foire du lendit

foire du lendit

Selon l’abbé de Saint-Denis Suger?, il existait, à l’origine, deux foires distinctes : le Lendit intérieur et le Lendit extérieur. La création du Lendit intérieur reste obscure ; elle est très probablement liée à la fête de l’Endit (du latin indictum, jour fixé, dont sont dérivés les noms Lendit, Landit. Landy, etc.), célébrée en l’honneur des reliques de la Passion qui sont conservées à l’abbaye à partir du 11e siècle. Vers le début du siècle suivant s’installe à proximité de Saint-Denis la foire royale du Lendit extérieur. A partir de 1121 au plus tôt, elle reçoit la bénédiction de l’évêque de Paris qui s’y rend en procession avec les reliques de Notre-Dame de Paris. En 1124, le Lendit extérieur est offert à l’abbaye.
La prospérité croissante de cette foire est à mettre en relation avec le développement économique de Paris. L’abbaye profite surtout des revenus liés aux coutumes et aux droits de justice. Du temps de Suger, l’abbaye perçoit "trois cents sous en route tranquillité". Cette recette augmente ; entre 1285 et 1302, elle passe de 1035 à 1630 livres. Au début du 15e siècle, le Livre vert de Saint-Denis donne une liste du"priz des loiges du Lendit". D’après cette source, l’abbaye taxe chaque loge selon des critères économiques. Ainsi, un chaudronnier paye 8 sous parisis. alors que les "soulliers de Brebant, entour de la grancbe jusques a l’huys du Baillé" doivent pour chaque loge 40 sous parisis. " La grant halle de Chartres doit chacun an 40 livres". De même, les tavernes rapportent entre 24 et 40 livres et "les deux fours du Lendit, communément loez" 6 livres. Pour Saint-Denis, la présence de ce grand marché amène l’essor de l’artisanat textile. Les échanges commerciaux s’effectuent entre le deuxième mercredi du mois de juin et le 23 juin, veille de la Saint-Jean-Baptiste ; par conséquent, la durée de la foire oscille, selon les années, entre onze et seize jours. Les transactions marchandes s’ouvrent par la bénédiction de la foire par l’évêque de Paris.
A mi-chemin entre La Chapelle et Saint-Denis, les baraquements de la foire sont montés annuellement suivant un schéma d’implantation comparable à celui d’un lotissement : à partir du 1er mai, le prévôt de l’abbaye procède au marquage au sol des emplacements, platea, où seront édifiées les loges, logiae. Au 15e siècle, on en compte plus de mille. Si l’on en juge par le témoignage des sources écrites, elles sont implantées au bord du grand chemin pavé de Saint-Denis à Paris et le long d’une multitude de chemins transversaux. Les tavernes sont regroupées auront d’une place. L’abbaye fournit, aux frais des tenanciers, les matériaux utilisés pour la construction des loges : planches de bois, perches, branchages, etc. La grange du Lendit accueille la halle au cuir. Grâce au récit de l’incendie qui ravage les balles du Lendit en 1319, on apprend que l’abbé loue non seulement les loges, mais également des lits, des coffres et divers autres meubles. Quant aux dignitaires de l’abbaye (l’abbé, le prieur et le prévôt-portier, principalement), ils disposent d’un hôtel seigneurial. Comme point de repère, les sources écrites citent également la Tournelle. Enfin, le gibet du Lendit, dont l’entretien incombe à l’abbaye, est lié à la justice seigneuriale. Abattu par les vents en 151 9, il est aussitôt relevé. C’est le seul élément du champ de foire qui subsiste sur les anciens plans, jusque vers 1740. Dès le 14e siècle, l’importance de la foire va en diminuant. En 1556, Henri II fait transférer le Lendit à l’intérieur de la ville. En 1568, un an après la bataille de Saint-Denis, on fait murer la grande porte de la "grange du Lendict aux champs", l’huisserie de la "Tournelle" et les fenêtres du logis, afin d’assurer la sécurité de leur charpente. En 1570-1572, on paye un charpentier seize livres tournois pour avoir démoli la grange du Lendit et amené le bois à Saint- Denis. Un mémoire de 1726 mentionne les "vestiges des maisons [à l’endroit] où on voir encore existante une borne d’albâtre appellée la borne de la banlieüe", probablement à proximité de la Pointe du Lendit. Au début du 19e siècle, Gautier, dans son "Recueil d’anecdotes et autres objets curieux relatifs à l’histoire de l’abbaye royale de Saint-Denis en France" rapporte avoir entendu parler en ce même lien de l’existence d’une auberge nommée" la baraque". Cependant, aucune carte ni aucun plan? du 18e siècle ne figure cette construction.

Organisme
Unité d'archéologie de Saint-Denis
Date de rédaction
09/02/2006
Code site
066s157
Date de découverte ou d'enquête
1996
Source
carte archéologique départementale
État de découverte
structuré
Niveau d'interprétation
site fonctionnel
Précision emprise
localisation inconnue dans emprise connue
Qualification de datation
période(s) d'occupation
Appréciation de localisation
1/2000
Nature du site
enfoui
État actuel
inconnu
Contexte mobilier
sans objet
Chronologie début
Moyen Age classique
Chronologie fin
Epoque moderne
Datation initiale
1121
Datation finale
1556
Qualification datation initiale
première attestation
Qualification datation finale
disparition
Type d’étude et de recherche
Localisation
Dénomination
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