zone industrielle de la Molette
zone industriel de la Molette
Si les entreprises de la première industrialisation? s’implantent le long des grands axes routiers des communes périphériques de Paris, la seconde vague industrielle s’effectue le long des lignes de chemin de fer. C’est le cas au Bourget, commune où l’implantations d’entreprises se multiplie à partir des années 1920. Worthington, fabricant de matériel ferroviaire et surtout la puissante Compagnie Electro-mécanique (CEM), fabricant de turbines, s’y installent le long de la ligne de chemin de fer. Limitée sur place par l’emprise de la CEM, à l’ouest par l’urbanisation et à l’est par une interdiction de la commune de Drancy, l’industrialisation s’étend au nord, sur la commune de Blanc-Mesnil. La réalisation du Chemin de Fer Industriel du Bourget (CFIB) va être un moteur pour le développement de la zone de la Molette?.
Au début des années 1920, la Molette est occupée que par huit entreprises (Luterna, Cuttat et Cie, entreprise Richard, établissements Vinant). En 1939, quatorze entreprises sont recensées sur la zone dont douze nouvelles implantations (Duralumin, La Callendrite, Clément frères, La Pierre armée), certaines correspondant à de nouvelles unités de production de sociétés existantes (fabrique de construction métallique Joly d’Argenteuil, Compagnie Nationale des Radiateurs, Franki). Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’occupation du quartier de la Molette se densifie : les établissements les plus anciens s’étendent à l’intérieur de leurs emprises et de nouveaux occupent les nombreux terrains libres au nord de l’avenue Charles Floquet et sur une bande de terre entre l’ancien rû de la Molette et la rue de la Victoire. Le secteur de la construction déjà bien représenté se développe (Sarrade et Galtier, Etablissements Bancilhon) et le secteur de l’agroalimentaire, jusqu’ici absent, fait son apparition (Société industrielle de spécialités alimentaires, fabricant les célèbres bouillons Kub). Les années 1950-1960 marquent l’apogée du secteur. Les plus anciennes entreprises sont en pleine expansion et multiplient les campagnes de travaux d’extension. Deux grandes entreprises de traitement de l’aluminium (Magnésium industriel, Société française de récupération métallurgique) s’ouvrent rue de la Victoire au côté du Duralumin (devenu CEGEDUR). Les derniers espaces disponibles, au nord-est de l’avenue Charles Floquet, trouvent rapidement preneur (société Air Liquide, Société de cuivrerie et d’usinage mécanique, boulangerie industrielle Jacquet, centre d’entretien des machines Rank Xerox).
A l’instar d’autres régions industrielles, la crise des années 1970 affecte durablement la zone de la Molette. Les locaux sont progressivement revendus ou loués à des entreprises de stockage ou de logistique transformant la Molette en zone de dépôt. Entre 1987 et 1989, les pouvoirs publics lancent une campagne de revitalisation de la zone. Ce projet se concrétise par l’arrivée de La maison du café et de Electronic Data System (EDS), de l’ouverture du centre Albert Einstein pour les PME-PMI ainsi que de la création d’une Zone d’Aménagement Concerté sur les anciens terrains de CEGEDUR et Bancilhon.
l’intérêt du bâti de la zone de la Molette réside davantage dans l’architecture des usines que dans celles des bureaux d’entreprise. Une dominante architecturale émerge du territoire : la halle métallique à éclairage zénithal?. Cette typologie?, inspirée des halles de marché, représente plus des trois-quarts des réalisations. Le second type de bâtiment le plus représenté est la halle béton couverte de sheds? qui correspond aux deux dernières implantations pré-crise industrielle (Société de cuivrerie et d’usinage mécanique, usine Jacquet). Le troisième type de bâtiment est la halle métallique couverte de sheds qui n’est représentée que par une seule construction (Piot pneu, actuel Euromaster).