Les îlots 5 et 6 de la ZAC Basilique sont respectivement confiés à Olivier Girard et Georges Maurios, deux architectes qui se sont distingués lors du concours pour la rénovation du centre-ville de Drancy en 1979, dont la Sodédat est également aménageur.
Formé sur les chantiers indiens de Le Corbusier? et aux États-Unis au contact de Josep Lluis Sert, Georges Maurios s’engage en faveur de l’architecture urbaine dans les années 1980. Enseignant à la fondation de l’UP8, il a eu son jeune confrère Olivier Girard comme étudiant. Il a ensuite rejoint l’UP1, alors dominé par l’Atelier d’urbanisme et d’architecture (AUA).
En 1977, Olivier Girard crée son agence avec son épouse Édith, avec laquelle il adhère, sous l’influence de Bernard Huet, à l’architecture urbaine, mais en y intégrant et en poursuivant, dans l’esprit d’Henri Ciriani, les recherches du mouvement moderne?. Entre 1974 et 1981, Olivier Girard collabore également à la rédaction de la revue AMC qui contribue au débat pour un retour à la ville en architecture.
Les architectes s’accordent sur la composition qui redessine trois îlots à partir de deux axes, perpendiculaires l’un à l’autre : le chemin des Poulies qui fait la jonction entre la place du Caquet dans la ZAC? et la rue Jean Moulin en dehors ; la ligne du tramway qui traverse la ZAC et est aménagée en passage. Ces passages piétons, complétés par trois autres, assurent la perméabilité des cœurs d’îlots qui sont traités en places publiques.
La répartition des masses favorise l’intégration dans l’îlot de Georges Maurios d’un des deux bâtiments du chemin des Poulies d’Olivier Girard qui traite, par là-même, cette séquence dans son ensemble, méthode prescrite dans le bilan de la Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques (MIQCP) sur la rénovation de l’îlot Basilique en 1983.
L’épannelage des masses est volumétrique. Les typologies de bâtiments qu’il produit sont variées. Établies en fonction de la position qu’elles occupent dans la composition, elles en dessinent les séquences urbaines. Les façades écrans, qui tiennent les boulevards, contrastent avec l’articulation des volumes à l’intérieur des îlots. Des immeubles plots devaient faire la liaison entre les deux projets, mais Olivier Girard abandonne finalement cet élément dans sa composition.
Les façades des bâtiments font l’objet d’un habillage spécifique en fonction de leur volumétrie? et de leur situation. Les immeubles le long du passage du tramway sont en revanche tous revêtus d’un bardage? à l’aspect métallique pour répondre à la teinte des rames.
L’architecture se décompose en séquences.
Olivier Girard conçoit deux immeubles en gradins qui, en dessinant le profil évasé du chemin des Poulies, donnent le change à la place du Caquet, qui procède en encorbellement?. Les nombreux décrochés qui scandent les façades rendent compte de la complexité des logements à l’intérieur, en demi-niveaux du premier au troisième étage et en duplex? au cinquième étage. Les façades en cœur d’îlots mettent en exergue les cages d’escaliers et la coursive? du cinquième étage, qui sont ouvertes et donc naturellement éclairées. La palette chromatique et le béton apparent, les typologies de logements et leur distribution, témoignent de l’intérêt que porte Olivier Girard à l’architecture de Le Corbusier et ses successeurs.
Georges Maurios conçoit ses bâtiments en imbriquant les volumes qui, comme dans l’architecture d’André Lurçat, sont épurés. Le bâtiment de la rue Albert Walter a les lignes d’un « paquebot », avec sa proue et sa poupe, émergeant d’un socle? de brique qui s’achève par un arrondi. L’immeuble du passage du tramway forme à l’arrière une courbe avec ses terrasses en escalier de chaque côté puis une légère contre-courbe pour intégrer une place circulaire. Chaque typologie? de bâtiment contribue à façonner l’espace urbain et infléchit, conjointement, les différentes typologies de logements qui, en limitant le nombre de duplex au plot en accession à la propriété, proposent néanmoins plusieurs orientations, mises à profit en multipliant les ouvertures.
Les architectes des îlots 5 et 6 font une interprétation moderniste de la typo-morphologie, enseignée à l’UP8 et qui triomphe dans le domaine de l’habitat en France à la fin des années 1980.
Date de construction
1990 - 1994
Organisme
Service du patrimoine culturel de la Seine-Saint-Denis
Date de découverte ou d'enquête
2016
Auteur
Olivier Girard pour l’îlot 5 ; Georges Maurios pour l’îlot 6
Qualification de datation
Construction
Illustrations
N° 1033351 - jpg
- 7966 × 6600 pixels
Détails
Crédits |
Photo Guy Bréhinier © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
7966 × 6600 pixels |
Résolution |
52.6 Mpx |
Poids |
1.8 Mio |
Date |
22 décembre 2022 |
Fichier |
_mg_0348_vig.jpg |
N° 1033472 - jpg
- 640 × 480 pixels
Détails
Crédits |
Photo Jacques Mangin - UASD - Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
640 × 480 pixels |
Résolution |
0.3 Mpx |
Poids |
93.1 kio |
Date |
4 janvier 2023 |
Fichier |
no83p_43_.jpg |
N° 1033350 - jpg
- 8790 × 6504 pixels
Détails
Crédits |
Photo Guy Bréhinier © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
8790 × 6504 pixels |
Résolution |
57.2 Mpx |
Poids |
2.5 Mio |
Date |
22 décembre 2022 |
Fichier |
_mg_0353_vig.jpg |
Documents
Par C. Babe, L. Jalu, C. Poujol
2015
Crédits |
© Département de la Seine-Saint-Denis / ENSAPB |
Poids |
3.2 Mio |
Date |
4 janvier 2023 |
Fichier |
carnet_ilot_6_compressed.pdf |