Envisagé dès le début des années soixante dans le cadre de la rénovation urbaine?, l’aménagement de la porte de Paris n’émerge qu’au début des années soixante-dix. Aussi dénommé "îlot 27" en référence au périmètre de la rénovation urbaine délimité par îlot, l’aménagement de cette zone se fait dès lors dans le cadre d’une Zone d’aménagement concertée (ZAC?).
Comme pour le quartier de l’église, les acquisitions foncières ont considérablement ralenti l’opération, dont Jean Perrottet est l’urbaniste depuis 1962. Devenu ZAC, l’îlot 27 est par ailleurs un enjeu politique, opposant l’OPHLM de Pantin et la commune. Dominé par une personnalité politique de droite, l’OPHLM échappe au contrôle municipal qui, par conséquent, a peu de prise sur la question pourtant toujours cruciale du logement. En 1967, la ville crée la SEMIP, société d’économie mixte d’aménagement et de construction, pour enfin mener sa propre politique en matière de logement. SEMIP et OPHLM se confrontent sur le chantier de l’îlot 27 accueillant d’autres opérateurs aux préoccupations plus classiques. Le projet mêle des immeubles de bureaux et d’activités, dont la tour Essor qui domine l’ensemble, des logements dont une partie d’HLM et des équipements publics.
Après de longues négociations, OPHLM et SEMIP parviennent à un compromis et leurs architectes respectifs se partagent les chantiers. Collaborateur attitré de l’Office d’HLM depuis 1950, Denis Honegger obtient ainsi la conception de 292 logements HLM tandis que Jean Perrottet et Valentin Fabre en conçoivent 122, toujours pour l’OPHLM. Pour la SEMIP, ils construisent également l’hôtel Mercure et des équipements tels que le centre socio-éducatif, la crèche et la maternelle pour la ville, via la SEMIP. Cette dernière édifie également des logements en copropriété qu’elle confie à Jacques Kalisz, en rupture avec l’AUA. Dernier opérateur important, le Logement français, société anonyme d’HLM, confie à Paul Chemetov, Christian Devillers, Jean Perrottet et Valentin Fabre 291 logements HLM. Engagée plus tard, cette dernière tranche de l’opération, qui s’achève en 1981, ferme l’îlot 27 au sud-ouest et constitue la partie la plus visible de la porte de Paris.
Nés d’un compromis peu satisfaisant entre la Ville, la SEMIP et l’Office, les équipements collectifs conçus par l’AUA s’avèrent peu intéressants car trop contraints par cet accord. Accaparé par ses importants chantiers de Nanterre, Kalisz livre, de son côté, une opération sans réel intérêt, tout comme celle d’Honegger. L’hôtel et les logements construits par Fabre et Perrottet au sein de l’AUA, partiellement modifiés, se révèlent peu marquants, représentatifs de l’AUA sans pour autant s’y distinguer.
C’est de la dernière opération que vient la surprise. Retrouvant une inventivité et une émulation collectives, Chemetov, Devillers, Fabre et Perrottet achèvent en 1981 un ensemble de logements devenu emblématique de l’AUA. L’ensemble abrite duplex? et triplex, des espaces verts en coeur d’îlot et intègre des équipements publics en rez-de-chaussée?. Mais de cette réalisation collective émerge cependant la personnalité de Paul Chemetov qui opère des choix décisifs dans la conception de l’immeuble. Ce dernier a, en effet, progressivement pris son autonomie au cours de la décennie soixante-dix, sans quitter l’AUA. Menant des travaux historiques tout en poursuivant ses recherches en matière d’industrialisation?, Chemetov condense dans l’immeuble de la porte de Pantin ces deux orientations. Il recourt ainsi au modèle de logement Multiplus, un procédé constructif qu’il a mis au point en 1972 et qui lui permet de subvertir la logique des "modèles" en gardant une vraie souplesse de mise en oeuvre. Avant même de revendiquer son éclectisme, Paul Chemetov se réfère à l’alignement parisien et à la "ceinture rouge" et renouvelle l’architecture et l’urbanisme propres aux portes de Paris en affichant avec fierté un édifice de brique d’une monumentalité rare, à l’échelle? du périphérique et de la Nationale. Souhaitant tout à la fois étouffer visuellement une tour Essor sans qualité et affirmer la force du logement social, Chemetov met en scène la vue offerte par le périphérique sur la banlieue nord-est de Paris. Dans ce bâtiment, massif mais subtil, se lisent aussi de discrets emprunts à l’architecture de la piscine de Pantin datant de l’Entre-deux-guerres.
