Forts détachés de l’enceinte de Thiers
forts détachés de l'enceinte de Thiers
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Depuis l’arrasement des fortifications sous Louis XIV, la question des limites parisiennes avait perdu son caractère militaire pour ne conserver qu’un rôle essentiellement fiscal avec l’enceinte des Fermiers généraux. L’idée de clore la ville renaît au cours de la première moitié du 19e siècle, après l’occupation de Paris par les Alliés en 1814 ; la dernière muraille de Paris qui tient compte des nouvelles données militaires (théorisées ?) "ouvrages avancés de Cormontaigne et fortification perpendiculaire" de Montalembert (1776), apparaît en contradiction avec la pensée urbaine naissante des Lumières et le réseau naissant des voies de communication qui se met en place avec la construction des canaux puis des chemins de fer.
Débat fortification continue ou forts détachés
Une première construction après 1814 (par les généraux du Génie Haxo et Rogniat)
Commission de défense du royaume, mène entre 1818 et 1820 une réflexion sur "le meilleur système de défense" de la capitale (ministre de la Guerre Gouvion de Saint-Cyr), rapport remis en 1821 ,propose de doter le mur des FG d’une fonction militaire, mais complète le dispositif par la création de 11 forts reliés entre eux par des fossés. Après la Révolution de 1830, les premiers travaux sont commencé (général Valazé) dans le cadre de la lutte contre le chômage pour relier le canal Saint-Denis et Romainville par une ligne fortifiée. Tandis que les travaux avancent, nouveau projet élaboré par Valazé, présenté au Comité des fortifications en 1832, propose une encinete bastionnée continue distincte de celle de FG, qui s’appuyerait sur les collines environnantes et engloberait l’urbanisation des communes proches. Le Comité retient finalement un projet concurrent élaboré par le général Bernard, qui préconise en renforcement des FG, la construction d’une 15aine de forts et redoutes. Tandis que le vote des crédits est repoussé, la polémique fait rage entre les tenants des deux systèmes, où s’illustrent notamment Lamartine et Arago en opposants au système des forts.
1830 : création d’un Comité des fortifications propose également le renforcement de l’enceinte des FG
gouvernement de Thiers, création d’une commission de Défense du royaume, donne son rapport final en 1839, réunit les deux modèles défensifs dans un système unique. Pressé par la situation diplomatique,à la suite de la crise d’Orient et du traité de Londres du 15 juillet 1840, Thiers fait adopter le projet élaboré par Chabeaud-Latour, général du Génie, déclaré d’utilité publique le 10 septembre. Crédits d’urgence de 13 millions le 13 septembre, les travaux commencent sans délais. Le projet est validé à la Chambre des députés janvier 1941 après un dernier débat passionné et promulguée en avril. Les travaux de l’enceinte fortifiée dite de Thiers ont commencé dès le mois de septembre 1840, le chantier gigantesque qui emploie 25 000 ouvriers et plusieurs corps de troupes (armée, Ponts et Chaussées et entrepirises privées) s’achève en 1845 (1848 ?), comporte ainsi un rempart bastionné de presque 34 km de long, englobant la ville de Paris, ses faubourgs et le territoire entier ((Belleville, Grenelle, Charonne, Vaugirard, Montmartre, Bercy, Les Batignolles, Passy, La Chapelle) ou partiel (Ivry, Auteuil, Montrouge) d’un certain nombre de communes et un réseau de 17 forts situés à au moins 1,2 km du nouveau mur.
128 m de large
percé de 65 ouvertures (combien en SSD ?), soit 17 portes, 26 barrières, 8 poternes, ainis que des passages pour le chemin de fer, les canaux et la Bièvre.
Tandis que les détracteurs parisiens du projet dénoncent l’embastillement de la capitale, les communes de banlieue accueillent les premièress emprises parisiennes, tandis que s’amorce le long débat et réflexion, (notamment relayé par la nouvelle Revue Générale d’Architecture de César Daly) sur la croissance de Paris., . Octroi ??
Servitude militaire de 250 m (article 8 de la loi du 3 avril 1841)
la zone devient l’objet de conflits grandissants
L’emprise foncière de l’enceinte militaire de Paris, fortifications et lignes des forts, a suscité l’intérêt des aménageurs de la région parisienne dès le début du 20e siècle. Sur le plan? d’aménagement et d’extension de Paris, proposé par Louis Bonnier et Marcel Poëte en 1913, reprenant une idée émise par le Musée social, apparaît pour la première fois le projet de substituer un double réseau de parcs et de voies de communication au réseau militaire. La “ Corniche? des forts ” se dessine. Elle sera reprise lors du concours pour l’aménagement et l’extension de Paris lancé en 1919 par la ville de Paris et la préfecture de la Seine, suite au vote du 19 avril 1919 qui organisait le déclassement et l’aménagement de la ceinture fortifiée de la capitale. Le projet le plus abouti en ce qui concerne les Lilas était celui de M. Coppin qui proposait une composition dans laquelle se juxtaposaient espaces verts et lotissements. Il prévoyait une coulée verte au bas des coteaux reliant l’enceinte de Paris, devenue Parc, aux forts de Romainville et de Noisy-le-Sec. Ces derniers étaient entièrement lotis. L’un des projets lauréats, signé Léon Jaussely***, intégrait également la notion de “ Corniche des forts ”, idée toujours d’actualité et notamment reprise en 1995 dans le plan vert d’Ile-de-France**** et dont le projet de base de loisirs en est un maillon.
Henri Sellier, Conseiller général de la Seine et administrateur-délégué de l’OPHBMS, s’intéressait vivement à la question de la reconversion des emprises militaires. Dans un rapport de 1926, s’appuyant sur des extraits du rapport de la commission de 1913, il rappelle (art. 8) qu’une partie de la superficie des terrains militaires sera affectée à la construction de cités-jardins et d’HBM. Celle-ci ne concerne que la future “ ceinture rouge ” de Paris. Car “ les forts occupent des régions élevées à l’abri des brouillards et des fumées et leur emplacement est tout désigné pour des promenades publiques. Leur étendue double ou triple de nos plus grands parcs intérieurs conviendrait excellemment à des jardins périphériques... ”. Il décrit une “ promenade continue qui aurait un développement de 17 km et une superficie de 1 40 ha ” allant de Nogent à Saint-Denis.
** La vie urbaine. 1920
*** IAURIF. Agence des espaces verts de la Région Ile-de-France. Plan vert régional, IDF. Mars 1994. 261 p.
**** Henri sellier : Rapport au nom de la Commission des habitations ouvrières et du plan d’extension, relatif à l’avis à émettre par le Conseil général, conformément aux dispositions de la loi du 14 août 1926, sur les projets d’aménagement de la zone des forts détachés de l’enceinte de Paris. Paris Imprimerie nationale 1926. 191 p.
SCATT (Jean-Paul Blais et al.), Forts de l’Est parisien, Paris, Corda, 1978 (rapport de recherche multigraphié)
Madeleine Fernadez-Leveau, La dernière enceinte de Paris…
- Zone de saisine : ru de Montfort et occupations protohistoriques
- Église Notre-Dame des Vertus, périmètre associé au titre des abords monument historique
- Église Notre-Dame des Vertus
- Cheminée de la Documentation française
- Cheminée de la Documentation française, périmètre associé au titre des abords monument historique