Lycée Eugène-Delacroix

lycée Eugène-Delacroix

Construit par les frères Niermans et figurant parmi l’une des deux dernières réalisations en commun, ce lycée est à l’époque une annexe du lycée Albert-Schweitzer au Raincy. Si à de nombreux égard, cet établissement est représentatif de la production scolaire des années 1950/60, il s’en distingue néanmoins par le procédé employé (S. Fiorio), le soin apporté au programme^? décoratif et à la composition de son plan masse^?. Il constitue à ces différents titres un jalon important de l’histoire de l’architecture scolaire.

Situé sur une parcelle de plus de 40 000m², le lycée comprend deux principaux groupes de bâtiments : ceux d’enseignement général disposés parallèlement à la rue et implantés dans la partie nord-ouest du terrain. Celui destiné à l’enseignement spécialisé ainsi que les bâtiments annexes (administrations, logements, gymnase, réfectoire et bâtiment d’accueil) placés quant à eux perpendiculairement à la rue. L’enseignement général est plus précisément répartis dans deux bâtiments linéaires, l’un destiné aux filles, l’autre aux garçons. Décalés de plusieurs mètres, ils n’en sont pas moins reliés par le bâtiment destiné à l’administration (R+1) sont complétés à l’autre de leur extrémité par des logements de fonction (R+2). Cette disposition permet ainsi de nombreux espaces libres aménagés tantôt en terrains sportifs, tantôt en cours ou en espaces verts. Elle témoigne plus généralement de la maîtrise de la composition dont font preuve les frères Niermans.

Ce lycée témoigne également de l’application de la trame^? modulaire de 1,75 instaurée à partir de 1952 pour tous les établissements scolaires, mais également de l’utilisation de procédés constructifs pour augmenter la rapidité d’exécution du chantier. Les besoins en établissements scolaires sont en effet importants à cette époque et le seront davantage encore à la suite de la réforme de l’enseignement en 1959, rendant obligatoire l’école jusqu’à 16 ans (au lieu de 14). En attendant, le ministère de l’Éducation nationale cherche à encourager l’emploi de procédés constructifs efficaces comme à Montreuil (lycée Jean-Jaurès, procédé en béton armé^?) ou ici, à Drancy, avec le procédé en terre cuite mis au point par les frères Fiorio. Ce dernier est un procédé semi-lourd de préfabrication industrielle utilisant des produits creux de terre cuite précontraint ou non. Il permet également de préfabriquer tous les éléments, depuis les poutres isolées ou planchers jusqu’aux panneaux de murs de grandes dimensions. Utilisée pour la fabrication de produits creux, la terre cuite offre de nombreux avantages : meilleure répartition de la matière (légèreté et économie), applicable aussi bien pour les murs, planchers que toitures, elle offre une grande homogénéité. Garantissant une très bonne isothermie, elle est enfin une grande rapidité d’exécution.

Sur ce dernier point, le lycée de Drancy en fit la démonstration. En seulement 48 jours, le bâtiment d’enseignement des filles fut terminé et permit d’accueillir les premières classes dès la rentrée d’octobre 1958. Cette rapidité d’éxécution fut en effet rendue possible par le niveau important d’achèvement des panneaux arrivant directement sur place. Entièrement préfabriqués dans l’usine du Comptoir Tuilier du Nord situées à Corbeilles-Essonne (usine Préfatec des Tarterets), les panneaux comprenaient les menuiseries, le passage des canalisations et les enduits plâtre intérieurs. Il ne restait plus qu’à les monter, effectuer les travaux de finition et d’aménagement intérieur. Les panneaux étaient ainsi composés d’une âme de briques, d’un revêtement intérieur en plâtre et d’un revêtement extérieur en ciment-pierre et grès cérame pour les allèges^? et les rez-de-chaussée^?. Les cloisons intérieures faisaient la part belle à la brique et aux panneaux de bois.

Objet d’une réhabilitation effectuée en 1998 par l’architecte Alain Derbesse et son ancienne agence DPM, donna lieu à la construction d’une galerie^? couverte faisant office de préau, à la rénovation des espaces intérieurs et semble t-il de quelques parties des façades extérieures qui ont peut-être fait disparaitre les panneaux de grès cérame.

En 2020, par le biais de la DRAC d’Île-de-France, le ministère de la Culture a décerné à cet édifice le label "Architecture contemporaine remarquable”

Date de construction

1958 (construction) ; 1998 (réhabilitation)

Organisme

service du patrimoine culturel de la Seine-Saint-Denis

Date de rédaction

2003, 2018

Code site

029inv091

Date de découverte ou d'enquête

2003

Source

inventaire départemental

Crédits	Photo Philippe Charpin © Département de la Seine-Saint-Denis
Dimensions	450 × 600 pixels
Résolution	0.3 Mpx
Poids	48.2 kio
Date	8 juin 2006
Fichier	7736_pleinecran.jpg

Crédits	© Photo Hélène Caroux / Département de la Seine-Saint-Denis, 2016
Dimensions	3232 × 1503 pixels
Résolution	4.9 Mpx
Poids	505 kio
Date	7 décembre 2020
Fichier	p1120288_recadre.jpg

Crédits	Photos Baranger / Tuiles et briques, n°36, 1958
Dimensions	2998 × 2185 pixels
Résolution	6.6 Mpx
Poids	923.4 kio
Date	4 janvier 2021
Fichier	p1010929.jpg

Illustrations