Date de construction
1971-1984
Organisme
service du patrimoine culturel de la Seine-Saint-Denis
Date de découverte ou d'enquête
2004
Source
inventaire départemental
Précision dénomination
ensemble de logement sociaux HLM
Auteur
Honegger Denis (architecte) ; Rieti Fabio (coloriste) ; Fabre Valentin, Perrottet Jean, Chemetov Paul, Devillers Christian (architectes, AUA) ; Chemetoff Alexandre, Corajoud Claire (paysagistes)
Qualification de datation
campagne(s) de construction
Maitre d'ouvrage
OPHLM de Pantin ; SEMIP ; Logement français (SA d'HLM)
Lieu-dit ou quartier
porte de Pantin
Parties constituantes
logement sociaux ; locaux d'activités ; équipements
Servitude protection
sans objet
Illustrations
Zone d’aménagement concerté - Ilot 27 ; vue de l’ensemble réunissant logements sociaux, (…)
N° 1183 - jpg
- 600 × 450 pixels
Détails
Crédits |
Photo Stéphane Asseline - Département de la Seine-Saint-Denis © Adagp 2003 - Inventaire général |
Dimensions |
600 × 450 pixels |
Résolution |
0.3 Mpx |
Poids |
61.7 kio |
Date |
17 septembre 2004 |
Fichier |
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Zone d’aménagement concerté - Ilot 27 ; vue de l’intérieur de l’îlot du Logement français ; (…)
N° 1184 - jpg
- 600 × 449 pixels
Détails
Crédits |
Photo Stéphane Asseline - Département de la Seine-Saint-Denis © Adagp 2003 - Inventaire général |
Dimensions |
600 × 449 pixels |
Résolution |
0.3 Mpx |
Poids |
50.6 kio |
Date |
17 septembre 2004 |
Fichier |
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Zone d’aménagement concerté - Ilot 27 ; vue de l’ensemble des logements sociaux rue Scandicci ; (…)
N° 1185 - jpg
- 600 × 449 pixels
Détails
Crédits |
Photo Benoît Pouvreau © Département de la Seine-Saint-Denis |
Dimensions |
600 × 449 pixels |
Résolution |
0.3 Mpx |
Poids |
35 kio |
Date |
17 septembre 2004 |
Fichier |
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palette et R. déroche ont réuni a la chapelle, quatre des grands architectes de l’architecture (…)
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- 600 × 552 pixels
Détails
Crédits |
A2 FR2 |
Dimensions |
600 × 552 pixels |
Résolution |
0.3 Mpx |
Poids |
9.8 kio |
Date |
21 juillet 2008 |
Fichier |
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N° 1034931 - jpg
- 2449 × 1633 pixels
Détails
Crédits |
Photo © Alexandra Lebon / Cité de l’architecture et du patrimoine, 2015 |
Dimensions |
2449 × 1633 pixels |
Résolution |
4.0 Mpx |
Poids |
660.6 kio |
Date |
4 juillet 2024 |
Fichier |
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N° 1034932 - jpg
- 2449 × 1632 pixels
Détails
Crédits |
Photo © Alexandra Lebon / Cité de l’architecture et du patrimoine, 2015 |
Dimensions |
2449 × 1632 pixels |
Résolution |
4.0 Mpx |
Poids |
943.5 kio |
Date |
4 juillet 2024 |
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N° 1034933 - jpg
- 2449 × 1632 pixels
Détails
Crédits |
Photo © Alexandra Lebon / Cité de l’architecture et du patrimoine, 2015 |
Dimensions |
2449 × 1632 pixels |
Résolution |
4.0 Mpx |
Poids |
774.9 kio |
Date |
4 juillet 2024 |
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N° 1034934 - jpg
- 2449 × 1632 pixels
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Crédits |
Photo © Alexandra Lebon / Cité de l’architecture et du patrimoine, 2015 |
Dimensions |
2449 × 1632 pixels |
Résolution |
4.0 Mpx |
Poids |
699.4 kio |
Date |
4 juillet 2024 |
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N° 1034935 - jpg
- 750 × 600 pixels
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Photo © Alexandra Lebon / Cité de l’architecture et du patrimoine, 2015 |
Dimensions |
750 × 600 pixels |
Résolution |
0.5 Mpx |
Poids |
92.9 kio |
Date |
4 juillet 2024 |
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