fief de Compiègne
fief de Compiègne
La ferme seigneuriale de Saint-Martin-des-Champs est attesté en 1466. En juin 1552, Nicolas Maheut donne à Charles Maheut, son fils, ses droits sur le fief et l’hôtel seigneurial de Compiègne. En 1569, les religieux de Saint-Martin-des-Champs vendent la seigneurie de Sevran à Charles Maheut, notaire du roi au Châtelet de Paris, qui possède déjà le fief de Compiègne, et à son frère Philippe. La vente concerne, entre autres, le fief du vivier, qui se trouve devant le carrefour du village et qui se compose d’un hôtel avec vivier à poissons, de quatre arpents plus sept ou huit arpents de terres labourables, et du fief du Perray avec maison, cour, bergerie, le tout contenant sept arpents. L’aveu rendu en 1623 par Nicolas de Flecelles, conseiller du roi et contrôleur général des rentes, sieur de Compiègne, à François Bergeon, seigneur de Sevran, fait état du "Fief et Hostel de Compiègne, assise au village dudit Sevran consistant en un corps de logis, granges, estables, bergerie, colombier, cour, jardin et autres lieux et arpents énoncés. Ensemble : trois arpents ou environ, à 1 mesure de 19 pieds et 4 pouces, et compris : 12 arpents ou environ de jardin appelé le jardin du chandelier...et 16 arpents de terre assise environ, dudit Sevran, en une pièce au lieu dit Mare à Cercueil, tenant : d’une part au grand chemin allant à Livry et à ladite Mare à Cercueil, et d’autre bout au Bergeon. D’un bout au Sieur de Livry et à ladite Mare à Cerceuil, et d’autre bout aux Bergeon... Ledit fief acquis suivant acte de Lesemelier et son confrère, notaires au Chatelet, le 11 may 1622". D’autres aveux et actes de ventes mentionnent le "Fief Hostel seigneurial de Compiègne assis au village dudit Sevran, consistant en : un grand corps de logis accompagné de deux grans pavillons, grande cour, grange, colombier, étable à vaches, grenier au-dessus, logement du jardinier, remise de carosses, petit jardin derrière les étables et grand jardin autour, paccage, potager, bois de haute futaie et estang. dans laquelle maison pour entrer par la porte cochère il y a une allée d’ormes aboutissant sur la place du village qui dépendent de la maison". En 1630, il est donné permission à Nicolas de Flecelles par le sieur Bergeon "de poser des grilles de bois dans le ru de la Morée séparant les lieux et héritages dudit Sieur Bergeon à cause de son bien appelé le péré et celui dudit Sieur de Flecelles appelé le fief de Compiègne. Le tout assis au village de Sevran. Autant ledit Sieur de Flecelles a déclaré qu’il ne prétend aucune chose audit ru de la Morée, même aux poissons qui s’y pourra trouver et multiplier en iceluy, attendu qu’ils appartiennent entièrement audit Sieur Bergeon comme Seigneur dudit Sevran, et s’est obligé quand le Sieur Bergeon voudrait faire pêcher l’Etang de son hôtel Seigneurial dudit Sevran, appelé le vivier, de faire otter les dites grilles pour laiser passer et s’écouler l’eau d’iceluy par ledit ru au traver du vivier dépendant de la maison dudit Sieur Flecelles". En 1661, à la suite de la vente par Nicolas de Flesseles du fief de Compiègne à François Bergeon, une convention relative à l’étang sis dans le jardin de la maison de Compiègne précise que celui-ci est composé "d’une partie d’un bras du ru de la Morée qui a son couver suivant qu’il se voit à l’embouchure dudit estang au travers d’iceluy et qui se doit rendre à l’autre bout dudit étang dans le résidu dudit ru et le rejoindre vers l’allée du milieu du bois de haute futaye". Un bail daté du 15 mars 1707 fait état d’"une maison manable avec grange, écuries, bergeries, colombier à pied et autres bastiments, le tout couvert en thuille, cour et jardin. Plus deux cent soixante quatre arpents de terre labourable y compris l’accint de lantien château ou environ ; dix arpensts de pré en plusieurs pièces". En 1755, Louis Sanguin, seigneur de Livry et Sevran, donne à bail à Joseph Patu des hauts Champs, propriétaire de Compiègne, "un arpent environ de terre situé derrière et le côté du jardin du fief de Compiègne, dont ledit Pierre patu est propriétaire, borné d’un côté par un fossé presque comblé aboutissant à une mare remplie de terre et de rozeaux, d’autre côté par une mare d’autre parc - dans laquelle se décharge l’eau de la mare en hiver ou quand les eaux sont grosses - lequel fossé ru est l’endroit où l’on a coutume d’abreuver les chevaux dudit village de Sevran, et enfin borné des autres cotés par le ru ou ruisseau de la Morée qui sert de clôture au jardin dudit fief de Compiègne". La carte de Delagrive (1740) figure l’hôtel de Compiègne sous la forme d’un bâtiment rectangulaire d’environ 22 m de long ; vers le sud, le jardin est limité par la Morée dont les eaux alimente un étang ; vers l’est, derrière le jardin, se trouve un pré humide et un autre étang. Le plan? d’intendance (1781) représente l’hôtel avec deux pavillons latéraux faisant retour vers l’arrière ; la Morée alimente successivement un étang et un abreuvoir ; l’étang situé dans le pré derrière le jardin existe toujours, mais il y a un autre étang dans l’angle nord-est du jardin. A l’ouest de l’hôtel, bordant la place, se trouve la ferme seigneuriale : trois corps de bâtiments et un pigeonnier sont disposés sur les côtés d’une cour longue de 52 m et large de 25. La disposition des lieux est identique sur le plan cadastral de 1840, si ce n’est que deux nouveaux bâtiments, dont l’un englobe le colombier, et un hangar complètent la ferme.
Illustrations
Cadastre napoléonien. Sevran. Section B dite du Souci, 2e feuille (détail)
Crédits | © Département de la Seine-Saint-Denis |
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Dimensions | 600 × 387 pixels |
Résolution | 0.2 Mpx |
Poids | 9.8 kio |
Date | 22 mars 2007 |
Fichier | 5697_pleinecran.jpg |
- Inventaire des registres des insinuations du Châtelet de Paris. Règnes de François Ier et Henri II., Compardon Emile, Tuetey Alexandre (éd.) (1906)
- Les Maheut seigneurs de Sevran en France., Lemonchois, Edmond (1978)
- La ferme seigneuriale de Sevran., Lemonchois, Edmond (1980)
- A Port-Royal des Champs., Ranouil, Christiane (1996)