Les Chantiers Aéromaritimes de la Seine (CAMS) s’installent en 1921 dans le quartier Pleyel où prédominent déjà l’industrie mécanique et la production d’armement (Hotchkiss, Manufacture d’Armes à Paris, Lewis). Spécialisée dans la fabrication d’hydravions l’entreprise s’avère, par son histoire, son évolution et son architecture, représentative de la nébuleuse de sociétés aéronautiques qui s’ouvrent dans l’entre-deux-guerres à proximité de Paris. La fascination pour l’aviation qui marque cette époque influence la création architecturale, notamment industrielle, dont les bâtiments subsistent bien souvent après le déclin de nombreux établissements y compris les Chantiers aéromaritimes.
Fondée en 1920 par l’ingénieur et aviateur Laurent-Dominique Santoni, l’entreprise débute par l’importation d’hydravions de la maque italienne Savoïa avant d’ouvrir ses propres ateliers. L’usine de Saint-Denis comprend dès ses débuts un important bureau d’études ainsi que toutes les installations d’emboutissage, de chaudronnerie et de montage nécessaires à la conception des engins. Seuls les moteurs proviennent de constructeurs spécialisés dont Fiat, Hispano-Suiza et Lorraine. Les ateliers de fabrication des pièces d’hydravion, principalement en bois, toile et métaux légers, sont situés en flancs de parcelle. Ceux du fond (A), probablement raccordés au chemin de fer du Nord, se composent de trois petites halles à structures métalliques hourdies de briques et éclairées zénithalement par un lanterneau? vitré. Les bâtiments s’ouvrent sur une cour donnant également accès à un second atelier (B) constitué d’une structure? métallique à deux travées recouvertes de sheds?. Dans son prolongement, marquant l’entrée du site sur la rue Pleyel, se trouve un pavillon? d’accueil qui devait recevoir à l’origine divers services administratifs (C). Véritable signal depuis la rue, ce bâtiment était couronné d’un fronton en arc sur lequel était inscrite la raison sociale de l’entreprise. L’assemblage, quant à lui, s’opérait dans deux à trois grandes halles placées au centre de la parcelle (disparues), aux toitures à voûtes brisées caractéristiques des hangars aéronautiques (hangars type Lossier). Enfin, aligné sur rue, se dresse le bâtiment des bureaux d’études et de services généraux (D). Pièce centrale de l’établissement, ce bâtiment constitue l’élément de représentation de l’entreprise. Son architecture se doit de porter tout l’esprit d’innovation et de modernité des hydravions de la CAMS. Bien que très épurée, la composition de ce bâtiment créé un mouvement, une dynamique. Le rythme des ouvertures dont la dimension varie d’un niveau à l’autre, le jeu de décrochés des balcons et auvents suivant une ligne oblique, les rampes et garde-corps tubulaires d’accès au toit-terrasse?, et le blanc immaculé recouvrant l’ensemble, sont autant d’éléments inspirés du vocabulaire de l’architecture aéronautique. Peu empreinte du style paquebot telle l’usine d’aviation Marcel Bloch de Déols (1937), la silhouette du CAMS de Saint-Denis s’inscrit sobrement dans cette mouvance Moderne.
Malgré les nombreuses commandes de la Marine, de l’armée de l’Air, de l’aviation postale et commerciale et le succès du bombardier CAMS 55, l’usine de Saint-Denis est en perte de vitesse dès le début des années 1930. Intégrée à la Société Générale Aéronautique en 1930 puis absorbée par le groupe Potez en 1932, la CAMS regroupe progressivement son activité sur son second site, à Sartrouville, plus proche du plan? d’eau d’essai des engins. Vers 1936, l’usine dionysienne est vendue à la Société des Ateliers de Mécaniques et Chaudronnerie de Saint-Denis qui poursuit la production de pièces pour l’aviation maritime, mais se spécialise surtout dans la fabrication des fours et chaudières pour la Marine nationale. L’établissement qui regroupe dorénavant 400 personnes adapte le site à sa production. Les hangars d’assemblage des hydravions sont remplacés en 1939 par un atelier unique composé de 11 travées de sheds métalliques (E).
