel
Texte

A Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), au nord du chemin des Saints-Pères, soit à la périphérie occidentale du Petit Tremblay, un diagnostic, sur une emprise de 13873 m2, réalisé, en 2010, à proximité immédiate d’une opération de fouille sur un habitat rural du haut Moyen Âge, a révélé un ensemble de structures excavées très comparable, daté entre l’époque mérovingienne et les XIe-XIIe siècle. Ce diagnostic a été suivi, à l’automne 2017, d’une fouille sur une petite surface de 1200 m2, en limite de la route de Roissy, le reste du terrain n’étant pour l’instant pas aménagé.
Le site montre une remarquable continuité d’occupation entre le XIe siècle et la période moderne.
Le haut Moyen Âge est représenté uniquement par neuf fosses, à la fonction indéterminée, et six silos. Ces structures excavées se concentre exclusivement dans la partie ouest de l’emprise de fouille. Cette période n’est pas marquée par des structures bâties. Le mobilier collecté dans les comblements est constitué majoritairement de panses à pâte granuleuse, dont la production s’étend du Ve au Xe siècle.
Les structures rattachées au Moyen Âge sont plus nombreuses : deux silos, douze fosses, un ensemble polylobé, quatre fossés, un puits et un mur. Elles sont présentes sur l’ensemble de l’emprise de fouille, sans concentration particulière.Ce constat est le même que celui du diagnostic. Les vestiges de cette période sont moindres sur la fouille de “la Maladrerie-Imprimerie du Figaro”, mais bien représentés au “Château Bleu”.
Cette phase semble marquer un tournant avec l’amorce de ce qui sera effectif à la période suivante : une occupation plus dense en front de rue avec la mise en place d’un bâtiment et l’abandon du fond de parcelle
Le corpus céramique? est modeste mais permet d’éclairer les productions en présence à cette période dans cette zone géographique avec des pâtes sableuses et des pâtes denses, ces dernières provenant de la vallée de l’Ysieux et notamment de Fosses.
Les phases du haut Moyen Âge et du Moyen Âge doivent donc être perçues avec les données du diagnostic qui mettent en évidence l’extension du site vers le sud. Ces occupations sont à rapprocher de celles identifiées lors des fouilles de la Maladrerie - Imprimerie du Figaro et de celles du Château Bleu, de part et d’autre du Chemin des Saint-Pères. Du point de vue du bâti, notre opération est comparable à celle de l’allée des Tilleuls, où l’on observe des bâtiments sur poteaux installés en bordure de la route de Roissy, qui longe le site à l’ouest ; des constructions maçonnées ne prenant place qu’à partir du XVe siècle. La fouille éventuelle du reste de la parcelle permettrait de mieux cerner l’articulation des différentes données et d’envisager les probables évolutions des occupations.
Le bas Moyen Âge, notamment aux XIVe-XVe siècles, marque un tournant dans l’occupation du site avec la mise en place d’un premier bâtiment construit correspondant à une maison-bloc à terre, à éléments longitudinaux. La structure? de celui-ci connait de notables évolutions durant la période moderne. Il est difficile, de par la fenêtre d’observation, de comprendre totalement l’organisation des bâtiments et leur division interne. On peut néanmoins avancer qu’au XVIIe siècle, cette maison-bloc est agrandie avec probablement la formalisation d’une cour dotée de bâtiments annexes, dont les fonctions n’ont pu être déterminées. En partie centrale, on constate la mise en place d’une soue à cochon et probablement d’une porte charretière. On est donc bien là en présence d’une habitation rurale avec répartition raisonnée des espaces entre les hommes et les bêtes. On envisage assez aisément un bâtiment d’habitation
en front de rue, avec une cour dotée tout autour de bâtiments annexes (probablement une porcherie, un poulailler...) et à l’arrière un jardin. De maison-bloc, le site évolue vers une maison à cour fermée.
Les données de l’étude céramique montrent que les niveaux d’occupation avérés sont tous antérieurs au milieu du XVIIe siècle ; seuls quelques remblais de démolition peuvent être attribués au XVIIIe siècle. Ces données sont confirmées par l’examen des cartes anciennes qui révèlent l’absence de bâtiment au niveau de l’emprise de la fouille. Certains documents indiquent même la présence de “pré” ou de “jardin” On peut donc supposer que la maison bloc a été démolie probablement au tout début du XVIIIe siècle, voire
à la fin du XVIIe siècle. Ce phénomène n’est pas isolé sur Tremblay. Il a déjà été constaté lors des fouilles de la Pissotte, de celles de la rue des Fossés ou de l’allée des Tilleuls, route de Roissy où aux bâtiments succède une mise en culture des terrains.

Autres auteurs ou Éditeurs scientifiques
Lafarge Ivan, Kérien Micheline, Lefèvre Annie
Collation du document ou de l’ouvrage
390
Vedette
Gonçalves-Buissart 2018

Documents

Tremblay-en-France, Route de Roissy, chemin des Saints-Pères - Indivision Popot. Rapport de fouilles archéologiques

N° 1029031 - pdf Détails
Crédits Crédits non renseignés
Poids 37 Mo
Date 9 juin 2020
Fichier tremblay_pop_2017_rapport.pdf