Repris après guerre par sa voisine la MAP (1948), la SOMECA (1955), puis SIMCA-DTMA (1960) et enfin Fiat Allis (1967), pour la fabrication de tracteurs et autres matériels agricoles, le site est finalement vendu à Siemens en 1987. Les dernières années, il était occupé par diverses sociétés d’import-export et une entreprise de matériel multimédia ; son architecture n’avait que peu muté depuis 1940.
En 2016, le site a été détruit pour permettre l’aménagement de la future gare du Grand Paris Express Saint-Denis Pleyel.
Date de construction
1921; 1939
Organisme
service du patrimoine culturel, Département de la Seine-Saint-Denis
Date de rédaction
2012; 2021
Destination successive
entrepôt commercial ; bâtiment administratif d’entreprise
Source
AM Saint-Denis : 2O227 ; AD93 : 1612W136-137
Auteur
Georges Vandendriessche (architecte)
Parties constituantes
bâtiment administratif d’entreprise ; bureau d’étude ; ateliers de fabrication
Illustrations
Au premier plan?, les bureaux et atelier d’origine, au centre le bureau d’étude, e arrière (...)
N° 1031860 - jpg
- 640 × 425 pixels
Détails
Crédits |
Photo Jacques Mangin © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
640 × 425 pixels |
Résolution |
0.3 Mpx |
Poids |
79.2 kio |
Date |
26 août 2011 |
Fichier |
no171p_3_.jpg |
Détail de l’entrée sur cour du bureau d’études
N° 1031666 - jpg
- 672 × 896 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
672 × 896 pixels |
Résolution |
0.6 Mpx |
Poids |
413.7 kio |
Date |
19 juillet 2012 |
Fichier |
31325_vgn.jpg |
Auvent? des ateliers placés en fond de parcelle.
N° 1031667 - jpg
- 896 × 672 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
896 × 672 pixels |
Résolution |
0.6 Mpx |
Poids |
484.3 kio |
Date |
19 juillet 2012 |
Fichier |
31326_vgn.jpg |
Plan? en coupe et en élévation de la reconstruction des ateliers de la Société des ateliers de (...)
N° 1031668 - jpg
- 1722 × 916 pixels
Détails
Crédits |
© Archives municipales de Saint-Denis, 2O227 |
Dimensions |
1722 × 916 pixels |
Résolution |
1.6 Mpx |
Poids |
1.3 Mio |
Date |
19 juillet 2012 |
Fichier |
31327_vgn.jpg |
Façade principale du bureau d’études sur la rue Pleyel.
N° 1031669 - jpg
- 896 × 672 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
896 × 672 pixels |
Résolution |
0.6 Mpx |
Poids |
424.6 kio |
Date |
19 juillet 2012 |
Fichier |
31322_vgn.jpg |
Pignon? sud du bureau d’études depuis la cour de l’usine
N° 1031670 - jpg
- 672 × 896 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
672 × 896 pixels |
Résolution |
0.6 Mpx |
Poids |
411.6 kio |
Date |
19 juillet 2012 |
Fichier |
31324_vgn.jpg |
Façade arrière du bureau d’études donnant sur la cour de l’usine.
N° 1031671 - jpg
- 640 × 480 pixels
Détails
Crédits |
Photo Antoine Furio © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
640 × 480 pixels |
Résolution |
0.3 Mpx |
Poids |
46.4 kio |
Date |
19 juillet 2012 |
Fichier |
31323.jpg |
Vue oblique de l’usine vers 1925.
N° 1031672 - jpg
- 545 × 347 pixels
Détails
Crédits |
© Ign |
Dimensions |
545 × 347 pixels |
Résolution |
0.2 Mpx |
Poids |
48.1 kio |
Date |
19 juillet 2012 |
Fichier |
camsaerienne.jpg |
A : Atelier de fabrication
B : Atelier de fabrication
C : Bâtiment administratif
D : (...)
N° 1031673 - jpg
- 692 × 631 pixels
Détails
Crédits |
© Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
692 × 631 pixels |
Résolution |
0.4 Mpx |
Poids |
433.5 kio |
Date |
20 juillet 2021 |
Fichier |
plan-5.jpg |